Le 19 octobre 1943 décède Camille Claudel, sculptrice française.
Née en 1864, elle est la soeur du poète et écrivain Paul Claudel.
A Paris, elle devient l’élève mais aussi la maîtresse du grand Rodin.
Hélas, le monde artistique parisien ne voit en elle que l’élève de Rodin. Alors Camille décide de quitter le maître.
Durant les dix années suivantes, elle est très productive mais elle ne reçoit aucune commande de l’Etat et elle vit misérablement.
S’enfermant de plus en plus dans la solitude, elle sombre peu à peu dans la folie et sa famille la fait interner à l’asile en 1913.
Transférée dans un autre établissement suite à la réquisition de certains hôpitaux dès le début de la Première Guerre mondiale, elle est très malheureuse et ne sculpte plus.
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Emma Pile est une jeune femme célibataire, la trentaine, journaliste dans la presse écrite.
Elle tombe éperdument amoureuse de Marc, célèbre avocat. Cet amour passionnel va tourner à l’obsession puis aux portes de la folie avant de la conduire à l’hôpital psychiatrique.
Puis elle rencontre Ethan, écrivain à succès. Mal marié avec une femme qui refuse de lui rendre sa liberté, il voit en Emma l’opportunité de supporter son couple qui part à la dérive.
Enfin, elle rencontre Milan, un animateur télé, coqueluche de la chaîne et des ménagères de moins de cinquante ans. Cette fois, la jeune femme est bien décidée à ne pas tomber dans le panneau d’une nouvelle histoire sans espoir d’un avenir stable. Elle regimbe avant de finalement tomber sous le charme de cet homme au moins aussi fantasque qu’elle.
Ce roman est en fait constitué de trois nouvelles, sans rien entre chaque histoire d’amour. On ignore même le temps qu’il s’est passé entre chaque rencontre. Mais l’écriture, sur un sujet aussi grave que l’amour passionnel et la folie amoureuse, est presque légère, avec des pointes d’humour et des phrases superbes, qui font rire le lecteur s’il ne fond pas en larmes… Par exemple celle-ci : « Apprendre à dire non est un travail de plusieurs années ; apprendre à dire non plusieurs fois de suite relève de la compétition.»
On retrouve dans ce petit livre, ou ces trois nouvelles, la plume alerte de Delphine de Vigan qui excelle dans l’art de décrire des situations graves sans tomber dans le pathos, en assaisonnant son récit dramatique de situations cocasses et de petites phrases drôles qui font passer la pilule. Car les personnages de cet auteur sont toujours un peu sur le fil du rasoir, « borderline » comme on dit aujourd’hui, et on ne sort pas indemne d’une telle lecture…
À découvrir.
Enfant, il a vu son père se balancer au bout d’une corde, son sexe enfoncé dans sa bouche, assassiné puis pendu à une poutre de la grange où vient de naître un veau. Le garçon n’a plus le souvenir du père vivant, mais il garde ancré dans sa mémoire celui du cadavre hideux.
La mère ne s’est jamais remise de ce décès ; heureusement, elle a un fils, le narrateur, mais celui-ci ne compte pas à ses yeux. Elle a un deuxième fils, officier dans l’armée algérienne. Le jeune homme est son unique soleil tandis que son autre fils est transparent et insignifiant, quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse. Plus destructrice que la haine, l’indifférence maternelle marginalise le garçon.
La cousine K trouve aussi grâce aux yeux de la mère ; l’enfant a toutes les qualités. Mais son fils amoureux sait que ce n’est pas vrai car il subit ses humeurs et ses humiliations, il sait qu’elle est méchante et cruelle. Comme l’était son chat, cet animal fourbe qui l’a griffé et qui a disparu immédiatement après ce geste agressif… Cousine K aussi disparaît, poussée dans le puits par l’amoureux éconduit. En état de choc, elle n’est pas capable de dénoncer son agresseur et personne ne pense qu’il peut être l’auteur du forfait. On ne lui accorde même pas cette capacité meurtrière ; on ne s’intéresse décidément pas à lui, ni pour le bien qu’il pourrait faire, ni pour le mal qu’il fait.
Alors quand il rencontre une jeune fille sur le bord du chemin, il lui offre l’hospitalité. Il voit en elle l’espoir d’exister, la possibilité de vivre aux yeux d’une personne. Mais il n’est pas au bout de ses souffrances et la folie guette…
Un petit livre de cent pages d’une incroyable intensité psychologique et dramatique.
A prendre absolument dans ses bagages pour les vacances, en cas de soirée pluvieuse…
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