On le connaît ! allez-vous me dire. Je sais… et nous le savons tous, le fric et le sexe sont les deux grandes puissances qui mènent le monde. Adolescente, je me suis maintes et maintes fois rebellée contre cette aberration, une évidence pour les adultes. Adulte à mon tour, j’ai mis au clou mon costume de rebelle et me suis résignée à trouver normal que l’argent fasse la loi un peu partout. Et voilà qu’aujourd’hui, à plus de cinquante balais, je ressors du placard l’habit empoussiéré pour monter au créneau et dénoncer l’injustice.
Pourquoi ce tardif sursaut d’indignation ? Parce qu’il touche un domaine qui m’est cher : l’art.
Abonnée à une revue poétique d’un cercle littéraire international, j’appris l’an dernier la décision du directeur de demander une contribution aux adhérents désireux de publier leurs œuvres. L’idée, de prime abord, me déplut et je décidai de ne pas renouveler mon abonnement, sans faire de vagues…
Aujourd’hui, le dernier exemplaire de cette revue arrive par hasard entre mes mains et je découvre les tarifs exigés : entre quinze (une demi-page) et cinquante euros (une page) pour publier un texte ou une illustration ! Pour les non adhérents, le montant prend son envol : cent euros !!!
Cette sélection par l’argent est insupportable ! Car il est bien entendu que les artistes les plus talentueux n’ont pas forcément les comptes bancaires les mieux approvisionnés ! Ainsi les lecteurs de cette revue seront-ils privés de sublimes poèmes pour la simple et unique raison que leurs auteurs n’auront pas les moyens de payer leur publication et ils seront abreuvés sans scrupule de vers de mirliton que des poètes indignes de ce titre pourront publier par centaines en alignant les zéros sur leur chèque !
Cette discrimination est intolérable ! Monique et moi, qui avons été récemment élues au sein du bureau d’une association artistique, y sommes farouchement opposées. La cotisation annuelle, fixée à un montant inférieur à dix euros par l’ancien président afin de permettre à chacun l’accès à l’art, n’a pas été augmentée malgré quelques pressions de certains adhérents. Et nous refusons de même des sorties avec participation des adhérents, afin de ne pas léser ceux qui n’auraient pas les moyens de mettre la main au portemonnaie. Notre philosophie est claire : l’association finance entièrement la sortie ou la sortie n’a pas lieu.
Certes, la société artistique que je dénonce dans ce papier n’est pas une association loi 1901 comme l’est celle dans laquelle Monique et moi évoluons, et donc pas subventionnée. Mais exiger des artistes des prix aussi faramineux revient à leur clouer le bec ! Que deviendrait alors la revue si tous les artistes boycottaient les insertions ? Elle disparaîtrait ? Alors j’appelle au boycott !!! Poètes de France et de Navarre, indignez-vous ! Ne vous laissez pas ainsi museler par le roi fric !
Car dans ce domaine aussi sensible que l’art et la culture, accepter voire inciter la corruption par l’argent mène forcément à une régression. Dans des temps pas si anciens, seuls les privilégiés accédaient aux salles de spectacle, aux musées, aux écoles artistiques. Les fils de paysans et d’ouvriers, même très talentueux, devaient renoncer à la plume et aux pinceaux pour manier le râteau et la truelle. Combien de chefs-d’œuvre ont-ils ainsi avorté ? Dans notre association, Monique dispense des cours aux enfants chaque mercredi. Ces cours sont gratuits. Parmi la douzaine d’enfants, quelques-uns présentent de réelles dispositions artistiques ; pourtant, sans la gratuité, elles ne pourraient pas s’épanouir et donner naissance, qui sait, à un futur maître ! Aujourd’hui, l’art s’est démocratisé. L’accès aux musées et salles de concert est davantage à la portée de tous et il n’est plus nécessaire de porter une tenue de soirée, ce qui était naguère un frein supplémentaire. Il faut aller plus loin et cesser de mesurer le talent à la capacité financière des artistes à s’exposer.
Alors non à la discrimination par l’argent ! Non à la sélection des œuvres en fonction de la solvabilité des artistes ! Non au mépris des « artistes » bien portants envers leurs collègues indigents !
Je pense qu’il s’agit de cette revue à laquelle,en silence également,je ne me suis pas réabonné pour les raisons justement invoquées!!!
Tant de choses deviennent révoltantes,
la crise a bon dos !!,
très bonne soirée à toutes.
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tu as raison Serge moi non plus pour les mêmes raisons
katy
Moi aussi je ne me suis pas réabonné. Cette revue a perdu tout crédit à mes yeux !
on pourrait connaitre le nom de cette revue?…
T’emballes pas Zaz…
Les Arts devraient être accessibles à TOUS, pourtant quand on y regarde de plus près,peu d’Arts restent abordables financièrement
Ben si, Marie ! ça m’énerve que le fric fasse toujours la loi, même dans un domaine aussi sensible que l’art !
Purée, sacré lièvre que tu soulèves là…(lapin au menu ce soir…hihi)
oui, c’est énervant bien sûr
« un ange qui passe » a raison, que ce soit pour y avoir accès ou pour le pratiquer
questions :
la loi du fric empêche:
- de créer ?
- d’avoir accès à l’art ?
- ou de diffuser ce que l’on créé ?
Les trois, mon capitaine !
Moi qui écris, pour simplement créer, je n’ai pas de problème pour acheter le matériel qui se résume, si je veux, à un cahier et un stylo. Un peintre en revanche doit acheter du matériel hyper onéreux ! Et je connais des peintres talentueux qui, par manque de moyens, peignent sur des toiles grossières.
L’accès à l’art s’est démocratisé, mais reste encore difficilement accessible aux gens de peu de revenus. Quand on doit choisir entre des places de concert ou une nouvelle paire de chaussures à son gamin, le choix est vite fait ! Sans parler qu’aller au concert, au théâtre ou même au cinéma en famille, c’est-à-dire à quatre ou cinq ou plus, cela demande un vrai budget !!!
Sans argent, la diffusion de ses créations est impossible. Et les moins mal lotis sont peut-être encore les écrivains car un livre écrit peut toujours être réimprimé et diffusé sans travail alors qu’une toile vendue n’est plus à vendre et le peintre doit se remettre aux pinceaux ! C’est vrai aussi, en revanche, que pour le prix d’une toile, il faut vendre un sacré nombre de bouquins !
Personnellement, je trouve que le plus dur pour les peintres est de devoir se séparer de ses oeuvres. Un écrivain a toujours un exemplaire de ses livres tandis que le peintre qui vend une oeuvre n’a plus, au mieux, qu’une photographie…
Alors oui, le fric est à la fois un empêcheur et un sésame à tout ! Le fric est nécessaire et je ne peux rien y changer. Mais en l’occurrence, dans la revue que je dénonce, il s’agit de ne pas permettre d’abuser des artistes, même si souvent leur égo surdimensionné leur fait accepter tout et n’importe quoi pour le simple plaisir narcissique de voir leur nom et leurs oeuvres dans une revue, fût-elle… confidentielle !
Bonjour ZAZ,
Tu as entièrement raison : le fric en tant que tel ne doit pas être roi, et si le talent se mesurait au nombre de biftons que le prétendu artiste peu aligner sur la table de ces inconséquents (j’entends par là les administrateurs), ça se saurait…
Tant de génies sont morts de faim avant de terminer dans la fosse commune !
Amitiés,
Jean-Jacques.
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Oui JJ Et tant d’autres qui se sont fait un max de blé en étant beaucoup moins géniaux…
zaz, je me doutais de ta réponse
les trois mon général…tout bien développés par tes soins
A +
je suis tout cela avec …. surveillance de ma respiration!
isa tu me connais… si je commence… et en ce moment il y a tellement de choses révoltante
je l’ai dis, et je je suis désolée de voir les choses me donner raison,
la religion principal c’est : l’argent
la politique principal c’est: l’argent
et je pourrai faire une longue liste, tout découlant de cet état des choses
alors voilà, je n’en dirais pas plus… mais je n’en pense pas moins!
et puis chacun choisi son camp suivant ses « valeurs personnels » hum pas pu la retenir celle là!!
jeannette
Merci de réagir, ma Jeannette, mais garde tes forces pour trinquer quand on se verra dans un mois. J’ai hâte d’y être, pour le plaisir de te revoir avant celui de revoir notre chère Bretagne et de la faire découvrir à Hella !
Je serai plus modéré….
Et j’adhère complètement au commentaire de Gérard dans le blog de la SPAF…. La réponse d’Armand calme un peu le jeu, mais elle n’est pas assez claire…. Il faudrait connaitre exactement les problèmes de trésorerie de cette revue pour donner un avis éclairé…. La solution de faire payer les auteurs ne me semble pas la meilleure…. Autant augmenter l’abonnement mais les lecteurs risquent de se raréfier et le résultat revient au même…. En tout cas, personnellement je ne suis pas près de payer pour passer un texte…. Ce serait plutôt le contraire!!!
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L’argent a toujours été le maitre du monde ! Aussi, est-ce à chacun de savoir s’il veut se soumettre à sa dictature pour agir en conséquence et garder sa liberté de penser, d’écrire et de paraitre.
Mais, il est vrai qu’à trop en vouloir, le risque est grand de tout perdre. A bon entendeur…
Tout à fait d’accord avect toi, Nicole ! Mais peut-être faudra-t-il tout perdre pour redémarrer sur des bases plus saines… ou non ! Je sais par expérience qu’un client perdu est difficilement récupérable…
vous avez raison de vous battre contre cette suprématie par l’argent. en particulier dans le domaine artistique, cela est tellement éloigné du talent. Tous les bons artistes souffrent de n’être pas reconnus pour leur talent juste parce qu’ils n’ont pas les supports médiatiques qui coûtent cher. Vous la première.
un blog excellent continuez!