(Il y a quelques jours, j’avais lancé un défi à Jeannette Insurgé qui m’avait fait pleurer avec son texte « Marcel ». Trop facile de faire pleurer ! Saurait-elle nous faire rire ? Jeannette a brillamment relevé le défi )
Eh oui ! C’est vraiment le pied ! D’ordinaire, c’est monotone. On m’oublie, je suis seule, triste… Mais voilà, c’est les vacances ! Mes petites-filles sont parties pour quelques jours au bord de la mer avec leur maman et leur charmant petit chien, ce petit truc de race, plein de poils, déjà déstabilisé par un déménagement tout récent, a besoin d’être gardé. Et devinez qui on a appelé pour le dog-sitting ? « Mamie !!! » Voilà donc le quadrupède arrivé ! Je fronce le nez.
« Ben oui… il y a eu problème avec lui ! » m’explique-t-on.
Effectivement, je ne sais pas dans quoi il s’est roulé mais… poisseux et odorant à souhait, le clébard !
En bon aristo, Madness, mon chat persan, se pince le nez et moi aussi !
Bien ! Nous voilà seuls, Madness l’aristo, le plein de poils puants et moi ! Ce dernier me regarde, méfiant. Faut absolument faire quelque chose… et je pense aussitôt :
« Une seule solution, la baignoire ! »
Hé, hé ! Facile à dire ! J’avance vers le toutou. Il fait un bond en arrière… mauvais début ! Je fais semblant de ne plus m’occuper de lui, il me suit. Je vais vers la salle de bain. Eh oui, il connaît pas ! Chic, ça marche… il suit toujours ! Je m’approche lentement, comme pour le caresser. Je lui parle doucement… Oui je sais, c’est traître mais c’est ça ou l’asphyxie. Vous feriez quoi, vous ?
Je me baisse donc. Il frétille… L’est content le chien ! et paf, je bloque ! Pas eu le temps de faire « ouf ! » qu’il est dans la baignoire ! Il est outré, je le vois dans son regard !
Je le douche. Son regard change… Pas le moment de mollir ! Le shampoing est là. Il lève le museau en l’air. J’entends un son curieux et je me dis :
« Tiens, il chante sous la douche ! »
Une sirène ! Pire que celle des pompiers ! J’aurais jamais cru qu’un truc aussi petit puisse faire autant de bruit ! Tant pis pour les voisins mais là, il y a urgence. J’accélère la cadence, pas envie de recevoir la S.P.A.
Bon c’est fait ! Je l’enveloppe dans une serviette, le frictionne tout en me dirigeant vers la cuisine et je lâche tout !
Ahurissant ! Il part comme une fusée, dans tout les sens. Madness a prudemment sauté sur la table. Il domine. Moi je me suis réfugiée sur la banquette, et on le regarde. Il passe, il repasse. Bon ! Eh bien, il n’y a plus qu’à attendre qu’il tombe en panne d’essence !
Le calme revenu, je me suis aperçu que la bête avait mal aux oreilles. Donc après passage obligé chez le pharmacien, me voici face à lui avec le flacon.
A présent qu’il sait que je suis rusée, il me fait face avec détermination. Mon aristo est remonté sur la table, il sent qu’il va encore se passer quelque chose !
Je réfléchis… Voyons ! Je vous laisse imaginer le tableau. Le chien à quatre pattes (normal) moi également à quatre pattes, un peu plus haute que lui et l’aristo sur la table qui me regarde avec dans les yeux l’expression que pourrait avoir un valet anglais voyant sa patronne se commettre dans une situation qui ne serait pas de son rang !
Eh bien quand faut y aller, faut y aller ! Le toutou n’a pas vu qu’en reculant il allait se trouver dos au mur. Il me regarde… retrousse les babines. Ma parole, il rigole. Il se paie ma tronche ! Ben il va voir qui est le maître, non mais !
Ça y est ! Je le tiens… le flacon en place et… C’est pas vrai ! Ils ont marqué : dix gouttes ! C’est une plaisanterie ! Quand on a réussi à viser l’oreille on n’a pas le temps de compter !
Allez ! Une bonne giclée et on masse ! Ouf, ça y est ! Le toutou n’en revient pas. Pour un peu je garderais ses oreilles en souvenir ! Madness, dégoûté, a tourné la tête… Gagné !!!
Jeannette Insurgé
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