Roman de Jon Kalman Stefansson
Suite du roman Entre ciel et terre, on retrouve le gamin, attachant personnage qui avait perdu son seul ami en mer, lorsque celui-ci, occupé à apprendre une poésie par coeur, avait oublié d’emporter sa grosse veste. Le marin était tout simplement mort de froid, entre les bras de son jeune ami, tandis que leurs compagnons et le patron de la barque les ramenaient à terre après une longue journée de pêche. Le roman se passe en Islande et mourir de froid est tout simplement un fait divers…
Après ce drame, le gamin, pas vraiment bâti pour la rude vie de pêcheur, quitte la communauté au sein de laquelle il vit depuis la mort de son père, séparé des autres membres de sa famille, pour aller rendre à son propriétaire le recueil de poèmes que Barour, son ami, avait emprunté. Pour cela, il traverse une partie du pays et manque mourir à son tour. Mais il arrive à bon port et trouve refuge chez la patronne d’un café qui lui offre le gîte et le couvert en échange de quelques travaux avant de lui proposer d’apprendre l’anglais afin de traduire les grands auteurs. Mais le destin en décide autrement…
Un soir, on frappe à la porte. C’est Jens, le postier. L’homme et son cheval ne font qu’un, unis par la glace qui a soudé l’homme sur sa monture.
Réchauffé et reposé, le postier doit repartir. Mais il doit traverser les fjords et a besoin pour cela d’un homme habitué des sorties en mer. La patronne demande au gamin de l’accompagner.
Un long voyage commence, au cours duquel les deux hommes vont tour à tour manquer perdre la vie. Malgré leurs différences et leur antipathie réciproque, ils n’ont d’autre choix que de se raccrocher l’un à l’autre pour survivre dans cette nature hostile, dans un hiver interminable, malmenés par un blizzard implacable qui transforme les tempêtes de neige en un véritable enfer.
Au cours de leurs rares rencontres avec des habitants de fermes isolées et quasiment enfouies dans la neige, des liens se tissent car ils reposent sur l’essentiel : éviter la mort à ces deux voyageurs. Lors de la dernière halte, le fermier leur confie une mission : transporter le cercueil contenant le cadavre de son épouse pour qu’elle soit dignement enterrée dans la ville la plus proche et cependant très éloignée…
L’auteur nous plonge dans un univers à la fois très poétique et d’une extrême violence. Un récit très lent mais très bien écrit.
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