Ce projet de loi, treize ans après la loi sur le PACS, passionne apparemment les Français et, bien sûr, les divise !
Ce qui me frappe, dans les conversations et les débats que j’entends, c’est que l’enfant semble au cœur des préoccupations des politiques, des associations, des communautés religieuses, des familles, etc. Or il me semble que l’enfant est souvent le cadet des soucis de tous ces gens qui les brandissent pour donner plus de poids à leurs propos.
Que dire en effet de ces décisions de justice qui séparent des fratries lorsqu’un éloignement est nécessaire ou qui arrachent un enfant à ses grands-parents qui l’ont élevé pour le rendre à un parent biologique qui se réveille soudain et réclame sa progéniture, davantage alléché par les allocs que par la responsabilité de l’éducation de son petit ? Comment prétendre qu’on ne veut que le bien de l’enfant quand celui-ci est rendu comme un paquet au père biologique après le décès de la mère dont il était séparé, le nouveau compagnon de celle-ci n’ayant aucun droit sur l’enfant ? Qui se préoccupe des enfants lorsqu’il y a divorce puis remariage ? Quelle somme de sévices un enfant doit-il supporter de la part de ses parents avant d’être retiré in extremis et parfois trop tard ? Le traumatisme subi par des milliers d’enfants qui grandissent entre un père et une mère qui ne s’aiment plus me semble bien plus grave que celui de vivre entre deux papas ou deux mamans qui s’aiment. Bien sûr, l’amour entre personnes homosexuelles n’est pas plus fiable ni durable qu’entre personnes hétérosexuelles. Et alors ?
Ce qui me frappe est que lorsqu’on donne la parole aux enfants concernés par ces couples homos, ils ne sont pas nombreux à évoquer le traumatisme. Ils n’ont aucun problème identitaire et n’ont eu à souffrir, parfois, que du regard et du jugement d’autrui ; parfois aussi de la bêtise des décideurs… Un jeune homme expliquait sur un plateau télévisé comment, âgé de 15 ans, il avait dû se battre pour pouvoir continuer à vivre aux côtés de la compagne de sa mère subitement décédée… Il militait en faveur de cette loi afin que des enfants ne vivent plus le double malheur de perdre leur parent biologique et d’être arraché à la personne qui partageait sa vie depuis toujours et son chagrin actuel.
Notre société aura véritablement évolué lorsque deux hommes ou deux femmes pourront déambuler enlacés dans les rues sans attirer les regards. Sur un quai de gare, les badauds sont attendris par le jeune homme qui enlace la jeune fille et l’embrasse à pleine bouche pour lui dire au revoir. Pourquoi ce même baiser est-il jugé répugnant lorsqu’il est échangé par deux femmes ou deux hommes ? L’amour n’est-il pas universel ?
On me dira qu’on a déjà bien évolué ! Il n’y a pas si longtemps, l’homosexualité était un crime et les homosexuels jetés en prison. Aujourd’hui, ils font leur « coming out » ! La vraie évolution serait en fait qu’ils ne doivent pas le faire et qu’ils puissent vivre leurs amours tranquillement, comme tout le monde. Sur les petits et grands écrans, on voit de plus en plus des scènes d’amour entre homosexuels ; certains y voient une perversion, moi j’y vois un réel progrès. A force de voir deux hommes ou deux femmes s’embrasser, peut-être les gens finiront-ils par s’habituer et admettre que l’obscénité est ailleurs.
Après ce long propos en faveur du mariage pour tous, je parle bien sûr du mariage civil, je vous pose la question à votre tour. Vous pouvez voter ci-contre.
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