Je ne serais pas étonnée que cette couverture crée la polémique, mais je la trouve très belle ! C’est une magnifique réponse aux terroristes qui veulent nous faire ployer. Eh bien, non ! La France reste la France et les Français restent debout même sous les balles, un verre de Champagne à la main ! Un bel hommage – pas du tout irrévérencieux comme le penseront peut-être certains – aux victimes qui sont hélas tombées et un gigantesque bras d’honneur aux assassins qui continuent à semer la terreur sur notre territoire.
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En hommage aux victimes des attentats du vendredi 13 novembre dernier, le gouvernement français a décrété trois jours de deuil national les 15, 16 et 17 novembre 2015 ainsi qu’une minute de silence ce jour à midi.
Le 10 mars 1957 naît à Riyad, en Arabie saoudite, Oussama Ben Laden.
Chef fondateur du réseau terroriste Al-Qaida, il est l’instigateur présumé des attentats du 11 septembre 2001 sur les tours jumelles du World Trade Center à New-York.
Longtemps recherché par le FBI, il est abattu par un commando américain en mai 2011.
Il y a quelques mois, au cours d’une interview, j’ai écouté avec attention Jacques Delors, l’un des rares hommes politiques de ce niveau dont je ne peux mettre en doute ni l’honnêteté intellectuelle, ni la droiture. Il déclarait qu’il avait été surpris, comme ses compères, par la chute du mur de Berlin, évènement alors imprévisible entre tous. Et il concluait ainsi avec humilité « Nous, hommes politiques, passons notre temps à courir après l’histoire ».
Nous venons d’en vivre une démonstration éclatante ce 11 janvier.
Mieux encore à ce sujet. Alors que le peuple entonnait spontanément la Marseillaise lors de cette grande marche, et avec quelle ferveur parfois, les députés les ont suivis timidement de quelques jours dans l’enceinte de la Chambre. Et j’ai bien entendu dire que nos représentants ne l’avaient plus chantée en ce lieu depuis 1918 ! C’est peut-être bien cela l’utopie de la démocratie, quand le peuple avance devant ses propres représentants !
Il y a maintenant un « avant ». La France semblait moribonde, avec des citoyens, ou ce qu’il en restait, qui crachaient volontiers dans la soupe dans une ambiance de morosité à tuer toute tentation de croire en l’avenir du pays. Et la folie criminelle de trois individus a suffi, parce qu’ils ont touché un point extrêmement sensible de l’identité nationale, à faire se lever tout un peuple comme cela ne s’était encore jamais produit dans l’histoire, un soulèvement silencieux, sans violence, impressionnant dans sa force et sa dignité. Oui, ce peuple a impressionné le monde entier, et les Etats-Unis eux-mêmes n’ont pas compris comment cela pouvait être possible, ce qui ne m’étonne pas.
En effet, la notion de laïcité qui constitue un point fort de notre république et des garanties de liberté n’existe pas en Amérique. C’est même une particularité française à laquelle d’autres pays pourraient se référer comme ils se sont référés et continuent de le faire aux droits de l’Homme et du citoyen que notre histoire a donnés au monde. Oui, outre Atlantique, les chefs d’Etat, les hommes de loi jurent sur la Bible, tout comme il est inscrit sur le dollar, ce qui choque particulièrement ma conception de la liberté et de la foi : « In Got we trust » (Nous croyons en Dieu). Quel curieux endroit pour faire acte de foi !
Séparer l’Eglise et l’Etat a constitué un progrès fondamental dans les conceptions démocratiques et, loin de constituer une forme de fracture entre foi et citoyenneté, cette séparation a permis de former les esprits à la liberté dans l’école républicaine, et à ne pas mélanger les genres.
Et presque paradoxalement, la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen qui constitue la fondation la plus solide de notre société française se trouve profondément imprégnée de culture chrétienne. Il n’y a pas de hasard dans l’affaire. France est, et demeure un pays aux racines pétries de culture chrétienne (à ne pas confondre avec les croyances) et cette réalité devant laquelle je nous trouve bien timides, traduite dans la loi républicaine avant même les lois de séparation qui datent de 1901 (alors que la déclaration des droits de l’Homme date de 1789 ), n’oblige personne à se référer à une instance divine, ni à pratiquer une religion. C’est donc une voie de tolérance authentique et de progrès qu’il nous faut à tout prix protéger et promouvoir contre toutes les tentations de prosélytisme d’où qu’elles viennent. Car ces dernières cachent des nids de violence intellectuelle qui dérapent fatalement en violences physiques et nous conduisent exactement à l’opposé de l’enseignement des grands mystiques de toutes tendances qui se rejoignent dans la prédominance de l’amour comme expression universelle du divin.
Profondément attaché à l’Etat, que j’ai servi par choix et par conviction durant 40 ans, je peux me définir sans aucune ambiguïté comme un humaniste chrétien, sans que cela ait pu me poser un quelconque problème de conscience. Aujourd’hui et dans cette sensibilité, je pense à quelques paroles attribuées à celui qui, qu’on le veuille ou non, a complètement bouleversé, et sans arme, les visions de l’Homme et de ses rapports à la Création, et notamment celles-ci :
« Mon Royaume n’est pas de ce monde », parole souvent mal interprétée, comme s’il parlait de l’au-delà alors qu’il s’agissait bien d’un autre monde, avec d’autres règles, que celui dans lequel il vivait, et : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». La France a compris ce message en 1901. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et nous avons aujourd’hui plus qu’hier à poursuivre et à défendre cette voie de progrès.
Dans cette dynamique, quelques visionnaires, dont le général de Gaulle, – bien que je n’aie pas partagé toutes ses actions, mais admiré son « génie politique » – ont ouvert encore davantage cette philosophie humaniste. Ce fut dans son cas son fameux « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » qui visait directement le colonialisme, malgré les évènements d’Algérie, ainsi que l’impérialisme américain, avec le culot du non moins fameux « Vive le Québec libre ! ».
Aujourd’hui, en allant encore plus loin, il est question du droit des animaux qui vont être enfin considérés aux yeux de la loi comme des êtres et non plus des objets. Une autre révolution en marche qui remettra notamment en cause la politique agricole et les méthodes d’élevage. Ce sera difficile, mais le peuple aura aussi son mot à dire et il a déjà commencé à le faire au niveau du consommateur.
Elle remettra également en cause l’abattage rituel des animaux soumis à une souffrance programmée. Il y a d’ailleurs à ce niveau une anomalie à dénoncer pour atteinte au principe d’égalité entre les citoyens. En effet, aucune loi n’interdit l’abattage rituel. En revanche, comme les consommateurs de ces viandes n’achètent que les parties avant des animaux, les parties arrière sont ainsi vendues, sans aucune indication des conditions d’abattage, aux athées et pratiquants d’autres religions. Or pour ma part, je refuse absolument de consommer une viande d’animal ayant perdu la vie dans la terreur, tout comme j’évite les viandes et autres produits animaux provenant d’élevages intensifs. Pourtant les réglementations actuelles appliquées en France permettent de cacher toute possibilité de repérage d’une viande ayant fait l’objet d’un abattage rituel, empêchant ainsi l’exercice du choix pour le citoyen. C’est bien ma liberté qui est ainsi directement atteinte, et si ce type de situation venait à se pérenniser ou, pire, à se développer, je crains que les risques d’arrivée d’une extrême droite au pouvoir soient de plus en plus probables et que cela ne réveille alors de vieux démons.
Il est donc grand temps de réagir et la manifestation du 11 janvier n’a pas été une fin en soi. Il est clair qu’il s’agissait d’un signal fort dont les politiques devront tenir le plus grand compte, notamment en restaurant l’autorité de l’Etat et une éducation civique laïque au sein de l’école redevenue républicaine, y compris avec un enseignement de l’histoire des religions, riche en occasions de méditations sur notre devise « Liberté, égalité, fraternité ». Cela permettra peut-être de dissiper quelques ténèbres.
Quant aux véritables commanditaires ou complices des attentats commis au nom d’idéologies religieuses, je crains que nous ne connaissions jamais la vérité. Il est évident que la religion ne joue qu’un rôle assez grossier de couverture, que l’endoctrinement des plus fragiles au plan mental est réalisé d’une façon stratégique, que les liens entre terrorisme et milieux de la grande finance ne sont plus un secret, que les relations étroites entre l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite depuis des décennies laissent interrogatif, que le gouvernement américain refuse de communiquer les conclusions du rapport d’enquête sur les attentats du 11 septembre, du moins ses 28 dernières pages…Quant aux stratégies des lobbies du pétrole, marchands d’armements et autres…Non, tout n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre, et il faudra sans doute aussi avoir le courage de balayer devant nos portes.
L’essentiel, c’est de ne pas se laisser abuser, de garder l’esprit en éveil pour éviter les pièges des manipulations et des considérations simplistes.
Je souris en repensant au « grand Charles ». Mais non, quand ils le veulent, quand il le faut, les français ne sont pas des veaux !
Hissez haut !
Gérard DALSTEIN
18 janvier 2015
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