Dans ce deuxième recueil, que j’ai eu l’immense joie de préfacer, Nicole nous emmène dans un monde poétique un peu particulier. Car elle a pris l’habit du fabuliste pour nous parler de sujets graves en mettant des animaux en scène.
Dans « Le petit loup », elle nous parle de la peur naturelle de l’enfant.
Dans une autre poésie, il est question du don et du partage. Pour évoquer le chagrin d’une petite orpheline, Nicole écrit :
« Son tissu de coton et d’éponge-douleur
Nourrissait, chaque soir, son amour pour sa mère
Qui, les doigts repliés sur un fil de couleur,
En petits points de croix, l’avait cousu naguère. »
Dans ce très beau poème, le poète a l’audace heureuse de faire rimer primerose avec ecchymose !…
Pour évoquer le passé, elle nous raconte une histoire qui se termine ainsi :
« Lorsque vous achetez un objet de grand âge,
Sans même le savoir, vous faites l’héritage
D’une histoire passée… »
Un peu plus loin, pour parler de la différence et d’un défaut a priori, l’auteur nous raconte l’histoire de deux seaux dont l’un fuit. Leur propriétaire aurait pu décider de jeter l’ustensile défectueux. Elle n’en fait rien car les gouttes qui s’échappent du fond du seau arrosent des graines qui fleuriront le chemin !
Dans « Cadeaux d’anniversaire », Nicole décrit l’amour, le vrai, celui qui est oubli de soi. Elle veut lui offrir une chaîne de montre, il veut lui offrir un joli peigne. L’argent manquant aux deux amants, elle vend ses
cheveux et lui sa montre !…
Les thèmes sont multiples et variés : l’amour, l’amitié, la vérité, le partage, le don, l’enfance, la vieillesse, la mort, le tout écrit en vers néo-classiques voire classiques.
Les puristes remarqueront bien sûr les manquements à la prosodie, mais si Nicole ne compose pas toujours en parfaits alexandrins, ce n’est pas par ignorance ou paresse, mais par choix délibéré et donc respectable.
Quant aux illustrations qui émaillent les pages de ce recueil, elles sont en harmonie avec les poésies, belles, émouvantes et explicites.
Bref, un très beau recueil, à la fois grave et léger, que l’on feuillette encore et encore, même une fois entièrement lu, car la musique des mots (le poète est en outre violonniste) résonne longtemps après avoir fermé le livre.
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