Nous étions hier dans la maison de retraite où réside depuis peu l’oncle de Monique, veuf et quatre-vingt-onze ans, pour partager avec lui le repas du dimanche de Pentecôte.
Certes, je ne m’attendais pas à un moment hilarant, mais le spectacle de tous ces vieux, en majorité des femmes d’ailleurs, attablés, bavoirs avec récupérateur d’aliments autour du cou – après avoir été changés par le personnel avant de descendre au réfectoire ! – bavant, toussant et crachant m’a complètement démoralisée.
A la table voisine de la nôtre, un homme d’une soixantaine d’années n’a cessé de réprimander sa mère, lui reprochant de manger trop de pain, utilisant sans doute, inconsciemment ou non, les mêmes mots entendus dans son enfance. Sous prétexte que les vieillards retombent en enfance, on les rabaisse au niveau des marmots, alors qu’ils n’ont avec eux en commun que le caca et la morve à torcher !
Alors quand j’apprends, aux informations, que le nombre des centenaires atteindra plusieurs millions d’ici quelques années, je me demande si c’est un fléau ou une manne, économique s’entend !
Alors je me prends à espérer avoir l’élégance de mourir jeune, comme ma mère. Trop jeune sans doute, mais cette mort prématurée lui a épargné la déchéance du grand âge.
Ma mère, cette femme si élégante, si féminine et si indépendante, n’aurait pas survécu à l’humiliation du bavoir et de la couche-culotte !
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Pas facile, il est vrai…
Mon Papà aura 98 ans au mois de septembre…
Il a de plus en plus de mal à marcher, éprouve maintenant des difficultés à s’exprimer, les mots ne lui viennent plus comme auparavant, et il préfère une petite soupe à un grand steak…
Sur son ordinateur, il ne se souvient plus des procédures…
Mais il est toujours autonome chez lui, dieu merci pas encore incontinent…
Je vais le chercher 3 fois par semaine pour qu’il dine chez nous…
Malgré tout cela ne donne pas l’envie d’atteindre des âges canoniques…
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Presque centenaire et encore entièrement autonome, c’est bien ! Je dois dire que l’oncle de Monique est devenu incontinent après un court séjour à l’hôpital où l’ont « garnit » d’office les patients très âgés. Je comprends bien que cela est plus confortable pour le personnel qui travaille toujours à flux tendu. Au début, le pauvre homme s’est débattu avec sa couche pour aller faire pipi aux toilettes sans pouvoir empêcher les « accidents ». Comme il se faisait disputer par le personnel qui avait double tâche pour tout nettoyer, je suppose qu’il a renoncé. Et comme le personnel ne voulait pas qu’il marche seul avec son déambulateur par crainte d’une chute, il a fini par ne plus bouger, ses muscles ont fondu, et il n’a rapidement plus été capable de même se mettre debout.
Je trouve tout cela déplorable, c’est un grand irrespect de la dignité humaine. Je revendique le droit au produit létal par amour, comme tout maître aimant le réclame, la mort dans l’âme, au vétérinaire pour mettre un terme aux souffrances de son animal de compagnie.
Malgré tout et bien qu’il ne s’intéresse plus à grand chose, l’envie de vivre reste chevillée au corps, sa plus grande préoccupation étant la surveillance de son état de santé…
Quand nos vieillards vont dans les mouroirs des hôpitaux, c’est le début de la fin comme tu l’expliques trop bien…
J’espère bien crever autonome et en bonne santé !!!…
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Une des conséquences de notre époque – que je trouve par ailleurs formidable – est le rejet des vieillards qui sont casés dans des maisons de retraite alors qu’avant, ils vivaient leur vie tranquillement jusqu’à la fin souvent paisible, entourés de leur famille. Cela dit, je ne condamne pas ceux qui « placent » leurs parents. Encore une fois, les miens ont eu l’élégance d’épargner à leurs enfants ce genre de débat. Pour autant, dans l’exercice de mon métier d’écrivain public, il m’arrive de travailler dans des maisons de retraite et les personnes que j’y ai rencontrées, venues de leur plein gré souvent après le décès de leur conjoint, poursuivaient leur vie dignement et gardaient le contact avec le monde extérieur grâce à des sorties organisées et des goûters avec les enfants de la crèche voisine. J’ai même vu un labrador, permanent dans la maison, et choyé par les résidents. Mais pour tout dire, il s’agissait d’une maison avec un certain standing, malheureusement pas accessible à tous les retraités…
En France, Zaz…
En Italie, j’ai remarqué que les familles gardent plus souvent et plus longtemps leurs anciens chez eux…
Et ceux qui sont un peu plus à l’aise, au lieu d’envoyer l’ancien(ne) dans une maison de retraite à standing plus élevé, s’offrent une « badanta » c’est à dire une personne qui s’occupe de l’ancien à la maison, le fait manger, le promène dans la journée, par exemple nous en croisons beaucoup chez nous au Lido…
On trouve des « bandante » surtout parmi les personnes venant de l’est, ancienne Yougoslavie, Ukraine, Moldavie, etc… Elles ne sont pas payées plus cher qu’une femme de ménage et c’est une excellente solution pour ceux qui ont un peu plus de moyens, sans pour cela couter une fortune…
Tout est mieux qu’un mouroir…
Pour mon Papà, c’est une moldave qui lui fait à manger tous les jours, quand il n’est pas chez nous, et qui fait le ménage…
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Oui, c’est sans doute une bonne alternative.
Lu dans mon journal cette semaine, une dame de 109 ans fêtait son anniversaire dans un home de ma région…on lui proposa une cigarette et elle a décliné en disant qu’elle ne voulait pas mourir
Sans doute une exception qui confirme la règle ! Et ça fait du bien de lire un tel témoignage !