Sur la route, un enfant s’est recroquevillé
Derrière un bloc de pierre, un abri provisoire ;
La surdité livrant un silence illusoire,
Son visage apparaît, de larmes barbouillé.
Prisonnier du feu gît le corps déshabillé
De sa sœur violée, et dans sa robe noire
Semble veiller leur mère, attente dérisoire,
Car son regard mort fixe un homme fusillé.
Combien sont-ils ainsi, victimes de ces guerres,
À cheminer sans but, orphelins solitaires
Au cœur écorché vif, l’âme à jamais en deuil ?
Les voleurs d’innocence ont déposé des armes
Entre leurs doigts meurtris pour creuser le cercueil
De leur candeur au rythme infernal des alarmes.
(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden – Prix Stephen Liégeard 2013″)
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