Comme souvent, il faut le décès d’un être cher pour réaliser combien on l’a aimé !
Après la mort de sa mère, qui a survécu à son mari quelques années dans l’attente et presque l’impatience de le rejoindre, le narrateur retourne dans la maison de son enfance pour la débarrasser. C’est l’occasion pour lui de faire un travail de mémoire. S’il a aimé sa mère, c’est le portrait de son père qu’il nous trace, homme pudique très amoureux de sa femme et très fier de son fils. Mais la pudeur justement l’empêchait de dire les mots qui auraient matérialisé cet amour et l’enfant n’a pas su interpréter les silences. Puis il y eut une fracture lorsque le fils, bien malgré lui, déçut le père…
Avec beaucoup de simplicité mais de profondeur, l’auteur ressuscite en quelque sorte ce père qu’il a adoré sans le comprendre. Comme on revient sur les lieux de son enfance pour se souvenir des événements tristes et joyeux qui l’ont jalonnée, le narrateur plonge dans sa mémoire pour faire revivre le couple fusionnel qu’ont formé ses parents. Au fil des anecdotes, il reconstruit l’histoire paternelle marquée par le devoir et l’amour et comprend, petit à petit, combien son père l’a aimé et combien sa propre vie a été façonnée par cet amour si fort qu’il n’a jamais cessé de le réinventer.
Ce petit livre est l’hommage d’un fils à ses parents disparus, mais en particulier à son père, figure à la fois énigmatique et emblématique d’un bonheur familial fragile.
Avec beaucoup de délicatesse, de pudeur à son tour, l’auteur puise au plus profond de son être pour évoquer son histoire et avant la sienne celle de l’amour réciproque d’un homme et d’une femme. Avec des mots simples, il décrit son enfance faite de petits bonheurs qu’il décrypte aujourd’hui à la lumière de l’absence du couple uni de ses parents.
On sort bouleversé de ce petit livre très émouvant.
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