Nous étions hier au Théâtre Gérard Philipe à Frouard pour assister au concert proposé par l’orchestre Gaston Stoltz.
Au programme, en première partie une création européenne du concerto pour guitare « Tierra de Ancestros », présenté pour la première fois en Europe. Composée par Jaime Cordoba, cette oeuvre est interprétée par l’orchestre Gaston Stoltz sous la direction de Daniel Colombat et Alexandre Bernoud à la guitare.
En deuxième partie, l’ensemble présentait « Memorias de un cacique », une oeuvre également de Jaime Cordoba avec le choeur et l’orchestre Gaston Stoltz sous la direction de Daniel Colombat ainsi que la chorale d’enfants « Les Mirabelles » dirigée par Anne Burger.
Aux instruments traditionnels : Boris Arenas, Francisco Arenas, Jaime Munos et Jaime Cordoba.
« Memorias de un cacique » est une oeuvre symphonique écrite pour orchestre, choeur mixte et instruments traditionnels d’Amérique du Sud avec des textes en espagnol dont une partie solo interprétée par le ténor Laurent Baliros.
L’oeuvre est le récit de la rencontre musicale qui eut lieu à partir de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492.
De fait, nous assistons à un véritable dialogue entre les instruments traditionels qui renvoient à des standards populaires grâce à « El condor pasa » et la musique classique à laquelle nos oreilles européennes sont plus habituées. Le rythme des quatre mouvements est soutenu et alors même qu’on ne peut reprendre les paroles en espagnol, on se surprend néanmoins à vouloir chanter en marquant le rythme du pied.
L’oeuvre se termine en apothéose et le public est manifestement conquis. Les musiciens aux instruments traditionnels nous ont offert un bis ; Daniel Colombat et ses musiciens et choristes de même.
Chapeau bas à tous les artistes pour ce bis après un concert de deux heures nécessitant une performance physique et une attention particulière.
Outre le fait qu’il est plutôt rare d’assister à un concert composé par un contemporain, de surcroît présent sur la scène, l’oeuvre de Jaime Cordoba est pour moi la preuve que des musiques de cultures différentes peuvent cohabiter et se compléter sans préjugé de valeur et de beauté. En ce sens, « Memorias de un cacique » est une démonstration de tolérance et d’intégration.
Et au-delà de la musique, je veux y voir un encouragement à faire cohabiter les cultures au lieu de les monter les unes contre les autres. Car dans un monde où chacun pourrait librement apporter sa différence dans l’édification d’une oeuvre commune, l’être humain ne s’en porterait que mieux.
(Photos : Monique Colin)
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