Si j’étais jardinier, je cueillerais la rose
Au parfum capiteux dans sa robe carmin,
La séparant enfin des senteurs du jasmin,
Caressant le velours pour que mon cœur s’y pose.
Si j’étais musicien, j’inventerais pour toi
Le bleu d’une sonate ou d’une symphonie,
Le refrain désuet d’une photo jaunie,
Un opéra moderne où l’amour serait roi.
Et si j’étais un peintre, en quelques traits rapides,
Je déposerais l’or d’un rivage lointain
Sur la toile et le soir de la Saint Valentin,
Je t’offrirais le rêve au bord des eaux limpides.
Mais je ne sais qu’écrire au feu de ton regard
Pour nous bâtir une île, en prose, en poésie,
Au milieu de ce monde exempt de fantaisie
Où le bonheur se perd dans les jeux de hasard.
Mon âme cependant se mêle à mes paroles
Et dans mes yeux se lit un noble sentiment ;
Prends les mots sans chercher à savoir lequel ment,
Serre-les sur ton sein comme des herbes folles.
Zaz (extrait de mon recueil « Les Hallucinations »)
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