J’attendais ce concert avec impatience car je savais qu’il me ramènerait en pensée à Saint Petersbourg et en fermant les yeux, je reverrais le palais Catherine qui m’avait tant émue. Alors depuis hier, je guettais la météo avec appréhension, craignant que la neige et le verglas ne viennent gâcher la fête en nous empêchant de nous rendre à ce concert. Mais il n’en fut rien et nous étions à l’heure, confortablement installées dans nos fauteuils de la Salle Poirel.
En première partie, la pianiste Julia Touliankina et la soprane Inna Jeskova ont interprété six Romances de Piotr Ilitch Tchaïkovski sur des poèmes de Tolstoï, Goethe, Romanov et Apoukhtin.
D’emblée, la musique me transporta loin de Nancy… J’imaginais une troïka tirée par des chevaux trottant gaiement sur une piste immaculée, en route vers une isba lointaine où des jeunes gens m’accueilleraient au son de leur balalaïka…
Inna Jeskova, soprane
Julia Touliankina, pianiste
Le programme se poursuivit avec le 2e concerto pour piano de Sergueï Rachmaninoff avec Jeffrey Nau au piano :
Ce jeune Nancéien de trente ans a grandi en Nouvelle-Calédonie auprès de ses parents enseignants. C’est là-bas qu’il effectue ses premières gammes et le piano devient bientôt sa grande passion. A 14 ans, il revient dans sa ville natale pour entrer au Conservatoire National de Région. En 2004, après avoir déjà glané plusieurs prix de piano, il obtient le C.F.E.M. (Certificat de Fin d’Etudes Musicales) et poursuit ses études au C.N.R. de Paris où il obtient un 2e prix de piano. Enfin, il termine son parcours d’étudiant au Conservatoire de Lyon avec en poche le Diplôme National d’Etudes Supérieures.Après l’entracte, l’homme en noir de Poirel, le sémillant chef d’orchestre François Légée, nous offrit en cadeau une petite pièce à la harpe interprétée par le jeune musicien Léo Doumene :
Le concert se termina en apothéose avec l’oeuvre époustouflante de Modeste Petrovitch Moussorgski, le célèbre « Une nuit sur le Mont Chauve ». Ce compositeur atypique, destiné par ses parents à une carrière militaire, quitte l’armée après avoir rencontré Alexander Borodine. Il se consacre dès lors à la musique mais sombre rapidement dans l’alcool. Il continue néanmoins de composer et lie des amitiés solides avec d’autres musiciens, notamment Nicolaï Rimski-Korsakov.
Commencée en 1860, « Une nuit sur le Mont Chauve » était toujours inachevée lorsque Moussorgski mourut à Saint-Pétersbourg en 1881. L’oeuvre resta inachevée, mais elle fut orchestrée par son ami Rimski-Korsakov.
En sortant, il n’y avait ni manteau neigeux ni troïka dans les rues, seulement des voitures roulant sur le noir bitume sali par endroits d’amas de neige grise, triste réminiscence du récent assaut hivernal. Pas de quoi me faire rêver de Saint-Pétersbourg et de cette Russie féconde en artistes ! Heureusement, nous avons leurs oeuvres, littéraires et musicales, pour nous remuer l’âme et nous faire oublier la morosité contre laquelle lutter devient chaque jour un peu plus difficile !..
Un grand merci au GAM et ses musiciens talentueux pour ce grand moment d’émotion au travers de la musique russe !
Pour voir d’autres photos, cliquer sur l’album ci-dessous :
Album : GAM - Musique russeConcert du 22/01/2013
23 images
Voir l'album
Commentaires récents