Recueil de nouvelles de Simone DEZAVELLE
Dans ces vingt-quatre nouvelles publiées en autoédition, Simone Dézavelle nous parle de la mer, mais pas uniquement. D’une manière générale, elle évoque surtout l’être humain en proie avec ses peurs, ses remords, ses démons. La solitude joue également un rôle important dans ses textes, la vraie solitude, seul face à soi-même, mais aussi seul au milieu d’autres êtres humains.
Elle parle aussi de la mort, celle que vivent les femmes de marins, quand elles attendent, soir après soir, le retour de leurs hommes, jusqu’au jour où l’une d’entre elles demeure seule sur la plage, les yeux rivés sur l’horizon, guettant l’improbable apparition du bateau qui ne rentrera pas. Mais aussi d’autres morts, ou séjours dans l’antichambre de la mort, où le personnage vit de l’intérieur ce dont les autres sont témoins.
Le recueil s’achève en apothéose sur une nouvelle de longueur largement supérieure à la moyenne des autres textes. Sur une quinzaine de pages, on accompagne un homme dans sa marche puis son ascension au sommet d’un immeuble mais aussi dans sa descente aux enfers. Tandis qu’il avance, posant résolument un pied devant l’autre, il déroule le cours de sa vie avec une lucidité implacable pour finir dans une radicalité vertigineuse.
Sur la quatrième de couverture, l’auteur nous apprend que la plus grande majorité de ces nouvelles ont été écrites durant la fin de son adolescence, entre seize et dix-huit ans et à peine modifiées pour la publication, quelques décennies plus tard.
La maîtrise de l’art de la nouvelle, dans sa concision, le nombre très limité de personnages – la plupart du temps un seul -, la durée dans le temps, elle aussi très limitée, à peine quelques jours, souvent quelques heures ou quelques minutes et une chute souvent brusque et en contre-point avec le reste du récit. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour des nouvelles de qualité.
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