Après Morituri et Double-blanc, ce roman termine la trilogie des enquêtes policières de Brahim Llob, commissaire à Alger, du temps de la guerre civile.
Llob assiste à l’enterrement d’un ami d’enfance devenu un intellectuel constamment en danger dans l’Algérie de l’intégrisme, égorgé en plein jour dans son jardin. Très éprouvé par ce drame qui pourrait bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase, tant le nombre incalculable de cadavres atrocement mutilés hante ses nuits, il tombe sur son lieutenant, le fidèle Lino qui se ferait plutôt couper la langue que d’avouer le respect et l’affection qu’il ressent pour son supérieur, qui l’informe d’une convocation chez le grand patron. La tête d’enterrement que tire Lino, certes de circonstance !, ne rassure pas Llob qui se demande quel ciel va encore lui tomber sur la tête.
Sans circonlocution, avec une certaine morgue et une indéniable sensation de jouissance, son chef lui annonce qu’il est limogé et probablement mis à la retraite. Le motif ? Un roman, un roman policier que le flic le plus intègre d’Alger a écrit et publié pour dénoncer les atrocités de la guerre civile et le laxisme du pouvoir en place.
Brahim Llob, en attendant la décision de la hiérarchie sur son compte, part se ressourcer dans son village natal.
Lorsqu’il est de nouveau convoqué, après avoir été lui-même victime d’un attentat, il apprend avec surprise et un certain détachement que la sanction est levée. Il peut reprendre son poste ; son lieutenant et sa secrétaire l’attendent. Mais lui a perdu la foi.
Une enquête policière à l’image des deux précédentes, peut-être davantage axée sur la psychologie du personnage central, ce commissaire intègre en fin de carrière qui en a vu de toutes les couleurs mais qui a toutefois gardé son âme d’enfant dans certaines circonstances douloureuses.
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