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Archive journalière du 29 mai 2013

Rimbaud

Enfant, je composais, sous l’abri de mes draps,
Alexandrins boiteux, fleurs artificielles,
Sonnets vagues et lourds, rimes en kyrielles,
Trébuchant sur le choix de quelques mots ingrats.

Puis un livre a surgi du fond d’un débarras,
Poèmes en recueil, œuvres essentielles,
Et découvrant soudain la couleur des voyelles,
J’écoutais sa voix dire : « un jour tu comprendras. »

Chaque strophe enchantait mon âme adolescente,
Écrire m’apparut tentative indécente
Et j’ai gardé pour moi certains actes pervers ;

Ma plume a su, plus tard, courir à perdre haleine.
Vous qui souvent rodez dans mes rêves en vers,
Donnez-moi votre souffle et celui de Verlaine.

(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden- Prix Stephen Liégeard 2013″)

La trêve

Les femmes ont l’angoisse ancrée au fond des yeux,
Les regards enfantins reflètent l’ignorance,
Les vieillards sont traînés sur les chemins d’errance
Pour fuir l’acharnement des soldats orgueilleux.

Mais que cesse le feu pour la fête pascale !
Rengainez vos fusils, prenez vos chapelets
Et mettez-vous à table autour des agnelets,
Symboles innocents de paix dominicale.

Combien de morts encore à la gloire d’Arès
Faudra-t-il pour convaincre enfin les fanatiques
De déposer leur arme aux mains des politiques,
Ces hommes de pouvoir aux douteux palmarès ?

La lueur vespérale endort mon amertume ;
Ecoute le murmure évanescent des pleurs :
Il ressemble au ressac d’océans enjôleurs
Où l’ombre du chagrin s’écrase avec l’écume.

Si la guerre est plus forte et si l’amour en vain
Du matin jusqu’au soir ensemence la terre,
Alors j’accepterai malgré moi de me taire,
Tournant vers d’autres cieux mes ardeurs d’écrivain.

(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden- Prix Stephen Liégeard 2013″)

Le poète

Homme ou femme, être seul devant la feuille blanche,
Le poète en silence apprivoise les mots
Pour libérer les cris, les soupirs, les sanglots
Que son cœur accumule où son âme se penche.

Il respire l’odeur d’un bâtonnet d’encens
Pour construire des vers au feu de sa magie,
Aux rythmes violents, puis la fougue assagie,
Se laisse envelopper dans ses parfums puissants.

Son esprit vagabonde au gré de ses pensées
Que sa plume est trop lente à transcrire en quatrains,
Rimes plates ou non, parfaits alexandrins,
La césure conforme aux règles avancées.

Dans cette solitude il écoute, la nuit,
La tristesse lunaire et perçoit des paroles
Qu’il interprète au mieux sans trahir les symboles
Des messages d’amour cachés dans chaque bruit.

Il chevauche le vent, décroche les étoiles,
Quitte nos horizons pour d’autres univers
Où l’ombre des étés réchauffe les hivers
Que la brume d’automne abrite sous ses voiles.

Le poète quittant le charme et la beauté,
Dépassant le terrain de ses douleurs intimes,
Devient porte-parole en dénonçant les crimes
Perpétrés tous les jours contre l’humanité.

Car s’il a pour devoir d’offrir du rêve au monde,
Il faut qu’il sache aussi faire entendre sa voix
Pour parler des martyrs dont il porte la croix
Lorsqu’une bombe éclate ou que la terre gronde,

Condamner la torture et ne pas dire amen
Aux bourreaux déguisés en maîtres respectables,
Soulever les tabous, démasquer les coupables
Et malgré tout chanter ce rouge et noir Eden.

(Extrait de mon recueil de poèmes intitulé « Rouge et noir Eden » – Prix Stephen Liégeard 2013)

Si c’est un homme

Si c'est un homme dans Livres lus si-cest-un-homme-150x150Témoignage de Primo Levi

Fin 1943, Primo Levi, chimiste italien, de religion juive, est arrêté et déporté à Auschwitz. Il a vingt-quatre ans. Après avoir subi les lois raciales du régime fasciste de Mussolini, il découvre l’horreur des camps de concentration allemands. Pendant un peu plus d’un an, jusqu’à l’arrivée des Russes en janvier 1945 qui libéreront le camp, il va tenter de survivre aux conditions extrêmes de détention. Parqués dans des baraques, sur des couchettes en bois où souvent deux prisonniers se partagent un méchant matelas et une mince couverture, ils doivent affronter la faim, le froid et un labeur digne des travaux forcés.
Confronté à la promiscuité, le jeune homme devra surmonter l’effroi matinal en découvrant des camarades de chambrée morts pendant la nuit, déjà raidis par le froid. Il apprend à se battre pour sa survie, à surveiller ses quelques effets pour ne pas se les faire voler par ses codétenus, à courber l’échine sous les coups et les humiliations des petits chefs parfois plus zélés que les SS eux-mêmes. Il est témoin des sélections périodiques pour séparer les malades des mieux-portants sur un simple signe du « médecin » qui décide en une seconde, sans le moindre examen, qui peut continuer à espérer vivre et qui sera conduit vers les chambres à gaz. Il assiste aux pendaisons publiques pour l’exemple, il piétine dans la neige, pendant des heures d’un appel interminable.
Primo Levi n’avait pas d’aptitudes particulières pour survivre à un tel cauchemar. Il doit sa survie à la chance, celle de n’avoir pas été désigné pour alimenter le four crématoire, celle d’avoir été choisi parmi d’autres chimistes pour travailler, vers la fin de sa détention, dans un laboratoire chauffé, et celle d’être tombé malade à la toute fin de la guerre, quand les Allemands désertaient les camps pour tenter d’échapper aux Alliés.
Durant cette année de détention, Primo Levi a beaucoup observé, avec un certain détachement semble-t-il, pour tout raconter à son retour, sans haine ni jugement. Si le livre a été écrit dès 1947 dans une certaine urgence, il n’a été publié que plus de dix ans plus tard, tant ce témoignage, si tôt après la fin de la guerre, paraissait irracontable.

Il y a 78 ans…

Il y a 78 ans... paquebot_normandie-300x204Le 29 mai 1935, le paquebot français « Normandie » quitte son port à 18 h 00 pour son voyage inaugural.
Il arrive le 30 juin à New York aux USA et remporte le « ruban bleu » pour la traversée de l’Atlantique à la vitesse de 30 noeuds. Le « Queen Mary » et lui se disputeront souvent ce fameux ruban.
En 1941, l’armée américaine réquisitionne le paquebot et le rebaptise « La Fayette » le 1er janvier 1942. En cours de transformation pour le transport de troupes, le bateau prend feu et chavire en février 1942 sous le poids des 6000 tonnes d’eau déversées par les bateaux-pompes.




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