Pour être honnête, je dois avouer que je ne connaissais pas cette dame, pas même de nom… Mais ce que j’entendis d’elle à l’occasion de sa mort samedi dernier à l’âge de 97 ans m’a donné envie de me renseigner.
Jacqueline de Romilly a été la première femme à obtenir le Concours général, la première femme à devenir professeur au Collège de France et la deuxième femme, après Marguerite Yourcenar, à entre à l’Académie française.
Helléniste et intellectuelle passionnée par Thucydide, célèbre historien athénien dont elle disait volontiers qu’il était l’un des hommes de sa vie, elle défendait farouchement l’enseignement des langues anciennes, et non mortes, dans les établissements scolaires. Une dame qui déclare : « Pourquoi tirerait-on davantage d’une rencontre avec n’importe qui que d’un tête-à-tête avec Andromaque ou Hector ? » ne peut que susciter ma sympathie. J’avoue n’avoir gardé aucun souvenir de mes deux années d’études du grec ancien sauf, effectivement, l’immense plaisir de déconnecter de la vie réelle pour se plonger dans ces écritures d’un autre âge qui cependant n’étaient pas si éloignées des préoccupations du moment.
Comme elle, je suis favorable à l’enseignement du latin et du grec car il faut de la rigueur et étudier Pline ou Ovide, Sophocle ou Euripide ne peut être que bénéfique pour la formation intellectuelle de nos jeunes. Le latin et le grec ne sont pas des matières « has been » et traduire des textes anciens peut être source de plaisir et donner des réponses aux questions essentielles sur la démocratie, la politique et la citoyenneté.
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