Durant l’Euro 2016, en voyant les foules massées dans les fan-zones, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’un terroriste se réclamant de Dieu ferait un « beau » carnage. Après France-Portugal, nous étions tristes mais heureux que la fête du foot n’ait pas été perturbée par un meurtre collectif.
Hier devant mon écran de télévision, même réflexion : si un fou de Dieu réussissait à l’infiltrer dans la foule réunie sur le Champ-de-Mars à Paris pour assister au feu d’artifice… Je mentirais si je disais que cette idée m’a gâchée le plaisir de ce superbe spectacle, mais la pensée était là… Après le bouquet final et un soupir de soulagement, j’ai même émis l’hypothèse que les terroristes, face au gigantisme du projet, avaient abandonné leur volonté absurde autant qu’irrationnelle de débarrasser la planète des « mécréants ».
Alors que, le coeur léger, j’avais repris ma tablette pour continuer mes parties de scrabble en ligne tout en suivant d’un oeil Edouard Baer et Frédéric Lopez en Terre Inconnue chez les Dogons, le silence soudain m’oblige à lever les yeux. FLASH INFO ! Je pense immédiatement aux milliers de personnes qui doivent encore flâner dans les rues de Paris. C’est finalement à Nice qu’un abruti a sévi.
Après avoir regardé pendant un quart d’heure les images qui commençaient à tourner en boucle sur l’écran, je suis allée me coucher. Un terroriste a réussi l’exploit de me faire aller au lit avant trois heures du matin.
J’ai lu deux fois la même page du « Bachelier » de Vallès sans parvenir à mettre un sens sur les mots. J’ai éteint la lumière et je me suis endormie avec un début de céphalée.
Et ce matin, je me suis réveillée avec une étrange sensation de gueule de bois…
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Le Brexit, c’est-à-dire la sortie de l’Europe de la Grande-Bretagne, a été voté à une petite majorité de 52%.
Je ne connais rien à la géopolitique ni à l’économie internationale, je n’ai pas une conscience éclairée des avantages et inconvénients de cette décision, mais en tant qu’Européenne, voire citoyenne du monde, convaincue, je suis triste pour ce pays qui fut un peu le mien pendant un an et dans lequel je me suis sentie si bien.
Sans pouvoir mesurer pleinement les conséquences de cette sortie, je la perçois comme un retour en arrière, et je crains surtout qu’elle ne soit l’opportunité de relancer le débat dans d’autres pays européens, en particulier la France qui est plus ou moins déjà en période électorale.
L’Europe, un peu partout sur son territoire, est souvent le bouc émissaire des divers maux qui s’abattent sur ses habitants ; je ne suis pas certaine que les pro Brexit, heureux aujourd’hui de leur « victoire », le soient encore demain…
Au-delà de ce Brexit, je m’interroge parfois sur le bien-fondé du référendum. Elément et non des moindres de toute démocratie qui se respecte, tous les citoyens d’un territoire sont-ils aptes à décider eux-mêmes ce qui est bon pour le pays ? Et n’est-ce pas par faiblesse, plus que par souci démocratique, qu’un dirigeant en arrive à avoir recours au référendum ?
Nous étions hier dans la maison de retraite où réside depuis peu l’oncle de Monique, veuf et quatre-vingt-onze ans, pour partager avec lui le repas du dimanche de Pentecôte.
Certes, je ne m’attendais pas à un moment hilarant, mais le spectacle de tous ces vieux, en majorité des femmes d’ailleurs, attablés, bavoirs avec récupérateur d’aliments autour du cou – après avoir été changés par le personnel avant de descendre au réfectoire ! – bavant, toussant et crachant m’a complètement démoralisée.
A la table voisine de la nôtre, un homme d’une soixantaine d’années n’a cessé de réprimander sa mère, lui reprochant de manger trop de pain, utilisant sans doute, inconsciemment ou non, les mêmes mots entendus dans son enfance. Sous prétexte que les vieillards retombent en enfance, on les rabaisse au niveau des marmots, alors qu’ils n’ont avec eux en commun que le caca et la morve à torcher !
Alors quand j’apprends, aux informations, que le nombre des centenaires atteindra plusieurs millions d’ici quelques années, je me demande si c’est un fléau ou une manne, économique s’entend !
Alors je me prends à espérer avoir l’élégance de mourir jeune, comme ma mère. Trop jeune sans doute, mais cette mort prématurée lui a épargné la déchéance du grand âge.
Ma mère, cette femme si élégante, si féminine et si indépendante, n’aurait pas survécu à l’humiliation du bavoir et de la couche-culotte !
C’est bien connu, on ne mesure vraiment l’amour qu’on éprouve pour une personne quand elle nous quitte. De même, on ne mesure la valeur des choses que lorsqu’on ne les a plus.
Pour nous, c’est l’usage d’une salle de bain devenue un luxe inestimable depuis que les travaux de rénovation de la nôtre ont commencé lundi dernier.
Après une semaine de toilette de chat, nous avons accepté l’offre d’une amie de squatter sa salle de bain pour prendre une douche.
Ah ! la sensation voluptueuse de l’eau chaude sur la nuque !!!
Alors qu’on ne me parle pas du bon vieux temps où il fallait aller puiser l’eau à la pompe du puits dans la cour avant de la faire chauffer sur la cuisinière à bois et de s’asperger, tant bien que mal, avec une casserole dans une bassine devant la pierre à eau… Non ! Je suis de mon siècle et je trouve que nous avons une chance inouïe de vivre à une époque et dans un pays où l’eau chaude coule à flot du robinet !
Je ne suis pas nostalgique d’un temps que je n’ai pas connu, mais que j’ai découvert dans les livres et dont ma mère me parlait avec le soulagement d’avoir pu vivre aussi le luxe de la modernité.
Monsieur le président de la région Alsace, Lorraine, Champagne Ardenne,
ACAL ! Vous n’allez pas faire ça !
Dans les récits bibliques, il a été donné à l’Homme le pouvoir de nommer les êtres. Donner un nom n’est pas neutre et s’apparente au domaine du sacré ou de l’intime, selon les convictions de chacun. ACAL ! Quel décalage ! Le premier ou le dernier imbécile venu aurait abouti à cette solution minimale dans l’embarras où il se serait trouvé au niveau de l’esprit pour en proposer une autre. Comment envisager, alors que le monde des élus déclare à qui veut l’entendre vouloir faire de la politique autrement, qu’il soit possible de retomber aussitôt dans des fonctionnements bureaucratiques sans ambition, sans imagination et sans audace? Ca commencerait bien mal !
J’ai entendu lors d’une émission radiophonique une auditrice proposer « Porte de France ». Et une telle appellation correspondrait bien à la réalité historique de cette nouvelle région. Une marche pour la poussée de l’Est vers l’Ouest. C’est un fait et toute sa terre en porte les marques comme ses hommes. Je demande un peu d’intelligence et de respect pour cette histoire. Il n’y aura probablement pas à faire d’effort, du moins je l’espère, pour ne pas nous trouver un anglicisme. J’en demande un peu pour que le nom de notre région « ait de la gueule », et nous ressemble dans notre histoire actualisée. Dans le même esprit en lien avec l’histoire, j’ai également entendu circuler le nom « pays des quatre frontières » qui pourrait à mon sens être encore raccourci en « pays des frontières ». Car aucune autre région n’en possède autant et n’a jamais été autant « forcée » de ce fait. C’est un trait caractéristique. Serait-ce une honte d’être une terre d’invasions ? Un autre regard pourrait y voir plutôt une terre d’attraction !
J’espère par ailleurs que l’appellation « Lorraine airport » pour l’aéroport de l’ex région lorraine ne verra pas le jour. A quand ACAL Airport ? Ce serait alors difficile de tomber plus bas ! Quant au nom des habitants…Imaginez : « Acaliens ! » Il n’y a qu’une petite lettre à changer pour rejoindre une faune microscopique peu engageante. Alors qu’avec le pays des frontières, nous nous retrouverions chez les « frontaliers ». C’est un mot bien français et tout le monde comprend. Marche de France nous aurait fait rejoindre les « marcheurs ». Encore un mot français, et dynamique !
Et puis le poète ne peut s’empêcher d’être troublé par une consonance peu heureuse. ACAL n’est pas un nom, un sigle sans doute, un de plus, sans âme et sans avenir linguistique. Sur le rythme de deux syllabes, il ne trouve aucune rime intéressante, bien au contraire ! Le poète tombe facilement et malheureusement dans ce registre sur bocal, chacal et fécal.
Enfin, si la citation « errare humanum est » demeure bien connue dans sa première proposition, on oublie malheureusement - lapsus ?- la seconde qui peut se comprendre sans être latiniste : « diabolicum persevere ». Ici, l’exemple de la région PACA est navrant. Ce sigle ne sent ni la lavande ni la montagne, ni la « mare nostrum ». Ah ! « Ile de France ! », et « Champagne Ardenne donc ! » « Pays de Loire ! » A part PACA, oui, le nom de nos régions sentait bon la France ! Ca avait « de la gueule ! ».
Alors, ces « gens de l’Est » qui ont enrichi la nation à divers titres, ne méritent-ils pas plus qu’un sigle qui n’est pas bien plus éloquent qu’un numéro ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’expression de ma haute considération.
Gérard DALSTEIN
Ancien chef de service de lEtat
Membre de la société des poètes et artistes de France
Officier dans l’ordre de palmes académiques
Entendu ce matin dans le bus :
- Alors, on a gagné ! lance un grand gaillard à la coupe para.
- J’sais pas, moi le foot…, répond une jeune femme tout en essayant de parfaire son maquillage.
- Je te parle pas de foot ! Je te parle des élections !
- Ah oui !
- On a gagné ! insiste le gars.
- Et la semaine prochaine, on enfonce le clou ! ajoute son pote.
- Vous avez voté Front National ? interroge la jeune femme.
- Ouais ! Le Philippot va ramener l’ordre en Lorraine, déclare le type en crachant par terre.
- Moi j’ai aussi voté pour lui, lance une copine de la première.
- Ah bon ? s’étonne celle-ci. Je savais pas que tu étais d’extrême-droite…
- Ah je suis pas d’extrême-droite ! s’indigne la demoiselle. Mais le Philippot, il est trop beau !
Interloquée, la première interrompt son maquillage.
- Tu votes Philippot parce qu’il est beau mec ?
- Ben oui ! Quand tu vois Hollande, c’est lamentable qu’un mec pareil représente la France ! La France est le pays de l’amour et des séducteurs ! Tu parles d’un tue-l’amour ! Philippot au moins, c’est un beau mec qui fait rêver les nanas !
- Vous êtes vraiment trop connes ! s’exclame le gars. On devrait interdire aux meufs de voter !
La première jeune femme hausse les épaules et interpelle de nouveau sa copine :
- Oui… mais… enfin… ton Philippot, tu sais qu’il est homo ?
- Homo !!! Non, tu déconnes ?
- Ben non.
- Pédé ? éructe le mec, les yeux exorbités.
- Ben oui.
- T’es sûre ?
- Ah oui, certaine ! C’est de notoriété publique !
- Putain ! Je peux pas voter pour une lopette !!! se lamente-t-il.
Je ne suis pas déçue d’arriver enfin à mon arrêt… Je me dis que je suis foncièrement pour la démocratie, mais quand j’entends de tels propos, je me dis aussi qu’elle a peut-être des limites…
La série britannique « Broadchurch », diffusée sur France 2 il y a six mois, avait rencontré un vif succès et je n’avais pas été la dernière à rester scotchée devant l’écran de la TV. Même que je ne me suis jamais endormie !
Alors un producteur français a eu l’idée lumineuse d’adapter la série et de la transplanter en Corse.
Sauf que les scénaristes ont fait un simple copier-coller et se sont contentés de modifier les noms propres.
Avouons-le tout de go, je ne débordais pas d’enthousiasme à l’annonce de cette série française inspirée du feuilleton d’Outre-Manche. Mais bon, pourquoi pas ?…
Le premier épisode cependant était tellement décevant – on retrouvait absolument tous les ingrédients de la version anglaise – que j’ai quitté le salon avant la fin.
Déjà que je ne suis pas fan des « remakes », mais là, franchement, ils ont poussé le bouchon trop loin !
Au 1er janvier 2016, le prix du timbre postal subira une nouvelle hausse : de 0,76 euros pour un courrier prioritaire (timbre rouge) il passera à 0,80 euros et de 0,68 euros pour un courrier lent (timbre vert) il passera à 0,70 euros. Au 31/12/2001, juste avant le passage à l’euro, le timbre rouge coûtait 0,46 euros et le timbre vert 0,41 euros soit une hausse de 74%… J’invite ceux qui ont bénéficié d’une hausse de salaire dans les mêmes proportions à se manifester !
La Poste justifie cette hausse par une baisse constante des courriers postaux depuis l’arrivée d’Internet dans les foyers français.
Certes je comprends l’argument car moi-même je n’utilise l’envoi postal que lorsque le document ne peut pas être envoyé par mail, autrement dit très rarement.
D’un autre côté, la Poste pousse ses usagers à se passer de leurs employés dans les bureaux de poste qui ne sont là que pour montrer aux clients à se servir des automates et à les engueuler au passage s’ils sont récalcitrants. J’exagère un peu mais à peine, ayant été témoin récemment d’une altercation entre une vieille dame qui ne voulait pas confier une somme d’argent à la machine et que la jeune préposée sermonnait en lui rappelant que cela faisait quatre fois qu’elle lui montrait le fonctionnement de la machine et qu’elle n’avait pas que cela à faire ! Ah non ? Je regardai autour de moi et ne vis personne aux deux guichets du bureau, les cinq ou six clients présents s’affairant autour des automates !…
Dieu sait que je suis pour le progrès et l’utilisation massive des automates, mais qu’on ne vienne pas pleurer quand les bureaux de poste – et les banques puisque le fonctionnement est le même – n’embaucheront plus après le départ à la retraite des derniers fonctionnaires !…
Plus aucun de mes contacts ne peut encore l’ignorer : j’ai eu de gros problèmes informatiques à mon retour de vacances, mon ordinateur ayant refusé de redémarrer !
Après six ans de bons et loyaux services, quasiment 24h/24 et seulement six semaines de vacances par an, j’ai estimé inutile de l’emmener chez le docteur…
Dès le lendemain, je partais acheter une nouvelle machine.
Je ne vais pas vous raconter l’histoire à tiroirs que tout le monde connait, mais juste laisser une trace écrite d’un… détail…
Lors du nouvel achat, j’ai demandé au vendeur si mon vieil écran (plus de dix ans…) serait compatible. Sur sa réponse affirmative, je décide d’acheter une tour de qualité supérieure pour avoir une machine plus performante. Hélas, quand Monique a voulu l’installer, tandis que je bossais tant bien que mal sur mon ordi portable, elle s’est vite rendu compte que mon écran ne s’adaptait pas, ni d’ailleurs aucun écran en notre possession, dont le sien relativement récent…
Le lendemain matin à la fraîche, je me rends au magasin et tombe sur un jeune trou du cul qui me prend de haut, l’air de dire : « Toi la vieille, qu’est-ce que t’y connais en informatique? »
En insistant lourdement, je parviens à lui faire admettre l’impossibilité de connecter mon écran. Trouduc consulte son ordinateur et déclare :
- Ah ben oui, la prise VGA de la tour n’est pas connectée !
- …
- Mais c’est pas grave, il vous suffit d’acheter un adaptateur !
Impassible, j’attends son retour du rayon concerné.
- Et voilà !ça fait 25 euros ! crie-t-il en me tendant l’objet.
- Ah non ! dis-je en prenant la chose.
- Hein ?
- J’ai dit : ah non !
- Quoi ah non ?
- Ah non, je ne paierai pas vos 25 euros.
- Ben… vous avez pas le choix !
- J’avais prévenu votre collègue que j’avais un vieil écran ! En plus, si je comprends bien, cela n’a rien à voir avec l’âge de mon écran !!!
- Oui, enfin, c’est quand même 25 euros.
- Non.
- Vous ne pourrez pas sortir cet adaptateur sans passer par la case caisse de paiement !
D’apparence plutôt calme, je suis en réalité une grande violente ! Une bombe à retardement qui se maîtrise généralement. Mais là, je sens que je ne vais plus maîtriser longtemps !…
- Vous voyez cette rangée d’ordinateurs portables ?
Trouduc jette un oeil sur l’étagère et sans lui laisser le temps de penser, j’ajoute :
- Si vous ne me donnez pas ce putain d’adaptateur, je balaie ces putains d’ordinateurs d’un putain de revers de main !
Je n’ai pas crié, j’ai plutôt parlé très bas entre mes dents – Monique vous ferait une imitation parfaite ! – mais mon regard doit en dire long car Trouduc m’adresse un geste d’apaisement.
- Calmez-vous et suivez-moi, je vais voir ce qu’on peut faire.
Je le suis et attends devant le comptoir tandis qu’il passe de l’autre côté et s’adresse à une femme d’âge mûr. Après l’avoir écouté, elle me jette un regard et là, j’entends distinctement :
- Ok, on va le passer en vol !
Trouduc revient vers moi prestement, sourire aux lèvres et bras tendu. Je saisis l’adaptateur et quitte les lieux sans mot dire.
On va encore dire que je suis une rebelle, mais quand même ! Déclarer un article en vol pour ne pas assumer un geste commercial, c’est scandaleux !
La prochaine fois que vous entendrez dire qu’il y a en France une recrudescence de vols dans les magasins, vous penserez peut-être à mon petit adaptateur…
A 86 ans, Jean-Marie Le Pen, Président d’honneur et fondateur du parti politique Front National, a abdiqué face à sa fille Marine et renoncé officiellement à se présenter aux élections régionales de PACA en décembre prochain au profit de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen.
En politique, les coups bas et les poignards dans le dos sont le quotidien des femmes et des hommes qui veulent à tout prix exercer un pouvoir quel qu’il soit. Marine Le Pen n’y a pas échappé, mais cette manoeuvre d’éviction pour mieux régner s’est doublée pour elle d’un cas de conscience : tuer le père !
On peut être du FN et ne pas être pour autant une salope ; j’imagine donc que Marie Le Pen a longuement réfléchi avant de pousser son père, non pas encore dans la tombe, mais dans un placard. Et le fait que la crise ait trouvé une solution « en famille », en quelque sorte, n’a sans doute que peu allégé sa conscience. Mais c’était nécessaire pour que le « vieux » cesse de saper son boulot de dédiabolisation du parti qu’elle mène avec un certain succès depuis pas mal de temps.
Cela dit, que le patriarche, qui n’a même pas l’excuse de la sénilité, continue à nier l’existence des fours crématoires sous le régime nazi et à proférer régulièrement des horreurs, me convient bien car cela freine encore un peu, peut-être, celles et ceux qui seraient tentés de suivre les idéaux de Marine Le Pen qui ne sont pas aussi éloignés de ceux du père, quoi qu’elle en dise !
Ainsi le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques au Vatican, a-t-il justifié l’excommunication de la mère d’une petite Brésilienne de 9 ans.
L’enfant, violée par son beau-père, a avorté de jumeaux alors qu’elle était enceinte de quinze semaines. L’excommunication a été étendue à toute l’équipe médicale qui a pratiqué l’intervention mais pas au beau-père car « le viol est moins grave que l’avortement » a expliqué Giovanni Battista Re. Et d’ajouter : « C’est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées« .
Lorsque j’entends ce genre de propos, j’avoue que mon sang ne fait qu’un tour et j’ai des pulsions meurtrières envers ceux qui les profèrent car, à mes yeux, ils ne valent guère mieux que les violeurs qu’ils excusent, en quelque sorte.
Que sait un homme en général des séquelles d’un viol ? D’une petite fille de surcroît ! Comment cette enfant, abusée par un adulte proche, va-t-elle pouvoir grandir, vivre et aimer ? A l’âge où une fillette joue à la poupée, cette petite aurait dû mettre au monde deux bébés, fruits d’un immonde abus de pouvoir et de confiance ? Ainsi supprimer dans l’oeuf deux êtres humains en devenir serait-il plus grave que cet acte barbare qu’est le viol d’une petite fille de neuf ans par un homme dont le devoir, après avoir épousé la mère, était de la protéger ? Certes, ces futures deux personnes étaient innocentes. Mais la fillette n’est-elle pas aussi une victime innocente ?
En lisant cet article, je me demande de quoi se mêle l’Eglise. Et je me demande surtout si la justice des hommes punira le violeur à la hauteur de son crime, si tant est qu’un tel châtiment existe… Et moi qui suis résolument contre la peine de mort, je me prends à rêver de la loi du talion et à souhaiter que ce criminel soit puni par là où il a péché !!! Avant de reprendre mon souffle et de me souvenir que ces hommes-là sont aussi des malades…
Lorsque nous partons en vacances, nous emmenons presque toujours notre petite chienne Hella avec nous, comme d’ailleurs avant elle notre Cavalier King Charles Véga ou le labrador Lorca. Aussi nos chiens sont-ils habitués à fréquenter hôtels et restaurants et nous faisons tout ce qu’il faut pour que leur présence ne gêne personne.
Lors de notre dernier séjour en Bretagne, en réservant une table dans un restaurant où nous avons l’habitude de nous rendre au moins une fois, je pose la traditionnelle question : « Vous acceptez bien toujours les chiens ? ». Et là, quelle n’est pas ma surprise de m’entendre répondre : « Euh… oui, mais il faudra la mettre dans une petite cage… » Dans une cage ??? Diantre ! Nous n’avons pas de cage et surtout, nous n’imaginons pas une seconde enfermer Hella dans une cage pendant que nous dînons ! Face à mon étonnement, la restauratrice m’informe qu’une loi vient de passer interdisant la présence d’animaux dans les salles de restaurant… Etrange… Nous étions allés quelques jours plus tôt dans un autre restaurant et notre petite épagneule tibétaine a été acceptée sans problème… Cela dit, je sais que certains établissements les refusent et affichent cette interdiction clairement sur la porte. Et bien sûr, nous respectons toujours cette interdiction et n’essayons jamais de discuter ! Donc ce soir-là, nous sommes allés dîner ailleurs…
Je peux comprendre que certaines personnes soient gênées par la présence d’un chien dans un restaurant… Mais moi qui n’aime pas beaucoup les enfants, je suis beaucoup plus souvent gênée par eux qui crient et courent partout tandis que notre chienne reste sagement couchée sous la table. Et pourtant, je n’ai pas d’autre choix que de subir leur présence !…
Alors si une loi venait à interdire la présence des chiens dans tous les hôtels et les restaurants, je serais favorable à son étendue aux… enfants !
Si vous souhaitez vous exprimer sur le sujet, vous pouvez voter ci-contre :
J’entendais ce matin à la radio, en me réveillant, une dame déclarer qu’on pouvait rire de tout sauf de choses qui peuvent blesser certaines personnes. Sur le coup, dans mon demi-sommeil, j’étais d’accord. Mais un peu plus tard, sous la douche, j’ai réfléchi à la question…
Il faut donc éviter les blagues sur les juifs et les musulmans, les catholiques, les bouddhistes et toutes les religions en général, éviter celles sur les Belges, les Suisses, les Arméniens et tous les peuples en général, éviter celles sur les noirs et toutes les races en général, sur les blondes, les gros, les maigres, les chauves et toutes les particularités physiques en général, éviter celles sur les cocus, les cougars, les pédophiles, les zoophiles et les homosexuels bien évidemment, éviter celles sur les flics, les profs, les fonctionnaires et toutes les professions en général, éviter celles bien sûr sur les handicapés de toutes sortes, celles aussi sur la politique, l’art, le sport… Mais… que reste-t-il comme sujets de blagues ?
Le maire d’une commune du département Essonne où vivait la famille de la petite Maria Francesca, morte dans la rue, dans les bras de sa mère, apparemment de la mort subite du nourrisson, refuse une sépulture au bébé dans le cimetière communal.
Et j’entends dire « De toute façon, la mère n’en a rien à foutre, elle en a une demi-douzaine d’autres et dans moins d’un mois elle en aura un nouveau dans le tiroir ! » Mais qui sont donc ces gens pour présumer de la douleur ou du manque de douleur d’une mère qui perd son enfant ? Et quand bien même cela serait vrai, qui sont-ils pour juger ? On oublie qu’en France, il y a un siècle ou deux, les femmes souvent accouchaient d’une douzaine d’enfants en moyenne dans leur vie. De nombreux bébés n’atteignaient pas l’âge adulte et mouraient, de maladie ou d’accident. De retour de l’enterrement, ces femmes peut-être pensaient davantage aux bouches à nourrir à la maison ou à l’enfant qui poussait dans leur ventre. A cette époque, la mort d’un enfant était, sinon banale, du moins courante. Et la vie continuait. Les femmes n’avaient pas le droit de déprimer car leur homme, qui trimait à l’usine ou dans les champs, et leurs autres enfants avaient besoin d’elles.
Alors peut-être cette dame roumaine a davantage à l’esprit les enfants qui lui restent que ce bébé de tois mois qu’elle vient de perdre. Et si c’est vrai, eh bien tant mieux ! Car il n’y a rien de pire, dans la vie d’une femme, que de perdre un enfant ! Alors pourquoi y rajouter l’humiliation du refus de sépulture ?
De quoi avait donc peur Monsieur le Maire ? Que le fantôme de ce bébé vienne la nuit le tirer par les pieds et lui demande des explications sur l’indécence de la mort de cette petite, sur le sol d’un pays dont la devise est formée de trois mots magiques, depuis hier et même avant traînés dans la boue ?
A partir du 1er janvier 2015, le prix du timbre prioritaire passera de 0,66 à 0,76 euros, soit une hausse de… 15% !!! Certes j’envoie un maximum de lettres par courriel, mais on a quand même toujours besoin de timbres. Alors je vais faire comme il y a deux ans, acheter cent carnets de douze timbres, soit une somme colossale de plus de neuf cents euros, mais aussi une économie de cent vingt euros !!!
Cette hausse additionnée à d’autres m’obligent à augmenter mon tarif de… 3% ! Car répercuter la hausse de 15%, c’est tout simplement impensable, mes clients tomberaient à la renverse. Mais à ce train-là, comment peut-on s’en sortir ?
Une lectrice me demandait récemment :
- Votre saga familiale, c’est votre histoire ?
- Oui, en partie.
- Alors c’est une autobiographie ?
- A quelques détails près, oui.
- C’est… très impudique…
- Certainement. Mais vous savez, écrire est l’une des activités les plus impudiques qui soit ! Et les écrivains qui déclarent ne pas se livrer dans leurs livres sont des menteurs ! Quand on écrit, on se livre forcément, plus ou moins.
- Oui, mais là… vous vous livrez beaucoup !
- Vous voulez parler des agressions sexuelles sans doute ?
- Oui.
Je comprends que cela puisse choquer le lecteur. Mais que faire ? Se taire ? Quand on vit un grand bonheur, comme le mariage, la naissance d’un enfant ou un succès professionnel, on aime le partager et personne n’y trouve rien d’indécent. En revanche, quand on vit un drame, on devrait se taire ? Ma réponse est claire et nette : NON ! Bien sûr, je respecte les victimes qui préfèrent se taire, mais on doit laisser celles qui souhaitent s’exprimer, d’une manière ou d’une autre, le faire.
Oui, j’ai été sexuellement agressée dans mon enfance et mon adolescence à maintes reprises. Et alors ? Premièrement, je ne suis pas la seule. Deuxièmement, je n’ai pas été violée. Troisièmement, je n’ai pas à rougir des saloperies que l’on m’a faites !
Taire une agression sexuelle, quelle qu’elle soit, c’est cautionner l’agresseur. Les enfants qui subissent des attouchements, souvent de la part de personnes très proches – parents, amis des parents, voisins, enseignants, curés, moniteurs, entraîneurs – seront marqués à vie. Ils devraient en plus ne pas révéler leur calvaire ? Ils devraient se taire, comme s’ils avaient quelque chose à cacher ? Avec ce raisonnement, on inflige à ces enfants un sentiment de culpabilité et de honte particulièrement injuste.
Je sais aussi que dénoncer son agresseur, c’est envoyer cet individu, que l’on aime et que l’on admire souvent, devant les tribunaux. Un acte difficile pour l’enfant. Mais il importe qu’il puisse se confier, qu’il puisse parler à une personne neutre qui ne le jugera pas, afin de ne pas endosser une culpabilité destructrice et de recevoir une aide tout au long de cette démarche difficile. Car bien sûr, c’est un acte très grave et très culpabilisant d’envoyer son père, par exemple, en prison. Mais si cet homme se retrouve en prison, ce n’est pas de la faute de l’enfant ! Il n’est pas responsable du mal que cet homme, fût-il son père, lui a fait, et ne pas le dénoncer équivaut à une acceptation des actes, une sorte de consentement. Cela est insupportable et il faut faire en sorte que l’enfant n’endosse pas le costume du criminel !
On me dira que les enfants parfois inventent des choses… Cela existe, en effet. L’affaire d’Outreau en est un triste exemple. Mais il n’y aura jamais autant d’hommes accusés à tort que d’enfants agressés sexuellement en toute impunité ! Alors désolée pour ceux qui subissent un dommage irréparable suite au mensonge d’un enfant ou d’un adolescent, mais je pense avant tout à tous les enfants qui doivent subir ces saloperies sans broncher. Car eux non plus ne se relèveront jamais de ces actes pervers qui, outre l’agression physique, posent le problème de la confiance. Un enfant agressé par un adulte est victime d’un abus de pouvoir ; il ne fera plus jamais confiance et verra dans chaque homme un violeur potentiel !
Alors oui, il faut parler pour ne pas se rendre complice. Car selon l’adage populaire, qui ne dit mot consent. Les agresseurs sexuels en abusent avec les mômes qu’ils tripotent avec leurs gros doigts vicieux, leurs yeux pervers et leur bouche baveuse !
L’indélicatesse de certains est incroyable !
Vous connaissez tous ma petite chienne Hella, épagneule tibétaine de deux ans. Eh bien, on vient d’attirer mon attention sur une annonce parue sur Internet :
Le maître ou la maîtresse de ce chien se permet tout simplement, évidemment sans ma permission, d’insérer la photo de ma chienne pour proposer son chien à la saillie !
Il y en a qui ont un sacré toupet !!!
Loin s’en faut, je ne suis pas une fan du concours de l’Eurovision, mais lorsque j’ai zappé sur la chaîne, je suis tombée pile sur cette femme à barbe ou homme en robe du soir. Une seconde interloquée, je suis restée scotchée devant l’écran pour voir si ce phénomène allait réussir à bousculer l’Europe conservatrice.
La victoire de Thomas Neuwirth alias Conchita Wurst – qui signifie en allemand à la fois « saucisse » et « rien à foutre » – dépasse bien sûr très largement le domaine de la chanson pour atteindre une dimension sociale et envoyer un message de tolérance à Poutine dont les lois contre les homosexuels font des ravages en Russie mais aussi à l’Europe entière et au monde entier.
En plus, la performance vocale de Conchita était réellement bonne avec une interprétation de sa chanson avec ses tripes, ce qui a aussi très certainement contribué à sa victoire qui n’a malheureusement pas fait l’unanimité. J’entendais ce matin un commentaire plutôt cinglant de la très coincée Christine Boutin qui, Dieu merci, ne représente pas la France ! Il faut des hommes et des femmes comme Thomas Neuwirth, courageux et pugnaces dans leur combat depuis l’enfance, pour faire accepter les différences, toutes les différences.
Bref, si l’Eurovision pouvait servir à faire avancer les mentalités et progresser la tolérance dans le monde entier, alors je veux bien, une fois par an, regarder un spectacle que je considère, habituellement, comme très peu passionnant !
Ce matin j’écoutais et je regardais BFMTV, et là… surprise !
Bien sûr ils parlaient des obsèques de Nelson Mandela, ce qui est normal mais avec tout le respect que j’ai pour Nelson Mandela, je pense qu’il doit être un peu horrifié de ce qui se passe ! Car une fois de plus, je suis navrée par certains commentaires de journalistes purs miroirs de cette société qu’ils prétendent dénoncer. Je cite :
« Le président israélien ne viendra pas aux obsèques de Nelson Mandela et a pris comme prétexte (sic) le prix du voyage de 1.000.000 d’euros. D’autres viennent de bien plus loin !!! »
D’autre part ils ont rappelé qu’Israël avait été aux côtés de Nelson Mandela et l’avait soutenu dans les moments difficiles. Comme vous voyez, les journalistes ne sont pas à une contradiction près ! Mais ne sont-ils pas formatés par la finance et la politique, non par le respect et la logique ?
Alors maintenant voilà « mon ressenti » ; il n’engage que moi bien sûr.
Un clin d’œil à ma mère… eh oui ça arrive !… Elle disait : « il est plus facile de se gargariser et de paraître aux obsèques de quelqu’un que de l’aider quand il est vivant. »
De plus je pense vraiment que 1.000.000 d’euros… multiplié par le nombre de chefs d’Etat… Oups ! Je ne suis pas une spécialiste de la vie de monsieur Nelson Mandela, mais si mon ressenti est exact, je crois qu’il aurait préféré que les chefs d’Etats consacrent cette argent, donné par les contribuables, à aider les gens qui en ont besoin, surtout par ces temps de crise ! N’oublions pas que si les chefs d’Etat sont à l’honneur, ce sont les contribuables qui sont à la peine ! Il me semble que Nelson Mandela était pour aider les humains, non pas pour les ponctionner ! Alors… Si ces braves chefs d’Etat étaient sincères, il me semble que pour rester dans l’esprit de monsieur Mandela, ils auraient dû prendre sur leurs deniers personnels le coût de ce déplacement ! Mais ça…
Si Israël a aidé Nelson Mandela quand il en avait besoin, c’est ça qui est important ! Aujourd’hui Israël peut se recueillir dans le calme et la sincérité. J’ai payé de mon vécu pour savoir que la sincérité passe par le retrait et la simplicité, non sous les feux de la rampe !!!
Pour conclure, et cela me navre, moi la chauvine qui aime tant mon pays et les humains; en ce moment, je me sens orpheline !!!
(signé Jeannette Insurgé)
Un débat passionnant, quoique un peu violent comme toujours, s’est déroulé aujourd’hui sur Facebook. Faut-il boycotter les concerts et les disques de Bertrand Cantat ?
Comme chacun sait, Bertrand Cantat est un artiste français talentueux, membre du groupe Noir Désir avant sa dissolution. Il est aussi connu pour l’homicide de sa compagne, Marie Trintignant, commis en 2003 en Lituanie. Frappé par le chanteur, la jeune actrice était décédée des suites de ses blessures. Jugé en Lituanie, il est condamné à huit de prison. Il est partiellement libéré en 2007 puis totalement en 2010. Depuis, il tente de revenir à la chanson et les salles de concert se remplissent.
Alors il y a les pour et les contre. Ceux qui pensent qu’il ne faut pas mélanger l’homme et l’artiste et qu’il a payé sa dette, et ceux qui pensent qu’un assassin demeure un assassin et, qu’il n’a rien payé du tout et qu’il ne mérite pas qu’on aille l’applaudir en concert et qu’on achète ses disques.
Il est indéniable que Bertrand Cantat restera, jusqu’à son dernier souffle, l’assassin de Marie Trintignant. Pour autant, en l’empêchant de se réintégrer par la chanson, puisque c’est apparemment ce qu’il sait faire de mieux, ne le condamnerait-on pas à la déchéance et à la violence de la rue ? Si on ne veut pas donner une chance à cet artiste de retrouver une place dans la société en vivant de son art, autant réintroduire la peine de mort à laquelle je suis cependant farouchement opposée. Car je pense que nul homme n’est supérieur à un autre et personne, pas même un juge, en tant qu’individu ou partie d’un collectif, ne peut s’octroyer le droit de tuer pour punir un autre être humain du crime qu’il a commis. Car ainsi, cette personne se rend à son tour coupable d’assassinat et ne vaut pas mieux que celui qu’il souhaite ainsi punir.
Je ne suis pas particulièrement croyante, pourtant je fais référence à l’un des commandements de la Bible : « Tu ne tueras point ». Car aucun homme n’a le droit de vie ou de mort sur un autre homme quelle que soit la monstruosité des actes commis par certains.
Dans le débat sur Facebook, il était fait référence aux grands artistes connus pour avoir collaboré avec l’occupant allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Je ne pense pas qu’il faille tout mélanger. Wagner – qui était déjà mort mais qui était un antisémite notoire – reste un compositeur de génie, Aragon un excellent poète, sans parler de Céline, Jacques Chardonne, Sacha Guitry et tant d’autres qui ont eu des comportements peu glorieux.
Dieu fasse que jamais je ne connaisse une telle époque ! Qui, des génération d’après 1945, peut affirmer de quel côté il aurait été ? Bien sûr, j’aime à penser que j’aurais été une Lucie Aubrac, car la résistance est quand même plus glamour que la collaboration. Mais il n’y a rien de moins sûr… Moi qui ai la passion d’écrire et qui rêve de voir mes livres publiés à compte d’éditeur, n’aurais-je pas suivi le chant d’un éditeur allemand, fût-il pro nazi ? Non par conviction mais par intérêt, par ambition ? Tous les collaborateurs, loin s’en faut, n’ont pas agi par conviction. Et puis il y a tous ceux, la plus grande majorité, qui ne disaient rien et qui allaient du côté où soufflait le vent. N’est pas résistant qui veut ! Tous les hommes n’ont pas l’étoffe d’un héros ! La plupart sont des êtres médiocres, qui ne voient rien et n’entendent rien. Nombreux sont ceux qui souhaitaient survivre sans se faire remarquer. Comme le chante Goldmann, cette question souvent me hante : « Aurais-je été meilleure ou pire ? »
Pour en revenir à Bertrand Cantat, qu’il chante ou qu’il ne chante pas ne ressucitera pas Marie Trintignant. Alors puisqu’il a la chance de vivre dans un pays où la peine capitale est abolie, qu’il chante donc pour vivre, car je n’ose pas imaginer qu’un artiste de son acabit se sente lavé de son crime par quelques années d’emprisonnement… En cellule ou sur scène, il continuera à payer.
Si le débat vous intéresse, vous pouvez exprimer votre opinion dans le sondage ci-contre.
Marion avait 13 ans, elle s’est pendue en février dernier.
Neuf mois plus tard, chiffre ô combien symbolique, ses parents décident de briser la loi du silence et de porter plainte.
Leur fille a subi le harcèlement, des insultes en classe, des menaces de mort.
Les professeurs, témoins auditifs des injures adressées à la jeune fille, n’auraient apparemment rien dit ni fait, pas plus que le proviseur de l’établissement.
Avant de mourir, Marion a écrit une longue lettre dans laquelle elle décrit ce qu’elle a subi et par qui, avec les noms des adolescents responsables de ce harcèlement.
Les parents n’ont rien vu. Bizarre ! disent certains. Non, il n’y a hélas rien de bizarre à cela.
Ma soeur s’est suicidée par pendaison. Après ce drame, je me suis beaucoup documentée sur le suicide. Les spécialistes sont unanimes : ceux qui utilisent ce moyen sont des gens déterminés à mourir. En règle générale, ils ne laissent rien paraître car ils ne veulent pas être sauvés. Deux jours avant sa mort, j’ai parlé à ma soeur au téléphone. Elle se rendait avec notre mère aux feux d’artifice du 14 juillet et se réjouissait de me revoir le week-end qui suivait… Pourtant, deux jours plus tard, elle se pendait dans la cave de son immeuble. Les spécialistes sont tous d’accord : le suicide par pendaison est une mort assurée, par rupture des vertèbres cervicales ou strangulation. Cette méthode nécessite une certaine préparation en amont et une mise en scène de quelques minutes : passer la corde à un crochet, une poutre ou un tuyau, faire un noeud solide, disposer une chaise ou un tabouret, grimper sur ladite chaise ou ledit tabouret, passer le noeud coulant autour du cou et… Ces gens-là disposent d’un temps de réflexion suffisamment long pour renoncer finalement à leur projet funeste. Ce n’est pas un geste spontané et irréfléchi comme la défenestration ou le coup de feu dans la tête. Si donc ils meurent, pauvres pantins disloqués au bout d’une corde, c’est que vraiment ils ne voulaient plus vivre. Marion était de ceux-là.
Je comprends les parents qui ne veulent pas, finalement, que la mort de leur fille reste impunie. A leur place, je poursuivrais les criminels jusqu’en enfer. Car ces mômes, qui ont poussé une autre môme à se supprimer, sont bien des criminels ! Tout comme les profs qui ne sont pas intervenus pour faire cesser ces agissements. Peut-être avaient-ils peur ? Oui, peut-être ! Car de nos jours, ce ne sont plus les élèves qui craignent les maîtres mais les maîtres qui craignent les élèves. Aujourd’hui, instituteurs et professeurs vont en classe la peur au ventre ! Mais dans quelle société vivons-nous pour avoir peur de sales gosses mal élevés qui sèment la terreur dans des établissements où nos enfants devraient pouvoir apprendre et s’épanouir en toute sécurité ? Combien de drames similaires faudra-t-il pour que le respect et la discipline règnent de nouveau dans les établissements scolaires ?
L’actuelle Garde des Sceaux, Christiane Taubira, est certes habituée depuis toujours à entendre et lire des propos racistes à son égard.
Il y a eu récemment des paroles racistes de la part de Mme Anne-Sophie Leclère, candidate du Front national (FN) aux municipales de mars 2014 dans les Ardennes, qui avait juxtaposé, sur sa page Facebook, la photo d’une jeune guenon et celle de Mme Taubira.
Cette semaine, à Angers, ce sont des gamins qui ont brandi des bananes en direction de la Garde des Sceaux. Ces enfants défilaient avec leurs parents contre le mariage pour tous.
Voilà donc un magnifique contre-exemple du modèle parental ! Car on imagine ces enfants ayant grandi entre un papa et une maman, autrement dit des parents normaux, de surcroît de bons catholiques comme le sont souvent les opposants les plus acharnés (j’allais dire hystériques…) au mariage des homosexuels. Je ne prétends pas que des enfants élevés par un couple homosexuel seraient moins bêtes et plus tolérants, mais ça ne pourrait pas être pire !
On ne naît pas raciste, on le devient. Dans une crèche ou dans un parc, des bébés blancs côtoient sans problème des bébés noirs jusqu’au moment où les parents surgissent pour les séparer, le délit de racisme n’étant d’ailleurs pas davantage l’apanage d’une race par rapport à une autre !
Espérons qu’un jour, ces enfants devenus adultes auront à coeur, au contact peut-être de camarades issus de familles homoparentales, de se démarquer de la bêtise de leurs parents ! On peut toujours rêver…
En apprenant ce matin qu’une mère de 45 ans séquestrait depuis sa naissance son bébé dans le coffre de sa voiture, je me dis que le pire, toujours, est à redouter du genre humain et que l’Homme est toujours le plus grand et le plus cruel des prédateurs de toutes les espèces vivantes confondues. Et à moins que la colère divine n’envoie sur Terre un monstre réunissant force physique surhumaine, intelligence perverse et sadisme jubilatoire, il n’est pas près d’être détrôné !
Dans le cas qui nous préoccupe, la mère aurait accouché seule et en secret, cachant à tous, y compris bien sûr à l’Etat civil, l’existence de son enfant. Son compagnon non plus ne semblait pas au courant…
A une époque où les femmes ne subissent plus les grossesses, comment concevoir un tel drame ?
Le pronostic vital de l’enfant n’est pas engagé, mais la petite fille, trouvée nue, sale et fiévreuse dans un couffin (quand même !) placé dans le coffre de la voiture, est dans un état tellement lamentable que son âge n’a pu qu’être estimé, entre 15 et 23 mois !!! Difficile d’imaginer que cette petite survive à sa mésaventure sans séquelles, physiques et/ou psychologiques…
Ce qui m’énerve toujours un peu, dans ce genre d’affaires, est le tollé que le désir d’enfants chez des couples homosexuels suscite régulièrement lorsque les médias n’ont rien de plus sérieux à se mettre sous la dent et sur nos écrans noirs. Ceux qui sont contre mettent volontiers en avant le bien-être de l’enfant, son équilibre physique et mental, etc. etc. Par ailleurs, le chemin de l’adoption est un tel parcours du combattant, même pour des couples « normaux », qu’ils préfèrent adopter à l’étranger. Dans le même temps, des hommes et des femmes irresponsables voire criminels procréent à tout va, évidemment sans enquête sociale préalable, et on attend qu’ils aient martyrisé leur progéniture pour que la justice la leur retire quand ils n’ont pas tout bonnement trucidé, congelé ou enterré le nourrisson arrivé là par hasard, par erreur, j’allais dire par inadvertance.
Alors il faudrait quand même que l’on m’explique en quoi vivre entre deux papas ou deux mamans responsables, bienveillants et aimants, est bien plus traumatisant pour un enfant que de végéter dans un coffre de voiture ou un placard à balais tandis que papa et maman s’enivrent et forniquent en toute impunité à quelques mètres de là !
Hier, une collégienne kosovare domiciliée en France avec sa famille depuis des années, a été expulsée avec ses parents, ses frères et ses sœurs. Alors que la jeune fille se trouvait dans un bus avec ses camarades pour partir en excursion, l’ancien maire de sa commune l’a appelée sur son téléphone portable pour lui demander où elle se trouvait. Leonarda passe l’appareil à son prof. Quelques minutes plus tard, le bus ramenait la jeune fille afin qu’elle soit expulsée avec sa famille. Devant tous ses camarades, elle est éloignée, encadrée par des policiers.
Je comprends mal pourquoi la cote de François Hollande, chef d’Etat issu du parti socialiste français, baisse chaque jour un peu plus. Car la politique menée par son gouvernement est exactement la même que celle menée par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, ancien président du parti de droite, l’UMP. Les citoyens qui ont voté pour Sarkozy continuent à taper sur la tête de Hollande juste parce qu’il s’appelle Hollande, car pour ce qui est du programme, hormis le mariage pour tous, il est celui d’un gouvernement de droite.
Moi qui ai voté pour Hollande, car j’espérais comme tant d’autres qu’il apporterait un changement (hausse des petits salaires, défense des salariés, protection sociale, etc.), je regrette finalement qu’il ait été élu, car si Sarkozy était aujourd’hui président, je pourrais continuer à râler et à penser qu’avec Hollande, c’eût été différent. Au lieu de quoi je ne peux que constater que les choses ne se passent pas comme je l’escomptais et espérer que M. Hollande sait ce qu’il fait et vers où il dirige le pays.
Quant aux hommes politiques de droite qui nous rebattent les oreilles chaque jour dans la presse écrite et audiovisuelle de leurs judicieux conseils au gouvernement actuel, pourquoi bordel n’ont-ils pas fait naguère, il y a juste un an et demi, ce qu’ils préconisent aujourd’hui ? Car finalement, droite ou gauche, tout le monde s’en fout. Ce que veulent les Français, c’est du boulot pour tout le monde, des salaires corrects, des logements aux loyers abordables, des écoles accessibles à tous les enfants désireux d’étudier, des soins médicaux dispensés à tous les malades sans distinction de condition sociale, d’origine, etc.
Reste qu’aujourd’hui, après cette expulsion au Kosovo d’une gamine qui a vécu plus de la moitié de sa vie en France et qui ne parle même pas albanais, je ne suis pas fière d’être française sympathisante du parti socialiste.
J’aime l’acteur qui, jeune, était vraiment très beau. Et d’après les témoignages de certaines actrices et acteurs, il aurait des qualités, notamment la fidélité en amitié, qui font de lui un homme de cœur ou, comme on dit, une belle personne.
Alors quand j’entends que ce même Alain Delon, acteur français résidant en Suisse, accordait son soutien au parti de Marine Le Pen, je me demande comment cela est possible. Comment un homme, ne vivant pas en France, n’étant donc pas touché par l’immigration, le chômage et la criminalité qui sévissent en France et dont je peux comprendre que certains citoyens en soient exaspérés au point de vouloir se tourner vers un parti autre que la droite ou la gauche traditionnelles, peut apporter son soutien à un parti comme le Front National ? C’est sans doute le problème de la fidélité car il soutenait déjà, en son temps, le père de Marine…
Sans vouloir retirer à quiconque le droit de s’exprimer, j’ai quand même envie de dire à Alain Delon de nous laisser, nous qui vivons en France, le choix du parti que nous souhaitons voir à la tête du pays. Et puisqu’il a préféré quitter sa patrie pour aller vivre en Suisse, eh bien qu’il se contente de faire fructifier son argent et de goûter aux charmes, non contestables, de la nature helvétique au lieu de soutenir un parti dont il n’aura pas à subir les conséquences si sa présidente accédait un jour aux plus hautes fonctions de l’Etat. Car je doute que les Helvètes accueillent à bras ouverts les Français qui voudront fuir la politique du FN et M. Delon sera peut-être le premier à nous fermer les portes de sa belle maison !
Ce projet de loi, treize ans après la loi sur le PACS, passionne apparemment les Français et, bien sûr, les divise !
Ce qui me frappe, dans les conversations et les débats que j’entends, c’est que l’enfant semble au cœur des préoccupations des politiques, des associations, des communautés religieuses, des familles, etc. Or il me semble que l’enfant est souvent le cadet des soucis de tous ces gens qui les brandissent pour donner plus de poids à leurs propos.
Que dire en effet de ces décisions de justice qui séparent des fratries lorsqu’un éloignement est nécessaire ou qui arrachent un enfant à ses grands-parents qui l’ont élevé pour le rendre à un parent biologique qui se réveille soudain et réclame sa progéniture, davantage alléché par les allocs que par la responsabilité de l’éducation de son petit ? Comment prétendre qu’on ne veut que le bien de l’enfant quand celui-ci est rendu comme un paquet au père biologique après le décès de la mère dont il était séparé, le nouveau compagnon de celle-ci n’ayant aucun droit sur l’enfant ? Qui se préoccupe des enfants lorsqu’il y a divorce puis remariage ? Quelle somme de sévices un enfant doit-il supporter de la part de ses parents avant d’être retiré in extremis et parfois trop tard ? Le traumatisme subi par des milliers d’enfants qui grandissent entre un père et une mère qui ne s’aiment plus me semble bien plus grave que celui de vivre entre deux papas ou deux mamans qui s’aiment. Bien sûr, l’amour entre personnes homosexuelles n’est pas plus fiable ni durable qu’entre personnes hétérosexuelles. Et alors ?
Ce qui me frappe est que lorsqu’on donne la parole aux enfants concernés par ces couples homos, ils ne sont pas nombreux à évoquer le traumatisme. Ils n’ont aucun problème identitaire et n’ont eu à souffrir, parfois, que du regard et du jugement d’autrui ; parfois aussi de la bêtise des décideurs… Un jeune homme expliquait sur un plateau télévisé comment, âgé de 15 ans, il avait dû se battre pour pouvoir continuer à vivre aux côtés de la compagne de sa mère subitement décédée… Il militait en faveur de cette loi afin que des enfants ne vivent plus le double malheur de perdre leur parent biologique et d’être arraché à la personne qui partageait sa vie depuis toujours et son chagrin actuel.
Notre société aura véritablement évolué lorsque deux hommes ou deux femmes pourront déambuler enlacés dans les rues sans attirer les regards. Sur un quai de gare, les badauds sont attendris par le jeune homme qui enlace la jeune fille et l’embrasse à pleine bouche pour lui dire au revoir. Pourquoi ce même baiser est-il jugé répugnant lorsqu’il est échangé par deux femmes ou deux hommes ? L’amour n’est-il pas universel ?
On me dira qu’on a déjà bien évolué ! Il n’y a pas si longtemps, l’homosexualité était un crime et les homosexuels jetés en prison. Aujourd’hui, ils font leur « coming out » ! La vraie évolution serait en fait qu’ils ne doivent pas le faire et qu’ils puissent vivre leurs amours tranquillement, comme tout le monde. Sur les petits et grands écrans, on voit de plus en plus des scènes d’amour entre homosexuels ; certains y voient une perversion, moi j’y vois un réel progrès. A force de voir deux hommes ou deux femmes s’embrasser, peut-être les gens finiront-ils par s’habituer et admettre que l’obscénité est ailleurs.
Après ce long propos en faveur du mariage pour tous, je parle bien sûr du mariage civil, je vous pose la question à votre tour. Vous pouvez voter ci-contre.
Cela laisse effectivement rêveur… En même temps, ne faut-il pas mettre le prix d’un cadeau en rapport avec les revenus de la personne ?
Récemment, un internaute écrivait sur Facebook que le plus important n’était pas les cadeaux reçus ni leurs prix et que ceux qui croyaient le contraire n’avaient rien compris à la vie ! Je suis bien d’accord que le plus important n’est pas le prix du cadeau mais bien la peine que l’on s’est donnée pour trouver un cadeau qui plaise et le temps que l’on a pris pour aller l’acheter. En même temps, il me semble logique que le prix d’un cadeau évolue avec ses moyens. Je pense qu’il est naturel, quand on gagne plus d’argent, d’aimer offrir de plus gros cadeaux. Pour autant, on n’achète pas les gens ! Pour le patron d’Apple par exemple, qui gagne plus de 400 millions de dollars par an, un cadeau à cinq millions peut sembler aussi normal que pour un smicard un cadeau à quinze euros. Si le patron d’Apple offrait à sa femme une babiole à quinze euros, ne serait-ce pas mesquin et ne serait-il pas, à raison, traité de radin ? Mais je crois aussi que les donneurs de leçons trouvent toujours une bonne raison d’agiter leur index malveillant, qu’on fasse blanc ou qu’on fasse noir ! Ils sont tellement imbus de leur personne qu’ils pensent détenir la vérité sur tout !
Je me souviens que j’aimais beaucoup les petits cadeaux que m’offrait mon fils enfant avec son argent de poche. Mais je garde aussi un souvenir lumineux du repas au restaurant qu’il nous a offert avec sa première paie ! Et si, comme le font souvent les fils, il m’emmenait dîner dans un restaurant chic de la ville pour mes quatre-vingts ans, eh bien je ne bouderais pas ma joie et ma fierté et je serais heureuse qu’il m’offre ce plaisir ! Et je serais bien hypocrite de dire que ce serait pour moi la même chose s’il m’emmenait au Mac Do du coin !!! D’ailleurs, mon gamin pour ses dix-huit ans n’avait pas caché son plaisir de dîner avec nous au restaurant de l’Hôtel de la Reine !
On le connaît ! allez-vous me dire. Je sais… et nous le savons tous, le fric et le sexe sont les deux grandes puissances qui mènent le monde. Adolescente, je me suis maintes et maintes fois rebellée contre cette aberration, une évidence pour les adultes. Adulte à mon tour, j’ai mis au clou mon costume de rebelle et me suis résignée à trouver normal que l’argent fasse la loi un peu partout. Et voilà qu’aujourd’hui, à plus de cinquante balais, je ressors du placard l’habit empoussiéré pour monter au créneau et dénoncer l’injustice.
Pourquoi ce tardif sursaut d’indignation ? Parce qu’il touche un domaine qui m’est cher : l’art.
Abonnée à une revue poétique d’un cercle littéraire international, j’appris l’an dernier la décision du directeur de demander une contribution aux adhérents désireux de publier leurs œuvres. L’idée, de prime abord, me déplut et je décidai de ne pas renouveler mon abonnement, sans faire de vagues…
Aujourd’hui, le dernier exemplaire de cette revue arrive par hasard entre mes mains et je découvre les tarifs exigés : entre quinze (une demi-page) et cinquante euros (une page) pour publier un texte ou une illustration ! Pour les non adhérents, le montant prend son envol : cent euros !!!
Cette sélection par l’argent est insupportable ! Car il est bien entendu que les artistes les plus talentueux n’ont pas forcément les comptes bancaires les mieux approvisionnés ! Ainsi les lecteurs de cette revue seront-ils privés de sublimes poèmes pour la simple et unique raison que leurs auteurs n’auront pas les moyens de payer leur publication et ils seront abreuvés sans scrupule de vers de mirliton que des poètes indignes de ce titre pourront publier par centaines en alignant les zéros sur leur chèque !
Cette discrimination est intolérable ! Monique et moi, qui avons été récemment élues au sein du bureau d’une association artistique, y sommes farouchement opposées. La cotisation annuelle, fixée à un montant inférieur à dix euros par l’ancien président afin de permettre à chacun l’accès à l’art, n’a pas été augmentée malgré quelques pressions de certains adhérents. Et nous refusons de même des sorties avec participation des adhérents, afin de ne pas léser ceux qui n’auraient pas les moyens de mettre la main au portemonnaie. Notre philosophie est claire : l’association finance entièrement la sortie ou la sortie n’a pas lieu.
Certes, la société artistique que je dénonce dans ce papier n’est pas une association loi 1901 comme l’est celle dans laquelle Monique et moi évoluons, et donc pas subventionnée. Mais exiger des artistes des prix aussi faramineux revient à leur clouer le bec ! Que deviendrait alors la revue si tous les artistes boycottaient les insertions ? Elle disparaîtrait ? Alors j’appelle au boycott !!! Poètes de France et de Navarre, indignez-vous ! Ne vous laissez pas ainsi museler par le roi fric !
Car dans ce domaine aussi sensible que l’art et la culture, accepter voire inciter la corruption par l’argent mène forcément à une régression. Dans des temps pas si anciens, seuls les privilégiés accédaient aux salles de spectacle, aux musées, aux écoles artistiques. Les fils de paysans et d’ouvriers, même très talentueux, devaient renoncer à la plume et aux pinceaux pour manier le râteau et la truelle. Combien de chefs-d’œuvre ont-ils ainsi avorté ? Dans notre association, Monique dispense des cours aux enfants chaque mercredi. Ces cours sont gratuits. Parmi la douzaine d’enfants, quelques-uns présentent de réelles dispositions artistiques ; pourtant, sans la gratuité, elles ne pourraient pas s’épanouir et donner naissance, qui sait, à un futur maître ! Aujourd’hui, l’art s’est démocratisé. L’accès aux musées et salles de concert est davantage à la portée de tous et il n’est plus nécessaire de porter une tenue de soirée, ce qui était naguère un frein supplémentaire. Il faut aller plus loin et cesser de mesurer le talent à la capacité financière des artistes à s’exposer.
Alors non à la discrimination par l’argent ! Non à la sélection des œuvres en fonction de la solvabilité des artistes ! Non au mépris des « artistes » bien portants envers leurs collègues indigents !
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