Il a fallu un 24e suicide pour que l’Etat s’émeuve de ce mal-être au sein d’une entreprise qui est des fleurons de l’industrie française.
Les salariés, hommes et femmes, ne sont plus traités comme des êtres humains mais comme de vulgaires pions que l’on place et déplace au gré des besoins, des restructurations, des mutations, des réductions d’effectif. Soumis à des pressions considérables et à une surveillance qui frise l’indécence, le personnel est balancé sur des plate-formes d’appel sans aucune considération pour la formation et l’expérience passées. Un technicien doit par exemple s’improviser télévendeur avec des objectifs à atteindre…
Quelle est donc cette société où un employé préfère se donner la mort plutôt que d’aller travailler ? Au lieu de remplacer à tour de bras les hommes par des machines parce que ces dernières ne sont jamais malades ni enceintes ni susceptibles de se suicider en situation de stress intense, ne faudrait-il pas mettre un frein à cette course au profit et revaloriser le travail à la fois par le salaire et la considération ?
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que dire sinon! c’ est horrible que ce soit ton article sur la rémunération en lieu scolaire! ( une révolte) aussi terrible de constater que le stress conduira chacun de nous vers des maladies comme la fibro ou autres! écœurée vraiment merci Isabelle de nous ouvrir les yeux j’ attends les réactions!
Toujours employée France Télécom jusqu’en 2010, mais sur la touche depuis 4 ans. En CFC (Congés de Fin de Carrière), et ravie de ne plus être obligée de travailler. Et pourtant j’aimais mon travail et j’étais fière de travailler pour cette grande maison, en quelque sorte une grande famille.
Dans les années 70, la France était très en retard au niveau de la téléphonie. Nous avons tous ensemble fait grandir cette administration, mais toujours dans l’esprit « service public ». Administration plus que bénéficiaire, elle se suffisait à elle-même, et l’Etat se servait naturellement au passage. Jamais nous n’aurions « arnaqué » nos abonnés. Victime de son succès, F.T. a été privatisé, puis a acheté Orange et est devenu l’un des plus importants opérateurs téléphoniques mondiaux (avec aussi la plus grosse dette !). L’Etat était l’actionnaire majoritaire, les premiers touchés furent les techniciens, obligation de sous-traiter la partie technique au bénéfice des entreprises privées.
L’Etat et notre ministre de l’époque ont oublié que cet essor, ils le doivent aux employés qui ont travaillé pour faire de cette administration une grande entreprise.
Nos abonnés deviennent des clients, c’est à ce moment là que l’on demande aux salariés encore plus, il faut devenir vendeur ; les techniciens, les informaticiens, les comptables, tous doivent oublier leur métier, ordre de vendre, de faire n’importe quoi, vendre de l’internet à une grand-mère sans ordinateur, qu’importe l’abonnement est fait. De ces exemples, mes collègues peuvent vous en écrire de nombreux. Mais cette pratique que personnellement je considère malhonnête, beaucoup ne supportent pas de l’appliquer et le mal-être s’installe au travail, fini l’esprit d’équipe, fini le travail bien fait, gloire à celui (celle) qui va vendre n’importe quoi à n’importe qui …
Je suis triste pour mes collègues, je suis triste que certains choisissent la mort et je suis solidaire avec ceux qui ont encore le courage de se battre ! Allez collègues courage, n’oubliez pas la solidarité que nous avions et que vous avez perdue, avec elle tout est possible !