À quinze ans, Michaël Berg devient l’amant d’Hannah Schmitz, une femme de trente-sept ans. Pendant six mois, après le rituel du bain et de l’amour, celui de la lecture à haute voix par le garçon ponctue leur liaison. Puis Hanna disparaît. Michaël apprend qu’elle a refusé la promotion, induisant une formation, offerte par la société des tramways dans laquelle elle travaillait. Le jeune homme se souvient qu’elle lui a raconté avoir déjà quitté un poste dans une usine pour ne pas avoir à suivre une formation…
Sept ans plus tard, alors que Michaël suit des études de droit, il assiste au procès de cinq femmes, anciennes gardiennes dans un camp de concentration, accusées entre autres crimes, de n’avoir pas libéré des centaines de femmes enfermées dans une église, alors que celle-ci avait prit feu après un bombardement. Parmi les accusées se trouve Hannah…
Alors qu’il s’étonne du comportement de cette femme qui se défend si mal avant d’accepter l’accusation la plus grave, celle d’avoir décidé, dans des rapports écrits, quelles prisonnières devaient être envoyées chaque semaine aux fours crématoires, la vérité éclate dans l’esprit du jeune homme : Hannah ne peut pas avoir fait ce dont on l’accuse. Non pas qu’il refuse cette éventualité-là, trop douloureuse à accepter pour lui qui a tant aimé cette femme, mais parce que, pour une raison précise et irréfutable, il est tout simplement impossible qu’elle ait écrit ces rapports.
Va-t-il parler ? Va-t-il révéler la vérité qui disculperait cette femme ?
Le film tiré de cet ouvrage il y a quelques années m’avait envoûtée. Le livre m’a bouleversée. Car ce roman, merveilleusement écrit, pose la question de la culpabilité d’aimer un criminel. Il pose également la question de la culpabilité des générations après guerre, en Allemagne, par rapport au passé encore récent. Et il pose l’éternelle question qui souvent me hante : « Qu’aurais-je fait à sa place ? »
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Le 6 septembre 1938, des Témoins de Jéhovah allemands refusent d’abjurer leur foi et sont internés.
Depuis 1933, en Allemagne, les Témoins de Jéhovah subissent des persécutions à cause de leur refus de prêter serment à Hitler, d’effectuer le salut nazi et de porter des armes.
Environ 6000 Témoins de Jéhovah allemands et d’autres nationalités européennes ont été internés dans des camps de concentration ; environ 1200 y seraient morts dont 200 par exécution.
Le 30 janvier 1939, l’extermination des juifs est abordée.
En effet, Adolf Hitler, chancelier allemand, s’adresse au Reichtag et annonce que si les Juifs poussaient le monde à la guerre, cela pourrait amener à « l’anéantissement de la race juive en Europe ».
Cela s’est traduit dans les faits par l’élimination des juifs, cible principale des nazis, par la faim dans les ghettos de Pologne et d’URSS occupés, par les fusillades massives des unités mobiles des Einsatzgruppen sur le front de l’Est, par le travail forcé dans les camps de concentration et l’extermination collective dans les chambres à gaz des camps de la mort.
Le 11 avril 1945, les troupes américaines libèrent le camp de concentration nazi de Buchenwald.
Environ 240000 personnes ont été déportées dans ce camp situé à la périphérie de Weimar, ville de l’ex RDA, entre 1937 et 1945.
Dans ce camp au nom bucolique de « Forêt de hêtres » où Goethe s’était jadis promené en quête d’inspiration, moururent plus de 63000 prisonniers, des juifs mais également des prisonniers politiques.
Lors de leur arrivée, les soldats américains libérateurs découvrent environ 21000 squelettes ambulants, rescapés de ce camp de la mort.
Fin 1943, Primo Levi, chimiste italien, de religion juive, est arrêté et déporté à Auschwitz. Il a vingt-quatre ans. Après avoir subi les lois raciales du régime fasciste de Mussolini, il découvre l’horreur des camps de concentration allemands. Pendant un peu plus d’un an, jusqu’à l’arrivée des Russes en janvier 1945 qui libéreront le camp, il va tenter de survivre aux conditions extrêmes de détention. Parqués dans des baraques, sur des couchettes en bois où souvent deux prisonniers se partagent un méchant matelas et une mince couverture, ils doivent affronter la faim, le froid et un labeur digne des travaux forcés.
Confronté à la promiscuité, le jeune homme devra surmonter l’effroi matinal en découvrant des camarades de chambrée morts pendant la nuit, déjà raidis par le froid. Il apprend à se battre pour sa survie, à surveiller ses quelques effets pour ne pas se les faire voler par ses codétenus, à courber l’échine sous les coups et les humiliations des petits chefs parfois plus zélés que les SS eux-mêmes. Il est témoin des sélections périodiques pour séparer les malades des mieux-portants sur un simple signe du « médecin » qui décide en une seconde, sans le moindre examen, qui peut continuer à espérer vivre et qui sera conduit vers les chambres à gaz. Il assiste aux pendaisons publiques pour l’exemple, il piétine dans la neige, pendant des heures d’un appel interminable.
Primo Levi n’avait pas d’aptitudes particulières pour survivre à un tel cauchemar. Il doit sa survie à la chance, celle de n’avoir pas été désigné pour alimenter le four crématoire, celle d’avoir été choisi parmi d’autres chimistes pour travailler, vers la fin de sa détention, dans un laboratoire chauffé, et celle d’être tombé malade à la toute fin de la guerre, quand les Allemands désertaient les camps pour tenter d’échapper aux Alliés.
Durant cette année de détention, Primo Levi a beaucoup observé, avec un certain détachement semble-t-il, pour tout raconter à son retour, sans haine ni jugement. Si le livre a été écrit dès 1947 dans une certaine urgence, il n’a été publié que plus de dix ans plus tard, tant ce témoignage, si tôt après la fin de la guerre, paraissait irracontable.
Le 20 mars 1933, les premiers prisonniers arrivent au camp de concentration de Dachau.
Heinrich Himmler, commissaire nazi à Munich, crée ce camp dans les locaux d’une ancienne usine.
Les opposants au régime y sont déportés, jusqu’à 250 000 personnes dont 70 000 mourront dans ce camp entre 1933 et 1945.
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