Quand le cri d’un enfant qu’on outrage en silence
Ne couvre pas les pleurs d’une femme qui fuit
L’ombre folle d’un homme ivre de violence,
Je danse avec les mots suspendus dans la nuit.
Une image, à l’écran, de la misère humaine
Aux quatre coins du monde accompagne, le soir,
Mon repas ; néanmoins mon regard se promène
Au gré des faits divers quotidiens sans rien voir.
Lorsque la terre tremble à l’autre bout du globe
Ou qu’un volcan s’éveille, où suis-je dans mon cœur
Pour entendre les vers que la musique enrobe,
Point les gémissements des témoins de l’horreur ?
Et si mon fils, un jour, me confie un problème,
Aurai-je encore un œil, une oreille à donner
Pour l’écouter vraiment, sans penser au poème
Que j’écris dans ma tête au petit déjeuner ?
Ceux que j’aime ont parfois le sentiment de n’être
À mes côtés que vent, sans projet d’avenir ;
Pourtant je n’aurais plus, sans eux, qu’à disparaître
Dans l’espoir que la mort sache nous réunir.
(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden – Prix Stephen Liégeard 2013″)
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