Un écrivain, Delphine comme par hasard, traverse une période difficile après l’immense succès de son dernier roman qui mettait en scène sa mère bipolaire. Alors qu’elle s’apprête à écrire une histoire sur la téléréalité, elle rencontre une femme qui ne sera jamais mentionnée autrement que par son initiale : L.
Elles sympathisent et, progressivement, L est nègre et va prendre l’ascendant et s’immiscer dans la vie de l’écrivain au point de l’isoler de son cercle d’amis. L’homme qu’elle aime, un critique littéraire souvent aux Etats-Unis, met du temps à s’inquiéter car L sait garder ses distances vis-à-vis de lui.
A chaque fois que Delphine évoque son projet d’écriture, L. insiste sur la vacuité du propos et la pousse à rejeter la fiction pour continuer à écrire du réel. En même temps, L. sait se rendre indispensable car elle sait comprendre Delphine mieux que quiconque.
Petit à petit, à force d’entendre L. critiquer son projet , Delphine éprouve de plus en plus de difficultés à écrire, ne serait-ce qu’une liste de courses. Puis elle ne peut plus ouvrir une page word ou sa messagerie. Elle fait appel à L. pour lui venir en aide. Et lorsque ses enfants quittent l’appartement pour suivre leurs études en province, L. vient s’installer chez Delphine…
Delphine de Vigan joue avec ses lecteurs qui veulent toujours démêler le vrai du faux dans un roman. Dans celui-ci, l’auteur met la barre très haut, elle emmène son lecteur très loin et le balade du début à la fin du livre…
Une histoire étonnante, un roman très bien écrit, récompensé du Prix Renaudot 2015.
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