Il y a vingt ans, j’étais scotchée devant mon téléviseur. Cela faisait dix-huit mois que j’étais rentrée d’Allemagne ; je me sentais à la fois très concernée et très émue à la vue des images diffusées, même si je n’avais jamais visité Berlin. J’avais tout à fait conscience d’assister à un évènement mondial qui entrerait dans les livres d’Histoire. Les amis que je conservais en RFA partageaient mon enthousiasme et mon émotion.
Quelques mois plus tard, lors d’une visite à Stuttgart, j’écoutais les propos de mes amis, déjà plus mitigés car la RFA subissait douloureusement l’absorption de sa sœur jumelle. Et j’avais le beau rôle de crier haut et fort que la liberté valait bien tous les sacrifices.
Vingt ans plus tard, je comprends mal les manifestations nostalgiques de certains descendants d’habitants de l’ancienne RDA vis-à-vis d’un régime qui avait certes préservé leurs parents et grands-parents du chômage et de la corruption, mais tout de même privé de la libre circulation. Oublient-ils que des familles ont été brutalement séparées et dans l’impossibilité de se retrouver durant toutes ces années ? J’ai envie de leur dire que la liberté n’a pas de prix, ou plutôt que son prix, aussi élevé soit-il, est toujours le bon.
Alors oui, la chute du mur de Berlin est un évènement qu’il faut absolument commémorer. Mais là, depuis une semaine, il ne se passe pas une heure sans qu’il ne nous soit rappelé, à la TV et à la radio, que le 9 novembre 2009, le symbole d’un pays totalitaire est tombé. Alors là, ce n’est plus de l’info, c’est du rabâchage et mon crâne commence à souffrir de chaque coup de pioche assené jadis dans le béton de ce mur de la honte que l’Occident avait laissé ériger sous ses yeux !
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