À quinze ans, Michaël Berg devient l’amant d’Hannah Schmitz, une femme de trente-sept ans. Pendant six mois, après le rituel du bain et de l’amour, celui de la lecture à haute voix par le garçon ponctue leur liaison. Puis Hanna disparaît. Michaël apprend qu’elle a refusé la promotion, induisant une formation, offerte par la société des tramways dans laquelle elle travaillait. Le jeune homme se souvient qu’elle lui a raconté avoir déjà quitté un poste dans une usine pour ne pas avoir à suivre une formation…
Sept ans plus tard, alors que Michaël suit des études de droit, il assiste au procès de cinq femmes, anciennes gardiennes dans un camp de concentration, accusées entre autres crimes, de n’avoir pas libéré des centaines de femmes enfermées dans une église, alors que celle-ci avait prit feu après un bombardement. Parmi les accusées se trouve Hannah…
Alors qu’il s’étonne du comportement de cette femme qui se défend si mal avant d’accepter l’accusation la plus grave, celle d’avoir décidé, dans des rapports écrits, quelles prisonnières devaient être envoyées chaque semaine aux fours crématoires, la vérité éclate dans l’esprit du jeune homme : Hannah ne peut pas avoir fait ce dont on l’accuse. Non pas qu’il refuse cette éventualité-là, trop douloureuse à accepter pour lui qui a tant aimé cette femme, mais parce que, pour une raison précise et irréfutable, il est tout simplement impossible qu’elle ait écrit ces rapports.
Va-t-il parler ? Va-t-il révéler la vérité qui disculperait cette femme ?
Le film tiré de cet ouvrage il y a quelques années m’avait envoûtée. Le livre m’a bouleversée. Car ce roman, merveilleusement écrit, pose la question de la culpabilité d’aimer un criminel. Il pose également la question de la culpabilité des générations après guerre, en Allemagne, par rapport au passé encore récent. Et il pose l’éternelle question qui souvent me hante : « Qu’aurais-je fait à sa place ? »
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