Il faisait froid ; il faisait beau. Un vent glacial soufflait dans les branches des bouleaux. L’eau dans les bacs à fleurs servant d’abreuvoirs et de baignoires aux oiseaux était gelée malgré la précaution de Zaza d’y ajouter du sel. L’eau salée ne devait pas prendre en glace… Pendant le petit déjeuner, Mamine, Zaza et Stef observaient le manège d’un merle s’approchant des réservoirs de graines et d’eau. Moi aussi, allongée derrière la vitre, je regardais les mésanges et les verdiers boire et manger. Parfois, quand un inconnu aborde le chemin longeant notre propriété, je me dresse sur mes quatre pattes et aboie furieusement jusqu’à ce qu’on m’ouvre la porte. Je fonce alors vers l’extrémité du parc, histoire de prouver à qui en douterait que je ne suis pas qu’un chien de compagnie, mais également un véritable gardien prenant à cœur son devoir de protéger ses maîtres.
- Elle va encore aller se manger le grillage, dit Zaza.
Ah ! ah ! très drôle, la Zaza matinale ! Enfin, façon de parler, car il était tout de même près de midi. Depuis son arrivée, nous menons une vie complètement déréglée. Mais ça, c’est une autre histoire.
Nous partîmes dans la voiture de la Zaza pour que Mamine n’eût pas à sortir la sienne du garage. Moi, je préfère Toyota à Fiat. Chaque fois que je monte dans la Uno, je crains devoir en descendre pour être attelée à la machine poussive tel un chien de traîneau ! En plus, on est serré à l’arrière. Sans parler de l’énorme flaque d’eau qui remplit…
(Extrait de mon ouvrage » Mémoires d’un labrador » publié en 2003 et encore disponible chez l’auteur au prix de 13 euros port compris. Pour les amateurs, le chèque est à envoyer à Zaz Chalumeau – Quartier des Entrepreneurs – 870 rue Denis Papin – F-54710 Ludres).
Toujours sympa à découvrir.