C’est bien connu, on ne mesure vraiment l’amour qu’on éprouve pour une personne quand elle nous quitte. De même, on ne mesure la valeur des choses que lorsqu’on ne les a plus.
Pour nous, c’est l’usage d’une salle de bain devenue un luxe inestimable depuis que les travaux de rénovation de la nôtre ont commencé lundi dernier.
Après une semaine de toilette de chat, nous avons accepté l’offre d’une amie de squatter sa salle de bain pour prendre une douche.
Ah ! la sensation voluptueuse de l’eau chaude sur la nuque !!!
Alors qu’on ne me parle pas du bon vieux temps où il fallait aller puiser l’eau à la pompe du puits dans la cour avant de la faire chauffer sur la cuisinière à bois et de s’asperger, tant bien que mal, avec une casserole dans une bassine devant la pierre à eau… Non ! Je suis de mon siècle et je trouve que nous avons une chance inouïe de vivre à une époque et dans un pays où l’eau chaude coule à flot du robinet !
Je ne suis pas nostalgique d’un temps que je n’ai pas connu, mais que j’ai découvert dans les livres et dont ma mère me parlait avec le soulagement d’avoir pu vivre aussi le luxe de la modernité.
Archive pour le Tag 'Technologie'
Pour occuper mes deux semaines de vacances, j’avais prévu d’avancer dans le roman de la vie en cours, de faire du classement, du rangement, etc. Au final, je n’ai rien fait de tout cela. J’ai beaucoup dormi, lu et surtout joué sur la tablette laissée pour moi au pied du sapin par le Père Noël.
J’ai découvert le cloud domestique et le plaisir de montrer à Monique, assise à mes côtés sur le canapé, un fichier de l’association que je peux mettre à jour avec elle, l’enregistrer sur le cloud et le retrouver plus tard sur mon ordinateur de bureau. Finies les transferts fastidieux et parfois dangereux avec les clés USB et les risques d’oubli et de perte.
Alors que mes yeux s’émerveillent comme ceux d’un enfant devant une si belle technologie, je me dis, une fois de plus, qu’on vit une époque formidable ! Oh ! Je vois déjà des sourcils se froncer. Non, je ne vis pas au pays des Bisounours. Je n’oublie pas qu’à des milliers de km d’ici, des hommes, des femmes et des enfants vivent et meurent sous une pluie de bombes. Je n’oublie pas que pour fuir cet enfer, certains paient cher, parfois même de leur vie, la traversée de la Méditerranée pour toucher le sol d’une terre d’accueil. Je n’oublie pas qu’à quelques km d’ici, des êtres humains n’ont pour maison que quelques mauvais cartons humides. Je n’oublie pas que dans ma ville, peut-être même dans mon quartier, des hommes chassés de leurs entreprises se pendent à une poutre du grenier tandis que d’autres, ivres de vin et de haine, battent femme et enfants pour ne pas crever d’humiliation. Je n’oublie pas que derrière les vitres insonorisées des pavillons coquets, des enfants subissent l’innommable sous la force d’une brute infâme, bon père de famille pour ses voisins. Je n’oublie rien de tout cela mais quand même, la technologie dont nous disposons est formidable !
Commentaires récents