Témoignage de Patrick Poivre d’Arvor
Albert Camus commençait un de ses livres par ces mots : « Aujourd’hui, maman est morte. » Sans vouloir faire un parallèle entre les deux auteurs ni déclencher une polémique sur leur valeur littéraire respective, en lisant la
quatrième de couverture du livre de Patrick Poivre d’Arvor, je n’ai pu m’empêcher de penser à Camus. Car le point commun de ces deux hommes n’est pas seulement l’écriture, mais le besoin d’écrire après avoir perdu leur mère.
Le journaliste très médiatisé n’expérimentait pas son premier décès. Des morts, il y en a eu dans sa vie, et non des moindres puisqu’il a perdu trois enfants… Mais la mort de sa mère le renvoie à son enfance et devant le corps inerte, devant la tombe ouverte et plus tard face au silence, l’homme redevient petit garçon. Quel que soit son âge, semble-t-il, l’homme qui enterre sa mère se sent véritablement orphelin.
Alors pour tromper la solitude, pour essayer de retenir encore un peu ce cordon ombilical qui relie à jamais un être à sa mère, il raconte Madeleine-France, cette maman si peu commune, si pudique, si exigente, si forte et si droite. Il se souvient d’anecdotes à la fois drôles et tendres, certaines insignifiantes, d’autres au contraire très révélatrices de ce qu’elle était et de ce qu’elle fut pour son mari et ses enfants. Il n’y a pas d’autre objectif dans ce livre que de parler de la femme aimée, pour la maintenir en vie, comme il l’écrit lui-même. Car l’auteur n’est pas dupe ; il sait bien qu’il vient de perdre la femme de sa vie, celle qu’aucune autre n’a jamais égalée, car un enfant, et plus
particulièrement un garçon, a au sens premier du terme sa mère dans la peau. L’amour qui les unit depuis bien avant la naissance est tout simplement viscéral. Alors quand la mère meurt, même si cela est dans l’ordre des choses, c’est toute l’existence du fils qui vacille.
Même si certains lecteurs (et lectrices) le trouveront un peu trop tourné vers lui-même, Patrick Poivre d’Arvor décrit à merveille ce sentiment d’être redevenu un tout petit garçon devant cette mort injuste quoi qu’on dise.
Bonsoir, J’ai lu plusieurs romans de PPDA. On peut ne pas aimer l’homme, le personnage mais c’est un écrivain de talent quoi qu’on en dise. Tu le dis peut-être un peu trop tourné sur lui-même…tu as très certainement raison. Je pense que l’on retrouve toujours une part de l’auteur dans son roman parfois sans qu’il s’en rende compte. Ici c’est flagrant et tu as raison de le souligner. VOilà, bonne soirée, Plius.
Oui, tout à fait d’accord avec toi, PPDA est un vrai écrivain, pas du tout superficiel et avec une vraie belle plume.
Mon reproche dans celui-ci est qu’il parle beaucoup plus de sa douleur d’avoir perdu sa mère que de sa mère elle-même. J’aurais aimé en savoir plus sur elle car elle avait l’air tout à fait atypique.
« Tenir et se tenir » du même auteur m’avait déjà beaucoup plu.
Ma mère nous a quitté l’année dernière….
Et son portrait, peint avec talent par Hugo, trône au dessus de mon clavier….
La perte de sa mère c’est le cordon ombilical qui se coupe encore, mais pour la dernière fois…. Alors, on attend son tour en pensant à ses propres enfants….
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l’homme de télé ne m’était pas sympathique. mais peut-être faut-il aller au-delà de cette antipathie pour découvrir l’écrivain
Qui lui a écrit ce livre ? Peter Griffin, son « nègre » habituel ou quelqu’un d’autre ?
Voilà une question intéressante à se poser !