Pyla (la dune de)

Une montagne blonde enfin se dresse là,
Langue de sable prise entre mer et pinède ;
Voici mon rêve offert : la dune du Pyla
Que j’admire, debout devant sa pente raide.

Et je me sens fragile au pied de ce géant,
Cette masse rendant mon être minuscule,
Moi l’esclave d’un soir de ce roi fainéant.
L’escalade, soudain, me semble ridicule.

Pourtant, je suis le flot des touristes pressés ;
L’escalier en plastique est une plaie affreuse
Sur le flanc du colosse et les sillons tracés
Par des milliers de pas, blessure vaporeuse.

Mais j’oublie au sommet scrupules imprécis
Et vague repentir en face du spectacle :
Car un nuage rose aux contours obscurcis
N’oppose aux feux du ciel qu’un éphémère obstacle.

Impassible, la lune observe le soleil,
Elle toujours si pâle en sa robe argentée,
Lui chaque fois sublime en costume vermeil,
Amoureux l’un de l’autre, idylle tourmentée.

Entre eux, l’océan veille et la dune poursuit,
Imperceptiblement, son chemin dans les terres,
Et sur la foule en marche enfin s’étend la nuit,
Déesse péremptoire au cœur de ces mystères.

(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden – Prix Stephen Liégeard 2013″)

2 Réponses à “Pyla (la dune de)”


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