Quand Noël se prépare au début de décembre,
J’ai toujours dans le cœur des sentiments confus :
Souvenirs douloureux pour l’enfant que je fus
Et charmes des parfums de cannelle et gingembre.
La ville s’illumine un peu plus chaque jour
Et dans les magasins, les petits s’émerveillent
Sous l’œil intransigeant des caméras qui veillent
Au ballet des vendeurs, de la foule alentour.
Pour garnir le sapin, des mètres de guirlande ;
Au menu : fruits de mer, timbales d’escargots,
Une dinde aux marrons, légumes en fagots,
Surenchère aux cadeaux, fête que j’appréhende.
Des gens de foi, bien sûr, parlent du Fils de Dieu,
Au chaud, dans une église, en chantant des cantiques
À la gloire du Père, aux paroles mystiques,
Apaisantes pour l’âme en cette heure et ce lieu.
Hélas ! aucune trêve en cette nuit divine ;
À l’autre bout du monde, à côté de chez soi,
Sur un homme s’étend l’ombre du désarroi
En face du trépas qui de loin se devine.
L’un succombe à l’orgie, un autre meurt de faim ;
Les desseins du Seigneur souvent semblent étranges
À qui ne veut pas croire à l’histoire des anges,
En la vie éternelle, en l’harmonie enfin.
Certains disent qu’il faut beaucoup souffrir sur terre
Pour accéder plus tard au Royaume des Cieux ;
C’est pourquoi le martyr reste silencieux
Quand le poète écrit par refus de se taire.
(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden – Prix Stephen Liégeard 2013″)
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