Entendu ce matin dans le bus :
- Alors, on a gagné ! lance un grand gaillard à la coupe para.
- J’sais pas, moi le foot…, répond une jeune femme tout en essayant de parfaire son maquillage.
- Je te parle pas de foot ! Je te parle des élections !
- Ah oui !
- On a gagné ! insiste le gars.
- Et la semaine prochaine, on enfonce le clou ! ajoute son pote.
- Vous avez voté Front National ? interroge la jeune femme.
- Ouais ! Le Philippot va ramener l’ordre en Lorraine, déclare le type en crachant par terre.
- Moi j’ai aussi voté pour lui, lance une copine de la première.
- Ah bon ? s’étonne celle-ci. Je savais pas que tu étais d’extrême-droite…
- Ah je suis pas d’extrême-droite ! s’indigne la demoiselle. Mais le Philippot, il est trop beau !
Interloquée, la première interrompt son maquillage.
- Tu votes Philippot parce qu’il est beau mec ?
- Ben oui ! Quand tu vois Hollande, c’est lamentable qu’un mec pareil représente la France ! La France est le pays de l’amour et des séducteurs ! Tu parles d’un tue-l’amour ! Philippot au moins, c’est un beau mec qui fait rêver les nanas !
- Vous êtes vraiment trop connes ! s’exclame le gars. On devrait interdire aux meufs de voter !
La première jeune femme hausse les épaules et interpelle de nouveau sa copine :
- Oui… mais… enfin… ton Philippot, tu sais qu’il est homo ?
- Homo !!! Non, tu déconnes ?
- Ben non.
- Pédé ? éructe le mec, les yeux exorbités.
- Ben oui.
- T’es sûre ?
- Ah oui, certaine ! C’est de notoriété publique !
- Putain ! Je peux pas voter pour une lopette !!! se lamente-t-il.
Je ne suis pas déçue d’arriver enfin à mon arrêt… Je me dis que je suis foncièrement pour la démocratie, mais quand j’entends de tels propos, je me dis aussi qu’elle a peut-être des limites…
Archive pour le Tag 'politique'
Le 19 décembre 1906 naît Leonid Ilitch Brejnev, homme politique russe.
Successeur de Khrouchtchev en 1964 au poste de secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, et donc principal dirigeant de l’URSS, il est remplacé par Andropov en 1979.
Il décède en 1982.
Le 16 mars 1978, Aldo Moro est enlevé en plein centre de Rome.
Homme politique italien, à cinq reprises Président du conseil des ministres de la République italienne, il est la proie des Brigades Rouges, groupe terroriste d’extrême gauche mené par Mario Moretti. Les assaillants assassinent les cinq gardes du corps de Moro afin de l’enlever.
Les Brigades rouges revendiquent l’attentat et le corps d’Aldo Moro est retrouvé sans vie le 9 mai suivant.
Le 24 décembre 1905 naît Howard Robard Hughes, industriel, aviateur et producteur de cinéma américain.
Devenu l’un des hommes les plus riches et les plus puissants des USA, il est à la fois pilote d’avions, homme d’affaires, producteur cinématographique, misanthrope et séducteur.
A la tête d’un empire considérable, l’homme à la renommée mondiale joue un rôle déterminant dans l’aviation et le cinéma, mais aussi dans le commerce et la politique.
Il décède en 1976.
Philippe Guibert, énarque, haut fonctionnaire, membre éminent de la commission de Bruxelles, n’est pas peu fier de sa réussite, s’interdisant par ailleurs de s’interroger sur son passé et notamment celui de ses parents. Fils de résistant dont l’épouse a refusé d’accoler le nom de guerre au sien, Philippe a avancé sur son chemin pour atteindre le sommet et la considération qui l’accompagne.
Quand il rencontre Lisa Romano, historienne italienne spécialisée dans le Moyen Âge vénitien, enseignante dans plusieurs universités européennes, il est ébloui par le regard de cette jeune femme beaucoup plus jeune que lui. Lisa se donne sans conviction mais, le jour de l’enterrement de son père qu’elle chérissait et admirait plus que n’importe qui d’autre, elle demande à Philippe de l’épouser.
Avant lui, la jeune femme a vécu une relation passionnelle avec un journaliste grec, également beaucoup plus âgé qu’elle. Alors elle n’est pas étonnée de ne rien ressentir avec Philippe, de se dématérialiser de son corps pour observer avec froideur leurs ébats où seul son mari s’agite et crie avant de retomber sur le côté, épuisé et heureux. Lentement, leurs relations se dégradent. Lisa ne supporte plus son époux et le monde qu’il incarne ; tout lui semble superficiel, artificiel, hypocrite. Philippe quant à lui ne s’intéresse pas aux travaux de son épouse qu’il juge sans intérêt puisque ancré dans le passé ; lui est un homme d’avenir, un bâtisseur de l’Europe ! Alors que Lisa s’éloigne de plus en plus, Philippe s’accroche ; plus elle le traite en un petit garçon capricieux, plus il s’attache. Et l’on assiste à la lente dégringolade de cet homme politique qui redevient, dans sa vie privée, ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un enfant apeuré par le regard des femmes, en demande permanente d’amour et d’admiration. Lisa, qui a vécu dans le regard de son père, ne peut comprendre cet homme ambivalent.
Le jour où Vassos, son ancien amant grec, décide de publier un livre sur le père de Philippe, tout bascule.
Un livre très bien écrit, bien sûr, dont le propos est parfois un peu difficile en raison des incessants retours en arrière, mais qui laisse, quand on le referme, un goût amer dans la bouche. Soit on se réjouit de constater que les hommes politiques sont des êtres humains comme vous et moi, tourmentés par les affres de l’amour, soit on est effrayé de voir que des êtres au profil psychologique aussi fragile sont au pouvoir et prennent des décisions importantes pour le quotidien de chaque Européen.
A lire, même si le livre n’est pas nouveau, il est toujours d’actualité !
Dans cet ouvrage au titre emprunté à André Gide puis détourné, Luc Ferry s’emploie à démontrer que la famille, tant décriée de nos jours, ne s’est en fait jamais aussi bien portée. Si on divorce beaucoup depuis la deuxième moitié du vingtième siècle, c’est aussi parce que le mariage de raison a laissé la place au mariage d’amour. Une autre raison, bien sûr, est l’indépendance financière acquise par les femmes. Mais en dépit de ce constat que certains s’escriment à prétendre désastreux, la famille est aujourd’hui plus unie que jamais et surtout, les liens que les différents membres d’une famille tissent entre eux sont infiniment plus sincères que naguère. Autrefois, dans ce bon vieux temps dont on nous rebat les oreilles, la contrainte et l’hypocrisie étaient souvent les piliers des familles. Aujourd’hui, avec la disparition du sens du devoir, de l’abnégation, de l’éternelle reconnaissance, l’amour est roi et décide de nos vies. Quand on n’aime plus son conjoint, on s’en sépare, mais contrairement à une idée reçue, on n’abandonne pas aussi facilement ses enfants qu’au Moyen Âge et encore après, cette époque qui fait rêver un certain nombre de nos concitoyens alors qu’elle est celle de l’obscurantisme, des épidémies, de l’esclavage économique, de l’abêtissement des peuples et de toutes sortes de maux qui anéantissaient les populations dans l’indifférence la plus totale.
Ce désir relativement nouveau de privilégier la vie privée et familiale au détriment de la vie professionnelle a un impact certain sur la vie politique face à la mondialisation à laquelle il semble vain de vouloir échapper. D’ailleurs, faut-il absolument y échapper ?
Luc Ferry s’emploie à nous démontrer que la peur, mauvaise conseillère, nous aveugle et nous coupe les ailes, nous empêchant de nous projeter vers l’avenir. D’où ce réflexe de se retourner vers un passé plus ou moins longtemps qu’on a tendance à idéaliser alors que les êtres humains, qu’on le veuille ou non, n’ont jamais aussi bien vécu qu’aujourd’hui. Car quoi qu’en disent certains, la vieillesse d’aujourd’hui n’a plus rien de commun avec celle d’hier, ni la pauvreté, ni l’accès aux soins et à l’instruction. Regarder en arrière, par crainte de l’avenir, c’est forcément régresser.
Dans un style flamboyant, Luc Ferry nous adresse un brillant essai, parfois un peu ardu mais toujours intéressant. Il ne m’a pas convaincue sur tous les points mais les propos de cet homme de droite ont éveillé en moi une résonnance. Une fois n’est pas coutume !
Le 17 avril 1894 naît Nikita Khrouchtchev, homme politique russe.
Après avoir participé à la révolution bolchevique en 1917, il entame une carrière politique. Il intègre le Comité central du Parti communiste d’URSS en 1934 et le Soviet suprême en 1937. Nommé général suite à son rôle actif dans la Seconde Guerre mondiale où il participe à la défense de l’Ukraine et de Stalingrad, il succède en 1953 à Staline comme premier secrétaire du Parti communiste d’URSS et devient Président du conseil des ministres de 1958 à 1964. Ses années au pouvoir sont marquées par l’insurrection hongroise, la construction du mur de Berlin et le bras de fer avec Kennedy dans la crise des missiles de Cuba. Sa politique agricole et sa politique étrangère désapprouvées mèneront à son éviction en 1964.
Il décède à Moscou en 1971.
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