« Tu seras leveuse de maux, ma belette, quand tu seras grande. Je t’apprendrai mes secrets. Et tu diras aussi de bonnes prières de missel : ça ne peut rien gâter. » Ainsi parlait « la » Segonde, une vieille guérisseuse qui avait recueilli Aline après sa naissance. Quant au missel que possédait Aline, c’était le seul héritage que sa mère lui avait laissé avant de mourir. Auprès de la vieille femme qui décela chez l’enfant le don, Aline apprit à ôter le feu, enlever des épines, soulager des migraines, relever des estomacs, assécher des eczémas, replacer des membres démis et bien d’autres maux encore.
À peine adolescente, l’enfant se retrouve seule après la mort de sa mère adoptive. C’était au milieu du XIXe siècle et la vie dans la campagne limousine était bien misérable. Aline se marie avec un homme en âge d’être son père et devient mère de deux garçons.
La veuve Colin, comme on l’appelle dans son village et ses environs, entreprend à presque soixante-dix ans, avec l’aide du notaire de son village, la lourde tâche d’écrire le roman de sa vie et de lever certains secrets avant de partir tranquille ayant su, après bien des hésitations et des déceptions, à qui transmettre le fameux don…
Un roman très bien écrit, dans une langue à la fois simple dans la bouche d’Aline et précise pour rendre le décor et l’atmosphère de l’époque.
Une histoire à la fois d’une grande violence et d’une grande beauté. À lire.
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