Suite aux propos de la lauréate du Goncourt, Marie NDiaye, Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis, demande un droit de réserve pour les Prix Goncourt.
Certes, les propos de l’écrivain, exprimés avant l’obtention du Prix, sont sans doute excessifs ; ils expriment néanmoins haut et fort ce qu’une partie des Français pensent tout bas : la France de Sarkozy n’est pas la France qu’on aime !
J’ai déjà donné par ailleurs mon opinion sur la liberté d’expression qui doit être maintenue sauf à laisser proférer par des individus malveillants des propos racistes, homophobes, antisémites, etc. Mais si un écrivain, ou n’importe quel citoyen, n’a plus le droit de dire qu’il ne cautionne pas l’action du gouvernement en place, alors autant les baîllonner et les envoyer au Goulag ! S’il faut, pour obtenir un prix littéraire, écrire politiquement correct, alors mieux vaut supprimer ces prix qui doivent viser à récompenser les écrivains pour leur talent d’auteur et non pour leurs idées politiques.
Selon Monsieur Raoult, «Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d’un certain respect à l’égard de nos institutions». Il me semble que chaque Français, célébre ou inconnu, doit respecter les institutions françaises. Cela ne devrait pas l’empêcher de critiquer le président et ses ministres s’il n’est pas d’accord avec la politique menée dans le pays. Et on peut aimer la France tout en regrettant ce qu’elle est devenue sous l’influence d’un groupe de personnes.
Monsieur Raoult s’en défend, mais il s’agit bien de censure quand il demande aux lauréats des prix littéraires de tenir leur langue (sic). C’est justement parce qu’ils ont atteint une certaine notoriété, en France mais également à l’étranger, que les écrivains doivent pouvoir s’exprimer librement car ils représentent une catégorie de citoyens. Enfin, Monsieur Raoult, par sa réaction, donne raison à Madame NDiaye qui dénonçait dans l’interview une «atmosphère de flicage, de vulgarité».
Le refus de la critique n’est-il pas un signe de faiblesse ?
Ainsi donc dans la France de 2009, le lauréat d’un prix littéraire doit encenser le chef de l’UMP… ça commence à devenir très grave!
A un moment de sa vie, Voltaire était exilé près de Berlin.
Il terminait ses lettres par « ecr. l’inf. » (écrasez l’infâme)
« écrasez l’infâme » était l’expression d’une lutte contre le fanatisme religieux, et plus généralement, contre l’intolérance et l’oppression
Et oui… Monsieur Raoult (c’est marrant, à chaque fois que je dis son nom, j’ai l’impression de degu…), Monsieur Raoult, disais-je, reconstruirait bien le mur de Berlin histoire de se jouer Stasi for ever…
La France pourrait bien, si on n’y prend garde, passer de démocratie à démocratie populaire.
Les nostalgiques du populo-totalitarisme de Vichy à la botte du despote, n’ont aucune pudeur à cirer ainsi les godasses d’un petit arriviste.
Les Raoult, Lefèbvre et consorts devraient se méfier des écrivains qui pourraient bien un jour tremper leurs stylos dans du poison pour vilipender cette racaille et les renvoyer au néant donc il ne devraient jamais être sortis.
Et comme moi, je n’ai pas de prix littéraire, je n’ai pas à me plier au devoir de réserve…
Messieurs les censeurs, non seulement, je ne vous salue pas, mais en plus je vous emm…