Mon dernier roman n’a pas été sélectionné pour participer au concours Femme Actuelle 2015. Voici le mail que j’ai reçu :
« Bonjour Mme Isabelle CHALUMEAU,
Nous vous remercions pour votre envoi de manuscrit, mais votre livre La Confession d’Anna ne fait pas partie des manuscrits qui seront évalués.
Vous concernant, la (ou les) raison(s) principale(s) de non-sélection est (sont) :
Thème peu évalué par les Editions Les Nouveaux Auteurs
Cette(ces) décision/s de refus n’est (ne sont) donc en rien un jugement sur la valeur de votre oeuvre.
Bien cordialement et bonne chance dans votre recherche d’éditeur.
Les Nouveaux Auteurs. »
Que faut-il en penser ? Je suis tentée par arrêter d’écrire et ça tombe bien, parce qu’en ce moment, je n’ai pas le temps !…
Tu te fais du mal, Zaz…
Voici une nouvelle (courte) tirée de mon dernier ouvrage « 299″…
Manuscrit
- Mademoiselle Vosini, vous viendrez dans mon bureau !
- Oui, Monsieur le Directeur…
Lorsque le Patron utilisait ce ton et cette formule lapidaire, c’est que quelque chose de grave se passait. Sandrine Vosini, directrice de collection aux Editions de l’Ormicée, le savait pertinemment…
Le Patron était habituellement un homme posé et courtois, mais là, il semblait hors de lui !
- Vous êtes chez nous depuis combien de temps maintenant ? Cinq ans, c’est cela ?
- Oui Monsieur le Directeur, pourquoi cette question ?
- Vous ne vous trompez jamais, n’est-ce pas ?
- Oh, je n’aurais pas cette prétention mais… Je ne comprends pas votre… votre agressivité…
- Mon agressivité ?… Lisez-vous vraiment tous les manuscrits que vous recevez avant de flinguer leurs auteurs ?
- Mais bien sûr ! Franchement, je ne comprends pas…
- Vous ne comprenez pas ! Donc vous n’avez pas vu le journal télévisé de treize heures ?
- Euh, non… Qu’y avait-il donc de si important à voir ?
- Et bien vous savez, Roald PIMBERE, cet auteur qui monte, il a parlé de son bouquin qu’il avait envoyé chez nous il y a quelques mois et il a lu votre commentaire… « Votre recueil de nouvelles ne nous a pas convaincus. En effet vos « chutes » (sur lesquelles on sent que vous avez misé) ne sont pas réussies…. Certaines font sourire comme la fin d’une gentille blague… La nouvelle est un exercice littéraire très difficile, peut-être le plus difficile. Un exercice que vous ne maîtrisez – malheureusement- pas tout à fait. Désolée. »
- Oui et alors ?
- Alors ? Ils en sont à quatre cents mille exemplaires chez nos concurrents ! Je vous annonce que notre maison d’édition n’a plus de directrice de collection !
Oui Pierre, je comprends bien ton message, les directeurs et trices des maisons d’édition ne sont pas infaillibles. Mais quand même, comment ne pas s’interroger ?
En arrêtant d’envoyer tes bouquins : ils se suffisent à eux-mêmes…
Je sais pas… N’est-ce pas aussi une façon de faire connaître son travail ?
La voilà la bonne réponse Pierre.
Il faudrait envoyer son manuscrit ou livre à 50 maisons d’éditions, les seules à répondre seraient à compte d’auteur, à fuir comme la peste, et les autres misent sur des noms,UN NOM ILLUSTRE, fille de truc ou fils de machin, mais hélas
pas sur la qualité de l’ouvrage.
A ce jour, je reste convaincue que le mieux à faire est l’auto-édition, et tes lecteurs qui reviennent sont le meilleur des critères.
Bises Zaz. Maïté
Oui, Maïté, je connais le chemin des 50 maisons d’édition, je l’ai pris il y a une vingtaine d’années pour mon tout premier roman. Je suis allée à Paris avec un sac plein de manuscrits et je les ai déposées moi-même. Celles qui m’ont répondu positivement étaient en effet du compte d’auteur que j’ai bien sûr refusé. D’autres m’ont envoyé le courrier de refus lambda et la majorité n’ont pas répondu. Pour leur défense, les éditeurs sont submergés de manuscrits !!!
Mais il y a quand même, chaque année, des auteurs inconnus qui percent et pas forcément par coup de pouce.
Bien sûr, je suis heureuse en autoédition qui permet de garder son indépendance, mais elle nous limite aussi. Hormis Le Livre sur la Place où nous pouvons être grâce à l’APAC, les grandes manifestations du livre ne nous sont pas accessibles et quand par miracle on nous accepte, tous les frais sont à notre charge.
Mais ce n’est pas pour moi qu’une question de ventes, même s’il est important pour moi aussi de vendre afin que mes livres s’autoéditent. S’il ne s’agissait que de vendre, je participerais, comme d’autres le font, à toutes les manifestations autour de Nancy. Je m’y refuse pour préserver ma vie privée et ne « fais » que huit à dix salons par an. Non, ce que je recherche, c’est une reconnaissance du milieu littéraire, même si j’admets qu’il peut être perverti. Mais il faut aussi reconnaître que les auteurs qui sont passés, par exemple, par le Prix Erckmann-Chatrian, sont aussi des auteurs qui ont percé et qui sont reconnus au-delà de leur petit cercle local.
Mais tu as raison que même en autoédition, on fidélise des lecteurs qui reviennent à la sortie de chaque nouveau livre et cela est très réconfortant.
ah ben non Zaz, n’arrêtez pas, vous avez des fidèles lecteurs qui n’attendent que vos prochaines productions….
ceux-la vous sont acquis !
de nombreux autres viendront les rejoindre grâce à la publicité qu’ils font de vos ouvrages.
moi je n’ai pas besoin que vous ayez un prix pour apprécier la qualité de vos romans et je ne suis sans aucun doute pas la seule.
Paris n’est pas tout…
je comprends votre déception mais comme dit le fameux proverbe: tout ce qui ne tue pas fait grandir.
allez, buvez ce soir un petit coup de cet alccol non identifié qui vous faisait bégayer des doigts l’autre jour et hop remettez vous à l’ouvrage, je suis certaine que votre prochain bouquin sera encore plus passionnant que ce que j’ai déjà lu de vous.
allez dans votre jardin et criez un bon coup, ça soulage et ça libère (je pratique régulièrement…)et comme de toute façon il pleut déjà ce soir, vous ne pourrez pas faire pire au niveau de la météo!!!
bisous
Merci beaucoup Sweety, votre message me touche beaucoup. Oui, je sais que les prix ne font pas toujours la qualité des romans qui les reçoivent. Mais je suis de ceux qui doutent toujours et qui ont régulièrement besoin de savoir qu’ils sont aimés. J’envie beaucoup mes copains et copines auteurs qui ont foi en leur talent et qui se moquent vraiment des concours. Moi j’ai besoin de plus de reconnaissance, sachant aussi que je ne serai jamais rassurée. Vous qui me connaissez, vous comprenez sans doute ce que je veux dire.
Quant au prochain bouquin, ben… tout est là, il ne manque que le temps et un peu de cette passion qui m’anime habituellement.
Bisous
Zaz ne sois pas triste. Quand j’ai raconté à ma mère que Femme actuelle ne voulait pas de ton bouquin, elle m’a dit: le contraire aurait été étonnant, ce roman traite de sujets trop sérieux et trop profonds. Voilà. En tout cas n’arrête pas d’écrire, ma mère serait déçue. Bises
Merci Fred, et merci à ta maman. Mon ambition est pourtant d’être un auteur populaire, c’est-à-dire qui s’adresse et qui touche les lecteurs issus de toutes les couches sociales. J’ai d’ailleurs collaboré pendant plusieurs années au magazine Nous Deux qui m’achetaient mes nouvelles !
A part le prix Goncourt qui est le seul à être reconnu internationalement et à générer de fortes ventes, les prix littéraires présentent peu d’intérêt. Un prix régional connu ne fait augmenter les ventes que de quelques dizaines d’exemplaires.
Un prix confidentiel ne sert strictement à rien et certains affublés d’un nom ridicule (genre prix de la bibliothèque municipale de fouillis les oies) desservent l’oeuvre et lui font perdre toute crédibilité. Les petites récompensent ne flattent que l’égo de l’auteur … et l’égo n’est jamais le meilleur reflet d’une personnalité.
Je partage ton opinion sur les prix confidentiels qui souvent desservent l’oeuvre plus qu’ils ne le servent. Mais je n’ai pas suffisamment de certitude sur mon talent pour pouvoir m’en passer… J’envie ceux qui ont foi en leur talent et ne recherchent d’autre reconnaissance que celle des lecteurs. Cela ne me suffit pas car je sais que les lecteurs souvent parlent la langue de bois et ne vont pas dire en face à l’auteur qu’ils n’ont pas aimé son livre. Alors le Prix des Conseils Généraux de Lorraine m’aurait bien plu et le Prix Erckmann-Chatrian, même si j’ai bien conscience qu’il ne boostera pas les ventes de façon considérable, me ferait quand même très plaisir !
Ces deux prix sont intéressants car ils sont accessibles pour tout livre de qualité quelque soit leur éditeur.
Ouf ! on finit quand même par tomber d’accord ! Bisous Bernard.
Seul le sujet est à remette en cause et non ton écriture, alors ne te formalise pas.
Bisous
Oui, sans doute… ça bouscule trop les consciences… Donc sans doute même résultat avec les Nouvelles Plumes !
Thème peu évalué, ça veut dire « j’ai pas lu », c tout.
Ne te décourage pas pour ça, en même temps, si tu veux faire un break, why not, des fois, faut se laisser « réfléchir » hihi!!!!
Oui Marie, je comprends bien que « thème peu évalué » = « j’ai pas lu » ! Et c’est bien là le drame : ces gens n’ont pas eu envie de lire mon bouquin !
Le break, dont je n’ai nulle envie, s’impose de toute façon par manque de temps.