La fille et la nièce d’un bourgeois nommé Gorgibus, rêvent de recevoir des gens à la mode, des beaux esprits qui s’expriment dans un style à peine compréhensible à force de prétention. Magdelon et Cathos, les deux jeunes filles, ont abandonné leurs prénoms qu’elles jugent trop vulgaires pour adopter ceux d’Aminte et Polyxène. Elles refusent par ailleurs l’idée de se marier aux deux jeunes gens que Gorgibus, soucieux de la respectabilité de sa fille et de sa nièce, leur destine pour époux : Du Croisy et La Grange. Alors qu’ils sont des gentilhommes honnêtes et sérieux, elles les trouvent soudain vulgaires et indignes d’elles. Pour se venger des deux précieuses, les deux amis, un peu vexés par l’attitude dédaigneuse de Magdelon et Cathos, leur envoient leurs valets qui se font annoncer assez pompeusement auprès des deux jeunes femmes : le marquis de Mascarille et le vicomte de Jodelet. Les deux précieuses tombent littéralement sous le charme des valets déguisés et trouvent d’un goût exquis les extravagances qu’ils débitent l’un et l’autre. Seule l’arrivée des maîtres qui ne manquent pas de se moquer des deux femmes va leur faire entendre raison et prendre conscience de leur bêtise et de leur manque de discernement. Honteuses de s’être aussi facilement trompées, elles rudoient les deux valets qui se plaignent à leur tour du mauvais traitement qu’ils ont à subir.
Cette pièce de Molière, très courte, se lit très vite et le lecteur, en dépit des siècles qui le séparent de l’auteur, découvre une prose tout à fait moderne et une intrigue absolument transposable dans notre vingt et unième siècle. Car il y a toujours des hommes et des femmes dépourvus de bon sens, facilement séduits par le langage et l’apparence de personnes qui brillent davantage par leur superficialité que par la profondeur de leur esprit !…
Se replonger dans les grands classiques est toujours un plaisir !
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