Mathilde, jeune veuve et mère de trois enfants, bras droit d’un patron d’une grande entreprise, au salaire mensuel de trois mille euros, pourrait être heureuse. Bien sûr, son mari victime d’un accident de voiture lui manque toujous et l’empêche de s’investir dans des histoires d’amour qui avortent dès qu’il est question d’engagement. Mais ce matin, plus rien de va : elle a osé contredire son chef.
Thibaut, médecin urgentiste par dépit après un accident qui lui a coûté trois doigts d’une main, l’empêchant de devenir chirurgien, survit difficilement dans une ville trépidante où il passe une partie de ses journées, accroché au volant d’une voiture engluée dans les bouchons de la capitale. Mais ce matin, il a fait un acte héroïque : il a enfin quitté la femme qu’il aime mais qui ne l’aime pas en retour.
La jeune cadre supérieure et dynamique se retrouve presque du jour au lendemain écartée du service de Direction, remplacée dans les affaires par une jeune recrue. Dépossédée de son bureau, de son ordinateur, de ses dossiers, elle se retrouve dans une pièce borgne et vide, contiguë aux toilettes pour hommes.
Elle décide d’attendre, de ne pas se rébeller, de pas faire d’esclandre, persuadée que tout va s’arranger. Mais il n’en est rien. Le harcelement moral, car c’est bien de cela qu’il s’agit, se poursuit et s’intensifie. Ses anciens
collègues, par crainte pour leur poste, lui tournent plus ou moins le dos. Dans son placard en sous-sol, Mathilde sombre dans la solitude et la dépression.
Le jeune médecin se jette corps et âme dans le travail pour tenter d’oublier la belle Lila dont le parfum persiste à le troubler à chaque fois qu’il entre dans sa voiture. Le contact multi quotidien avec la détresse humaine suite à la maladie, à la dépression, à la solitude, menace de le faire sombrer.
Dès les premières pages, ces deux personnages sont présentés comme évoluant sur des rails parallèles. Tous deux vivent un enfer qui peut les mener au crime ou au suicide. Seule une épaule compatissante pourrait les sauver.
Un livre très noir qui mérite bien son titre. Tout est bien décrit, trop bien même… Mais la fin laisse le lecteur sur sa faim…
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