Roman de Christian INGRET-TAILLARD
Jacques, éducateur spécialisé dans un foyer de jeunes délinquants, est au bout du rouleau. Il n’en peut plus de ce métier si difficile, mal connu et peu reconnu. Heureusement, il y a son épouse, sa chienne et la nature ; auprès d’eux il se ressource et puise l’énergie nécessaire pour retourner au foyer jour après jour et s’exposer à la violence des jeunes.
Assez vite, je me suis sentie agressée par les dialogues. Je comprends qu’on ne puisse pas faire s’exprimer un jeune délinquant comme un jeune premier de la classe. Mais l’auteur semble se complaire dans ce langage car nul n’était besoin de s’en faire l’écho chapitre après chapitre. Après un premier échange très imagé, le lecteur aurait compris.
Heureusement, l’auteur a eu la géniale idée de faire suivre chaque chapitre en foyer par une balade dans la nature. Jacques emmène le lecteur dans ses réflexions en cheminant sur les sentiers environnants. Pour le lecteur, c’est une bouffée d’oxygène, car l’auteur soigne l’écriture de ces chapitres qui estompe un peu la vulgarité exprimée dans le précédent.
Si on parvient à ne pas se laisser rebuter par la forme, le fond présente un réel intérêt car l’auteur nous embarque dans un univers que le lecteur non initié découvre au fil des pages. Et parce que lui-même éducateur, il sait de quoi il parle, il parvient à rendre « ses » gamins attachants car on comprend bien que s’il faut protéger la société de ces délinquants, il faut aussi les protéger d’eux-mêmes car ils ont eu la malchance de naître au mauvais moment au mauvais endroit. Parfois issus d’un viol, ils le subissent souvent dans leur enfance ; ces gamins qui s’élèvent seuls dans cette misère sociale, affective et culturelle, auraient bien du mérite à pousser droit. Bien sûr, cela n’est pas une excuse, mais dans son livre, Christian Ingret-Taillard nous fournit quelques explications sur la souffrance de ces enfants qui se défendent comme ils peuvent avec les pauvres armes de la violence, car ils n’en connaissent pas d’autres.
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