Que ceux qui aiment les vrais romans avec une histoire, des personnages, des dialogues, des descriptions, une intrigue, un suspens, un dénouement, ne se laissent pas abuser par la classification « roman » qui paraît sur la couverture du dernier ouvrage de l’auteur. Car ce n’est pas un roman dans le sens classique du terme. Jean d’Ormesson se défend en déclarant que la vie est un roman et que l’univers est une histoire. Certes… Mais ce n’est quand même pas un roman. Il s’agit plutôt d’une longue dissertation sur le monde, son passé et son futur, la place de l’homme dans l’univers, l’existence ou non de Dieu, bref tout ce qui obsède Jean d’Ormesson depuis toujours, vraisemblablement, et qu’il ressasse d’autant plus qu’il approche de son propre terme. Mais alors qu’il nous parle tout au long des deux cent pages du caractère mortel de l’homme, de l’amorce de sa mort dès sa naissance, de la futilité d’une existence qui se compte au mieux en quelques décennies, Jean d’Ormesson parvient à nous enchanter par sa capacité à nous faire partager son amour de la vie et du monde qui l’entoure.
Ceux qui ne l’aiment pas diront qu’il ratiocine ; moi qui l’aime bien, je trouve qu’il écrit toujours aussi merveilleusement bien, même si toute cette littérature a un goût de déjà lu. Et le titre, à lui tout seul sinon un poème en tout cas un parfait alexandrin, illustre bien le propos du livre dont on découvre chaque phrase avec bonheur tant les mots agencés par l’auteur enchante le lecteur qui veut bien se laisser bercer par la musique qui s’en dégage.
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si l’ on se sens enchanté par ce livre,
alors pourrions nous nous aussi l’ être!
une description bien rythmée aussi merci Isabelle!
… et un de plus ! Ce livre figurait sur la liste de mes prochaines lectures, et voici un article qui me donne encore davantage envie de le lire; merci Isabelle (Ah! le « Plaisir de Dieu », livre qui a marqué ma recontre avec d’Ormesson, il y a un bout de temps déjà…)
Je suis heureuse d’y contribuer car c’est un peu le sens des résumés dans mon blog. Bonne lecture, Olivier. Quant à moi, je suis par la lecture à Granville et ne manquerai pas d’en faire également un résumé aussi objectif que possible, en essayant de dépasser la sympathie que vous m’avez inspirée lors de cette journée au Livre sur la Place.
Je dirais plutôt : « C’est une chose étrange que la fin de ce monde »…
Pourquoi serait-ce étrange ? N’y a-t-il pas une fin à tout ?
Etrange par l’indifférence qui l’entoure, par la façon dont cela se passe…
)
La fin d’un monde est nécessaire à son évolution tout comme la mort est nécessaire à la vie, nous sommes bien d’accord