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Archive journalière du 11 avr 2011
Aujourd’hui il fait gris et moi je broie du noir. Je pense à toi Marcel, « mon frère de lait ». Six mois de différence. Nous étions deux moineaux du pavé de Paris, habitant le même immeuble et voguant dans la même galère ! Mais nous étions ensemble !
Je repense à ma vie… Ma grand-mère, ma mère, mon père, ma fille, mon mari, ma mère spirituelle, mes oncles, et vous tous : Danielle, Georges, Jojo, Jacki, Nanou, Roland, Denise, Arthur, Jeanne et d’autres encore !
C’est incroyable ! Si je réfléchis bien, ce n’est plus une vie, c’est un cimetière.Je nous revois enfants, toujours ensemble, moi en tête, plutôt chipie et toi un peu en retrait (pas fou !!) Quand ça allait mal et que nous ne pouvions rentrer ni l’un ni l’autre, alors notre refuge nous accueillait, sous le porche, derrière les grandes poubelles ! Eh oui ! Nous étions romantiques ! Là, serrés l’un contre l’autre, nous bâtissions notre vie ! Bien sûr nous aurions une famille unie, nos conjoints respectifs seraient formidables, et nous saurions apporter à nos enfants tout ce que nous n’avions pas eu !
Au moins on peut dire que nous nous sommes plantés joyeusement !
Eh oui, Marcel !
Nous aurions une maison ? Je l’ai eue… pas toi !
Nous aurions chacun une voiture ? Je l’ai eue… pas toi !
Nous aurions chacun un métier passionnant ? Je l’ai eu… pas toi !
La dernière fois que je t’ai vu, il y a un peu plus de neuf ans, tu as voulu que je reste manger avec toi et tu m’as dit :
« C’est bien ! Toi tu as réussi, mais c’est normal. Tu as toujours été courageuse, et tu chantais tout le temps, même quand ça allait mal ! »
Toi tu étais tout seul. Je t’ai proposé :
« Viens chez nous ! »
Tu m’as répondu :
« Plus tard ! »
Mais j’ai compris « Jamais ». Tu avais honte et moi j’avais mal. Tant de choses ensemble et puis soudain… le Grand silence !
Je t’ai cherché. Je n’ai même pas pu savoir où tu avais été enterré. Personne pour suivre ton cercueil !
Ton fils, que j’ai réussi à retrouver, m’a dit :
« Il doit être à l’inter de Clamart ! »
J’ai écouté ce qu’il disait, c’est ton fils et je ne pouvais que l’écouter ! Après, doucement, je lui ai parlé de toi, de ton enfance, du jour où je t’ai enlevé la fourchette que ta mère t’avait plantée dans la joue. J’avais dû me faire aider, je n’y arrivais pas toute seule. Nous avions dix ans ! Et tant d’autres choses encore guère racontables !
Il a écouté, ton fils ! Il était surpris. C’était la première fois qu’il entendait dire du bien de toi ! Et puis je lui ai juste dit :
« Pense à ton père de temps en temps ! »
Je n’ai pu faire que cela pour toi.
Pour une fois Marcel, tu m’as doublée ! C’est certainement la seule chance que tu as eue par rapport à moi. J’espère que là où tu es, tu repenses à nos fous rires, à nos espoirs et qu’enfin tu ne souffres plus. Je te garde une place dans un coin de mon cœur !
Jeannette Insurgé
Le 11 avril 1755 naît James Parkinson, médecin anglais. Il publie de nombreux travaux médicaux et contribue à l’amélioration des conditions de vie des aliénés dans les hôpitaux psychiatriques. En 1817, il publie un essai sur « la Paralysie Tremblante » qui portera son nom. Il meurt en 1824 à Londres.
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