Archive pour la Catégorie 'Emotion'

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Une pensée pour Lorca

Il y a quatre ans disparaissait notre labrador Lorca, alors âgée de neuf ans. Deux ans plus tôt, elle avait perdu un oeil, puis un an plus tard le deuxième. Elle est morte en un week-end, chez nous, dans son panier, le jour même de l’anniversaire du père décédé de Monique…

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 L’ABSENCE 

Dans le ronronnement de mon ordinateur, 
J’entends le souvenir de son panier qui grince ;
Le souffle court, je vais constater mon erreur : 

À sa place, le vide affreux. Mon cœur se pince. 

Il manque, le matin, son accueil chaleureux, 
J’accomplis chaque jour un geste, une habitude, 
Dans ma gorge l’appel de son nom sonne creux, 

Le silence répond, maudite certitude ! 

Il semble ridicule aux yeux des gens sensés 
De chérir une bête et de craindre sa perte,
Alors on tait la peine et les pleurs déplacés
Quand sa mort nous fait mal comme une plaie ouverte.
  

Le trépas de tout être, animal ou parent, 
Cause un chagrin semblable, une même souffrance ;
Pourquoi le désespoir serait-il différent
Quand pareille est en nous la douleur de l’absence ?

(Ecrit le 12.09.2004) 

Quelques mois plus tard entrait Véga dans notre vie…

Des petits vieux très sympathiques

Ecrivain public est un merveilleux métier qui procure maintes satisfactions, comme l’article ci-dessous, paru ce jour dans l’Est Républicain :

 » Mémoires, mémoires !

Des petits vieux très sympathiques dans Emotion 20080902_2304034_1
Un atelier qui a fait ressurgir les petites histoires du passé.

Isabelle Chaumeau, en proposant son projet d’écriture dans le cadre des ateliers mémoire, a d’emblée trouvé un accueil favorable, voir enthousiaste, aussi bien de la part du directeur Daniel Gérardin que des animatrices, Claudine et Céline, de la résidence Saint-Charles.
Ainsi pendant plusieurs mois, à raison d’une séance hebdomadaire, 21 pensionnaires de l’établissement ont raconté leurs souvenirs sur une douzaine de thèmes tels que le mariage, la naissance, la guerre, les avancées sociales, le travail des femmes et, bien sûr, les recettes.
Isabelle Chalumeau, écrivain public à Ludres, munie de son dictaphone, a enregistré les entretiens avant de les réécrire pour les publier dans un recueil sous le titre « Souvenirs… souvenirs…»
Isabelle Chalumeau se souvient : « d’un accueil chaleureux dans une ambiance très conviviale. » Elle se dit « touchée, que malgré les différences et les soucis de chacun, les entretiens ont toujours eu lieu dans des conditions exceptionnelles de gaieté, les très rares anicroches ayant rapidement été balayées par les animatrices. »
Quant aux résidants, certains ne se faisaient pas prier de relater leurs souvenirs tandis que d’autres étaient plus réservés. Claudine et Céline ont alors su freiner les plus bavards et solliciter les plus timides.
Mme Berset a participé à tous les ateliers avec un vrai plaisir et explique : « Nous avons tous raconté nos petites histoires vécues : la cuisine, des anecdotes et des souvenirs d’enfance, bref la vie de l’ancien temps. C’était très sympathique, les souvenirs qu’on a cru oubliés ont refait surface. Je me suis souvenue du temps des vendanges, du labourage, de la fenaison avec la voiture de foin, ou encore de la recette de la « Michotte », espèce de grosse brioche à laquelle on intégrait les chons après avoir fait le saindoux avec la panne du cochon qu’on venait de tuer. Qu’est que c’était bon ! »
Le livre est en vente à l’accueil de la résidence Saint-Charles au prix de 12 euros.  »

Quand on a la chance de rencontrer des personnes ouvertes à toute innovation comme le sont Daniel Gérardin et ses animatrices, travailler devient un vrai bonheur !
Je fais un rêve : que d’autres directeurs de maisons de retraite suivent l’exemple…

Un poète nommé Cabot

J’ai reçu hier un mail d’un internaute blogger pour m’inviter à visiter son blog consacré à la poésie. Je résiste rarement à la découverte d’un nouveau poète, même si, souvent, je suis déçue par la médiocrité de la forme et la pauvreté du fond.
Cette fois, je fus comblée car la prosodie de Thierry Cabot, quinqua natif de Toulouse, est parfaite ! Ceux qui connaissent mon exigence et intransigeance sur les règles de la poésie classique apprécieront l’utilisation de cet adjectif dont je suis très avare. Quant au fond… eh bien… cela se passe de commentaire… Le poète Thierry Cabot n’est pas de ceux qui alignent les vers et les mots avec pour seul souci l’harmonie des sons. Les poèmes sont profonds et touchent chaque lecteur qui trouve dans les mots et les associations ce qu’il a toujours voulu dire. Il y a du lyrisme et même du divin chez ce Cabot… qui n’a pas l’air de l’être !
Pour découvrir la poésie de Thierry Cabot : http://www.p-o-s-i-e.over-blog.net 

Félicitations !

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Il y a un peu plus de vingt-trois ans naissait mon fils, Stefan, un bébé que j’attendais avec impatience après avoir longuement hésité à donner la vie, tant j’étais si peu sûre de maîtriser la mienne.
Après seize heures d’un travail plus ou moins intense, exténuée par le jeûne, les efforts et l’angoisse, je n’avais plus qu’une envie : que cela cesse d’une manière ou d’une autre. Mais il était trop tard pour la péridurale que j’avais crânement refusée un peu plus tôt. Je ne suis pas de celles qui pensent qu’il faut absolument engendrer dans la douleur pour expier la faute originelle, mais je suis convaincue que la nature est bien faite et qu’on peut s’y fier. Des milliards de femmes avaient accouché avant moi et je n’allais pas faire d’un acte aussi naturel une affaire d’Etat. Mais voilà, mon bébé n’avait pas du tout envie de sortir de mon ventre… Malgré la fatigue, sous la menace des forceps, j’expulsai dans une ultime contraction le petit corps qui tomba dans les mains de la sage-femme et j’entendis, soulagée, les cris salvateurs. Puis je reçus le petit paquet gluant sur la poitrine, contente d’apprendre qu’il s’agissait bien d’un garçon. Malgré ma myopie, je n’eus pas besoin de mes lunettes pour constater que le visage de mon bébé était un peu laid, mais, telle la guenon qui entoure sa progéniture de son bras protecteur, je posai le mien sur mon rejeton et sombrai dans un sommeil, quasi comateux, qui dura soixante-douze heures… Au réveil, je découvris immédiatement mon bébé endormi dans son berceau transparent. Je chaussai mes lunettes et constatai que sa frimousse, débarrassée des stigmates de la douleur pré et post natale, était plutôt jolie. Les infirmières s’étaient bien occupées de lui en attendant que je puisse m’en charger moi-même. Emue par ce mystère de la vie, je sentis mon cœur se gonfler d’amour pour ce petit qui était un morceau de moi.
La vie fit que cet amour se renforça rapidement d’un sentiment exclusif réciproque et d’une complicité à presque toute épreuve. Mon garçon grandissait à mes côtés à une vitesse effroyable. Sa crise d’adolescence très tardive ne fut pas une sinécure, peut-être justement parce que nous pensions y avoir échappé !… Puis il quitta la maison, il y a un peu plus de deux ans, de façon un peu inattendue et brutale. Mais il faut bien, comme on dit, que jeunesse se passe… Cette période difficile appartient au passé et mon fils est redevenu pour moi le gentil garçon qu’il avait toujours été. Depuis qu’il a quitté le nid, il s’assume seul, me démontrant qu’il avait grandi et même plutôt bien.

Mon bébé est devenu un homme, prêt à entrer dans la vie active après ses deux années en apprentissage. Il passait aujourd’hui son BTS informatique qu’il obtint avec la note très honorable de 13,5. Je lui adresse toutes mes félicitations, ma fierté pour ce qu’il est, et mes vœux de réussite dans sa recherche d’emploi. Je ne doute pas qu’il trouve bientôt un poste à la hauteur de ses espérances et je lui souhaite beaucoup de bonheur.

 

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Quinze ans déjà

Le 27 juillet 1993, une femme quittait le monde des vivants pour aller rejoindre son père, sa fille et ses ami(e)s partis en éclaireurs.
Si la mort lui faisait peur, elle craignait bien davantage encore la vieillesse et la décrépitude qui l’accompagne. Je n’ai jamais connu personne aussi soucieux qu’elle de conserver son capital jeunesse. A quarante ans déjà, la vieillesse ne lui paraissait pas un avenir lointain mais une réalité actuelle qu’il convenait de combattre d’ores et déjà. J’avais alors treize ans et nous marchions en ville. A la vue d’une petite vieille chancelante sur sa canne, je la taquinai avec cette cruauté inconsciente des enfants :
– Tu vois, quand tu seras comme ça !
– Jamais ! s’écria-t-elle.
– Mais voyons ! Un jour…
– Je ne deviendrai jamais comme ça !
Elle avait pâli, ses yeux d’ordinaire d’un bleu si tendre s’étaient durcis et ses doigts se crispaient sur mon bras.
– Je ne serai jamais comme ça, reprit-elle plus doucement.
Le dimanche 18 juillet 1993, elle rentrait à l’hôpital pour un pontage coronarien prévu depuis plusieurs mois. A soixante-deux ans, elle avait la beauté mûre d’une femme qui avait pris soin d’elle-même bien avant d’entrer dans ce troisième âge tant redouté. La dernière fois que je la vis, quelques minutes avant son départ pour le C.H.U. de Nancy-Brabois, elle signait des chèques, collait des enveloppes et fixait des pense-bêtes portant des instructions à mon attention. Le port de tête altier et le geste volontaire, elle expédiait ses affaires courantes pour que tout fût en règle à son retour.
Je ne la revis plus. L’opération échoua. Elle sombra dans le coma. Durant une semaine, les médecins s’acharnèrent à la maintenir en vie artificiellement pour finalement baisser les bras et débrancher les appareils.
Son vœu était exaucé : elle ne serait jamais une petite vieille tremblante sur sa canne. Le destin lui accorda de mener jusqu’au bout la vie qu’elle s’était bâtie, exerçant jusqu’à la fin ce métier qu’elle aimait tant, échappant finalement à l’angoisse de la retraite et de la décrépitude.
Selon le personnel hospitalier, les médicaments et le traumatisme l’avaient un peu défigurée. Par respect, je décidai de ne pas la revoir, persuadée qu’elle n’aurait pas aimé qu’on la vît ainsi. Un corps mort n’est qu’un cadavre, un morceau de viande en phase de décomposition. Je préférais garder en mémoire l’image de la femme belle et toujours souriante qu’elle avait été.
Cette femme qui a marqué la vie de ceux qui l’ont aimée était ma mère. Il m’arrive encore, quinze plus tard, d’espérer qu’elle revienne…

(Repris d’un texte écrit le 18.06.1996)

Qu’est-ce que le slam ?

Je suis passée récemment sur une radio locale (RCN 90.7) en compagnie de nombreux autres poètes. A la demande d’Yves Issartier, l’animateur, j’ai dit un slam composé en mars 2007. J’ai reçu quelques mails d’auditeurs me demandant de leur envoyer ce texte. Et dimanche, lors d’un pique-nique de fin d’année réunissant plusieurs associations de peintres et poètes, la conversation en vint encore sur le slam, son origine, sa spécificité, ses différences avec les autres formes de poésie. Le mieux placé pour en parler serait bien sûr Grand Corps Malade, le représentant du slam français. J’ai découvert le slam à travers ses textes qui m’émeuvent à chaque fois que je les entends.
A défaut de GCM, je vais tenter d’expliquer ce qu’est le slam et de l’illustrer avec mon propre texte ci-dessous.

Le slam est né en 1984 à Chicago. C’est un art d’expression populaire orale. Dans des cafés ou autres lieux publics, des auteurs viennent lire, scander ou chanter des textes de leur cru sur des thèmes libres ou imposés. L’entrée est le plus souvent libre ou à prix minime et le principe est : 1 poème dit = 1 verre offert.

Il n’y a aucune limite d’âge, de style ou de provenance. La motivation des participants est le partage et les débutants sont davantage encouragés que critiqués.

En anglais, le verbe « to slam » signifie claquer. Dans cette forme d’expression orale, le but est d’interpeller l’auditeur avec des mots qui sonnent juste.

Grâce au slam, la poésie et les récitals, souvent réservés aux initiés, deviennent enfin populaires.

En France, Grand Corps Malade incarne le mouvement slam.

C’est donc sous l’influence de Grand Corps Malade que j’ai écrit mon premier slam. Cela se sent et s’entend !… Il faut du temps, je pense, pour se démarquer et trouver son propre style. Ceux qui me connaissent bien s’étonneront sûrement de ce texte que je déclame et dans lequel tout est dit sur mon amour de la poésie classique. Pour autant, je ne dénigre pas cette « nouvelle » forme d’expression. Mais, « I have a dream » : que les amateurs de slam ouvrent un jour un recueil de poésie classique. La bonne poésie classique n’est pas aussi rébarbative et barbante qu’elle en a l’air !… Les amateurs de bon slam ne devraient pas rester indifférents à la poésie de Baudelaire !Pour ceux qui auront aimé ce « Premier slam » et qui en redemandent, un autre slam (texte et son) se trouve sur la page Poèmes de ce blog.

Pour écouter ce slam, cliquer ici : Qu'est-ce que le slam ? dans Emotion wma premierslam.wma 

PREMIER SLAM

J’ai découvert le slam
Un soir de solitude ;
C’était comme de la came,
J’ai pris de l’altitude.
J’ai entendu Grand Corps Malade
J’comprenais rien à ses salades ;
J’me suis forcée à l’écouter
Et là, ses paroles m’ont scotchée.
Les keufs, les meufs, chelou et relou,
C’est sûr, j’comprenais pas tout,
Mais je captais l’essentiel,
Ecrire, pour moi, c’est naturel.
Alors j’me suis dit, faut qu »t’essayes,
Même si j’me trouvais un peu vieille.
Les rappeurs, les slameurs, les purs,
Vont me trouver nulle, c’est sûr !
Depuis je suis accro
Je slame en douce comme une clepto
Du matin au soir
Et même la nuit dans l’noir.
Au début c’était pas évident,
Je fais de la poésie depuis quarante ans,
De celle que l’on dit belle et classique,
La poésie académique,
Même si déjà dans mes poèmes
J’abordais différents thèmes :
L’amour, la mort, la maladie,
La guerre, le chômage et la pédophilie.
Mais pour quelqu’un comme moi
Qui a fait du carcan des règles un choix,
Ne plus respecter le sexe des rimes,
C’était un peu comme un crime.
Les mots qui circulent toujours dans ma tête
Se sont mis à danser, c’était la fête !
Plus de laisse ni de muselière,
Ils ont appris l’école buissonnière,
Plus d’obligation ni d’interdits,
Plus de maître en prosodie.
Seuls comptaient les mots qui claquent
Comme des coups de poing ou comme des claques
Pour qu’ils aillent droit au but,
Comme un bon coup de pied au cul !

Un cousin épatant

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Christian, mon cousin par alliance, est tétraplégique depuis deux ans et demi, précisément depuis le 1er janvier 2006. Alors qu’ils rentraient chez eux après avoir fêté la Saint Sylvestre en famille, un sanglier croisa leur chemin, une route qu’ils connaissaient par cœur. Sa femme, qui conduisait car elle ne boit jamais une goutte d’alcool, braqua à droite en direction d’un champ pour éviter le choc frontal avec l’animal. Malheureusement, entre la route et le champ se trouvait à cet endroit un fossé. La voiture piqua du nez et se retourna. Le cousin comprit tout de suite que c’était grave…
Après six mois à l’hôpital, le voilà dans un centre de rééducation. Le pauvre n’eut pas de chance : il souffrit d’un staphylocoque doré puis d’escarres gravissimes qui freinèrent sa rééducation. Puis sa femme le quitta, des soucis financiers s’enchaînèrent… Bref, la scoumoune la plus complète ! Et malgré tout, il garde le sourire, au moins en notre présence, toujours heureux de nous voir, toujours indulgent lorsque nous tardons à lui rendre visite, toujours à l’écoute de nos préoccupations, toujours content de recevoir une carte postale de nos lieux de vacances. Aucune amertume, aucune méchanceté, aucune agressivité ne sont venues modifier son caractère.
Je connaissais assez peu ce cousin par alliance bâti comme un géant, mais j’appréciais déjà sa personnalité et sa philosophie de vie qui me réconciliaient avec un type d’hommes dont le physique me fait peur !…
Et voilà qu’il peut rentrer chez lui pour quelques jours. Pour l’occasion, deux de ses enfants ont fait le voyage de Vendée en Lorraine. Son auxiliaire de vie, dont il nous avait un peu parlé lors de notre dernière visite au Centre de Réadaptation, serait également là. Il nous invita donc à venir déjeuner !… Cela faisait de très longs mois que nous ne l’avions pas vu autrement que couché dans un lit ; nous ne pouvons lui rendre visite qu’après 17h00, quand il est recouché après plusieurs heures de rééducation et balades autonomes en fauteuil électrique.
Alors il était heureux, le cousin, de nous accueillir chez lui ! Nous n’y avions pas mis les pieds depuis l’accident…  Les jeunes s’activaient autour du barbecue et de la table sur la terrasse ; Martine, l’auxiliaire de vie, œuvrait en cuisine. Christian, en vrai maître de maison, nous accompagna dans le jardin sur quelques mètres.
Cet après-midi en famille, chez lui, fut une bouffée de bonheur. Il plaisantait, il riait même, se débrouillait tout seul pour déambuler et manger à table avec nous. Martine, sans cesse attentive à ses besoins, semblait avoir trouvé la juste mesure entre l’aide nécessaire pour progresser et l’assistanat dégradant et destructeur. De notre génération, elle n’est pas étrangère aux propos du cousin sur ses souvenirs de jeunesse, des chansons d’autrefois, des évènements divers, etc. Souriante, sympathique, dévouée, un brin espiègle, elle semble avoir su nouer des liens complices, indispensables pour une bonne entente entre handicapé et auxiliaire de vie.
Merci mon cousin, pour cet après-midi très agréable. Ton rire, tes plaisanteries et tes regards moqueurs nous faisaient presque oublier ton handicap. Comme tu le dis si bien, la différence entre un handicapé et un non-handicapé est que le handicapé vient avec son siège quand on l’invite ! Voilà l’humour décapant du cousin Christian qui a décidé que devenir tétraplégique n’est pas la fin du monde. Une belle leçon de courage et de relativité !… (pour d’autres photos, cliquer sur l’onglet « photos » dans la barre d’outils du blog)

 

Une belle journée !

Qu’il en faut peu, parfois, pour être heureux !
La semaine avait été rude avec déjà 25 heures de boulot à l’extérieur et sept ou huit heures de travail à la maison. Aujourd’hui, je travaillais chez un cardiologue pour du secrétariat, matin et après-midi. J’aime bien, car Monique me rejoint à midi et nous allons déjeuner aux Césars, Place Stan ! Depuis mi février, c’est notre cantine du jeudi et c’est plutôt sympa !
De 17h à 18h, je passais sur une radio locale, Radio Nancy Caraïb (RCN 90.7) pour parler de mon dernier livre, un recueil de quinze nouvelles intitulé Rencontres. Moi qui suis d’un naturel réservé, j’oublie toute timidité lorsqu’on me fait parler de ma passion !
A 18h30, j’avais rendez-vous au CILM de Laxou où la municipalité m’offrait un moment de partage avec mes lecteurs avec séance de dédicaces et verre de l’amitié.
Malgré l’habitude que j’ai maintenant de parler en public, j’étais émue au moment de prononcer les quelques mots de remerciements d’usage. L’émotion est comme un rû qui se transforme en torrent en quelques minutes ! Le bonheur d’être là, parmi ceux et celles qui apprécient ma prose, est toujours une bouffée d’air pur en ces temps parfois difficiles.
Bien sûr, il faut rester modeste ! Une quinzaine de personnes, toutes ou presque des personnes connues, se trouvaient présentes pour découvrir mon dernier livre. Nous sommes loin de la centaine d’invités dans les salons de l’Hôtel de Ville de Nancy lors de la soirée en l’honneur de Philippe Claudel pour son prix Renaudot. Mais je jure que si jamais je gagnais un jour un prix littéraire aussi prestigieux, je reviendrais au CILM, en souvenir de mes premiers succès, grâce à vous qui ne vous lassez pas de me soutenir.
Encore un grand merci à Lolo (oh pardon ! Monsieur le Maire !!! je veux dire Laurent Garcia) que le triomphe aux dernières municipales n’a pas gâté. Comme le bel Hidalgo, il pourrait chanter : « Je n’ai pas changé… » et tous ceux qui l’ont connu avant s’en réjouissent. Merci à Pierre Dufour du Cercle des Arts et merci à vous tous, mon fidèle fan club, pour la joie que vous me procurez en lisant mes livres. Grâce à vous, je vais continuer à écrire, et quand je douterai à nouveau de ma plume, c’est à vous que je penserai pour la tremper encore et encore dans les larmes et le sang pour en faire éclore les mots dont vous avez la gentillesse de dire qu’ils vous enchantent !

Envoyé spécial

Au programme de ce soir, la misère morale et physique, le luxe et la brigade des stupéfiants.

En France, de jeunes Françaises, pour la plupart de confession musulmane, paient des chirurgiens pour qu’ils réparent leur hymen afin de paraître vierges à leur futur époux. Au XXIe siècle, à l’ère de la technologie de pointe et de la communication par Internet, il apparaît encore essentiel pour certains hommes que leur future épouse arrive vierge au mariage. Et pour éviter la honte et le bannissement à ces jeunes femmes qui ne le sont plus, des médecins bravent la loi en fournissant des certificats de virginité et, lorsque cela ne suffit pas, en réparant l’hymen.

En France, chaque citoyen consomme en moyenne 17 kg de chocolat par an. Un artisan chocolatier parisien cherche à innover toujours plus. Sa dernière trouvaille : un petit chocolat en forme de sein (on avait déjà les nichons de belle-mère !…) et des vêtements en chocolat pour un défilé de mode devant des touristes russes.

Coincée entre la Russie et la Chine, la Mongolie hésite entre communisme et capitalisme. Victimes d’un climat très rigoureux, les nomades des steppes affluent dans les villes après avoir perdu leur bétail. Des gamins et des adolescents vivent en rupture familiale et scolaire dans les égouts de la ville pour s’abriter du froid, au risque de périr ébouillantés si une conduite d’eau chaude lâche.

De Colombie en Europe, la drogue est un marché très lucratif. Pour huit mille euros, un quinqua tranquille prend le risque de transporter la cocaïne en bandes molletières. La police, patiente comme une araignée, tisse sa toile pour démanteler le réseau d’une drogue qui devient de plus en plus accessible aux consommateurs de plus en plus nombreux.

Voilà ! Pendant que nous vivons tranquillement nos vies sans histoires, d’autres luttent pour survivre, se nourrissant de restes glanés dans les poubelles ou collectionnent les voitures, les villas et les commerces financés par la drogue.

Tandis que j’écris ces lignes, je sens peser le regard triste d’un petit garçon de quatre ans qui arpente les rues aux côtés de son père à la recherche de denrées plus ou moins pourries et de canettes à vendre pour le recyclage. Son père, qui a connu des jours meilleurs avant de perdre son emploi suite à un accident, retient ses larmes avec peine. A la fin de la journée, l’homme glisse son fils dans la bouche d’égout et le rejoint pour quelques heures de repos et de chaleur dans une odeur pestilentielle.

Pourquoi moi ici et eux là-bas ? Les destins tournent-ils ? Serai-je un jour, dans une autre vie, confrontée à cette existence misérable ?

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