Je suis décidément née trop tard !
Quand j’étais à l’école, on était puni si on faisait l’école buissonnière avec en prime une fessée des parents. Au collège puis au lycée, on écopait d’heures de colle si la contrefaçon du billet d’excuse ne parvenait pas à convaincre le prof…
Aujourd’hui, pour pallier l’absentéisme des enfants et adolescents dans les établissements scolaires, il est question, à l’instar de ce qui se pratique déjà en Grande-Bretagne, de les rémunérer !… Il est certain que dans ces conditions, je n’aurais peut-être pas quitté le bahut, ma famille et mon pays à dix-huit ans pour me rendre, justement, dans cette chère Albion qui ne payait pas encore ses écoliers mais fournissait du travail à tous ceux qui en réclamaient.
Tout de même, est-il bien moral de rémunérer des jeunes pour l’enseignement qui leur est offert ? Au lieu de les appater avec quelques sous, ne faudrait-il pas rehausser les bas salaires, faciliter la première embauche et payer les employés à la hauteur de leurs études puis de leur expérience professionnelle ? Il me semble que cela serait une réelle motivation. Car je comprends que ces jeunes, devant le nez desquels on brandit régulièrement les chiffres du chômage et les courbes descendantes du pouvoir d’achat, n’aient pas envie d’user le fond de leur culotte sur les bancs de l’école avec pour principale perspective le bureau le plus proche de l’ANPE… Et quand on sait qu’après quarante ans de vie active, un smicard touche à la retraite environ deux cents euros de plus que le minimum vieillesse, cela laisse rêveur…
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Archive journalière du 6 oct 2009
Il a fallu un 24e suicide pour que l’Etat s’émeuve de ce mal-être au sein d’une entreprise qui est des fleurons de l’industrie française.
Les salariés, hommes et femmes, ne sont plus traités comme des êtres humains mais comme de vulgaires pions que l’on place et déplace au gré des besoins, des restructurations, des mutations, des réductions d’effectif. Soumis à des pressions considérables et à une surveillance qui frise l’indécence, le personnel est balancé sur des plate-formes d’appel sans aucune considération pour la formation et l’expérience passées. Un technicien doit par exemple s’improviser télévendeur avec des objectifs à atteindre…
Quelle est donc cette société où un employé préfère se donner la mort plutôt que d’aller travailler ? Au lieu de remplacer à tour de bras les hommes par des machines parce que ces dernières ne sont jamais malades ni enceintes ni susceptibles de se suicider en situation de stress intense, ne faudrait-il pas mettre un frein à cette course au profit et revaloriser le travail à la fois par le salaire et la considération ?
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