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Archive mensuelle de octobre 2009

Ma vie en fauteuil roulant

mavieenfauteuilroulant.jpg Autobiographie de Jean-Jacques Badie

L’auteur a une cinquantaine d’années lorsqu’il contracte la sclérose en plaques et se retrouve assez rapidement en fauteuil roulant. Il nous raconte sa vie au quotidien et dénonce les dysfonctionnements de la machine administrative française.

Ecrit avec humour.

 

Et hop ! deux semaines de vacances !

Eh oui ! nous partons en vacances ! Mais contrairement aux apparences, mon statut d’indépendant ne me donne pas l’opportunité de prendre davantage de vacances que les salariés. En effet, pour la première fois depuis 2004, j’aurai pris cette année cinq semaines de congés… non payés !
A nous donc le crachin et le soleil bretons, les vagues et les embruns de l’océan. A nous les balades, le farniente, la lecture, la peinture et l’écriture, les parties de scrabble et de yams.
A propos de lecture, un nouveau sondage est en place.
Je pars comme d’habitude avec tout mon matériel informatique de nomade, mais sans boulot. Même si je n’ai pas l’intention d’ouvrir l’ordinateur tous les jours, je pense que je ne pourrai résister à l’envie de poster quelques articles dans le blog… et j’ai surtout l’intention d’avancer dans le troisième tome de ma saga familiale.

Résultats du sondage du 21 septembre 2009

Ce sondage n’a malheureusement pas passionné les internautes…
A la question : « Etes-vous favorable à une loi afin que des assistants sexuels formés pour les handicapés aient un statut légal et professionnel ? », seules 13 personnes ont voté. 11 votants ont répondu oui tandis que deux ne se prononçaient pas.

Les trompeuses apparences

Nous sortions du supermarché. Notre attention fut attirée par des cris. Nous vîmes deux femmes et un homme, d’origine manifestement maghrébine, vêtu de noir en train d’essayer de leur arracher un sac de courses. Sans nul doute possible, les deux malheureuses, à première vue la mère et la fille, étaient agressées par le gaillard.
Tétanisées, nous ne savions que faire lorsque nous vîmes un homme jeune, taillé comme un athlète et habillé d’un bermuda et d’un T-shirt laissant paraître sa forte musculature, accourir. Entre-temps, la plus âgée des deux femmes avait réussi à arracher le sac de courses, à pénétrer dans la voiture et à mettre le moteur en route. L’autre hurlait qu’on voulait lui arracher son sac à main. L’homme en noir était effectivement accroché d’une main à ce sac et de l’autre essayait, assez maladroitement il faut bien le dire, de neutraliser sa victime à l’aide d’une bombe de gaz. De toute évidence, il eut été plus à son aise face aux poings d’un homme que devant cette furie braillante et gesticulante.
Le jeune sportif volait donc au secours de la victime en faisant saillir ses muscles lorsque l’homme en noir l’arrêta net en lui présentant son badge. Il cria quelques mots et le sportif s’en alla au pas de course dans le magasin. Quelques minutes plus tard, tandis qu’il se débattait toujours pour empêcher la jeune femme au sac de lui échapper, une caissière arriva munie d’un bloc et d’un stylo. Elle écrivit quelque chose, probablement la marque et le numéro d’immatriculation de la voiture, et fit un signe à l’homme en noir qui lâcha prise. La jeune femme monta dans la voiture qui s’élança dans un vacarme de crissement de pneus et de moteur hurlant.
C’est alors que nous avons réalisé que l’agresseur présumé était en fait le vigile du magasin et les « victimes » probablement des voleuses !

Mademoiselle Chambon

mademoisellechambon.jpg Film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika, etc. 

Jean est maçon, Véronique Chambon institutrice. Il est un modèle dans son genre : bon mari, bon père, bon fils, bon employé. Elle vit seule, plus ou moins en rupture avec sa famille. Alors que tout les oppose, ils vont tomber amoureux, touchés par un coup de foudre réciproque qui les emporte et risque de tout balayer autour d’eux.
Un film tout en douceur, en longueur, en silence, en regards, en frôlements.
D’après un roman d’Eric Holder, un peu malmené par un scénario qui a pris quelques libertés avec le texte initial. A voir pour le jeu des deux acteurs principaux.

Oscar et la dame rose

oscaretladamerose.jpg Conte d’Eric-Emmanuel Schmitt

Oscar, 10 ans, est un petit garçon leucémique en phase terminale. Personne n’ose lui parler de la mort, encore moins lui dire qu’il n’en a plus que pour dix jours. Mamie-Rose, visiteuse d’hôpital qui se fait passer pour ancienne championne de catch pour illustrer ses propos de jolies métaphores, va l’aider à vivre pleinement ses derniers jours et atteindre un niveau élevé de spiritualité. Elle commence par lui proposer d’écrire chaque jour une lettre à Dieu pour lui parler de sa journée et formuler un voeu.
Un émouvant conte philosophique sur le courage des enfants malades face à la lâcheté des adultes.

Badinter, l’épreuve de la justice

Texte transmis par un internaute, fidèle lecteur de ce blog :
« Le livre de référence 

Dreyfus (Pauline), Badinter, l’épreuve de la justice, Editions du Toucan, 2009, 364 pages.  La lecture du livre de Pauline Dreyfus intitulé Badinter,  l’épreuve de la justice a l’intérêt de nous rappeler que le mérite d’un homme ne devrait jamais rien devoir à son nom ou à ses relations mais toujours s’apprécier au regard de ses actions et de ses combats .
Impopulaire lorsqu’il était ministre, Robert Badinter a mis des années à conquérir sa place dans le panthéon des Français. Il est aujourd’hui célébré par tous, à droite comme à gauche pour sa rectitude, son intégrité morale et son courage dans l’action politique. 
Contrairement à la nouvelle génération de gouvernants, Robert Badinter n’a jamais aimé parler de lui, se tenant toujours en marge des fastes de la République, considérant que seules importaient ses idées et ses valeurs.
Austère, pudique et réservé, il a toujours refusé d’écrire ses mémoires et a seulement «toléré», à ce jour , la biographie « non autorisée » de Pauline Dreyfus. 

Personne n’aime autant la France que ceux qui l’ont choisie 

Qui sait que la vie de Robert Badinter s’est jouée en 1943, lorsqu’il a vu son père arrêté sous ses yeux par la Gestapo de Klaus Barbie à Lyon et que, dès l’âge de 15 ans, il a décidé de vouer sa vie à la justice ? Issu d’une famille de juifs de l’Est, Robert Badinter a été élevé par ses parents dans l’amour de la France et de la République. Alors qu’il avait une quinzaine d’années, son père est  donc arrêté , victime de la politique raciste et antisémite du régime de Vichy. Il ne reviendra jamais de déportation !
Robert Badinter en conservera une blessure indélébile assortie d’une question lancinante : comment la France qui a donné l’asile à sa famille, cette terre d’accueil qu’il aime tant, qu’il admire tant, la patrie des lumières, a- t-elle pu persécuter les siens avec un tel acharnement ? 

Avocat à 22 ans, il est parrainé par Me Henri Torrès, un ténor du barreau de Paris qui lui apprend l’art de l’éloquence et lui fait partager ses convictions humanistes. Il intervient aux côtés de Me Torres dans la défense de Georges Guingouin, héros de la résistance limousine victime d’un double règlement de comptes des vichystes et des communistes, qui bénéficiera d’un non-lieu en 1959.  Il participera ensuite aux grands procès qui ont émaillé le conflit algérien. En 1965, il réalise un vieux rêve auquel il avait dû renoncer faute de moyens : il réussit  l’agrégation de droit privé  et dispensera des enseignements de droit pénal à l’université, d’abord à Besançon puis à Amiens. La même année, il s’associe à Jean Denis Bredin pour fonder un cabinet d’avocats d’affaires. 

Le combat pour la vie 

Après avoir été, pendant plusieurs années, un brillant et prospère avocat d’affaires, Robert Badinter devient l’ avocat des causes désespérées puis l’avocat de l’abolition de la peine de mort. Parallèlement à une vie professionnelle intense, Robert Badinter, sympathisant de la Ligue des droits de l’homme, publie régulièrement des articles pour dénoncer la peine de mort. Le 29 septembre 1971, à l’occasion d’une prise d’otages qui tourne au drame à la centrale de Clairvaux, dans un article publié dans le journal Le Monde intitulé « la loi du talion », il écrit : « face à une société qui réclame vengeance, il faut raison et surtout humanité garder. Ces hommes, tels qu’ils sont révélés, sont une forme de malheur. On ne se protège pas du malheur en mettant à mort ceux qui en sont les instruments ». 

Au procès de Troyes, il est l’avocat de Bontems, l’un des deux preneurs d’otages de Clairvaux qui sera condamné à mort malgré une participation improbable à l’exécution des otages, exécution revendiquée par Buffet. Il vit comme un échec personnel cette condamnation et surtout le rejet par le Président de la République du recours en grâce déposé en faveur de son client. En mai 1973, il publie le récit de son expérience dans L’Exécution, livre qui n’aura aucun succès lors de sa parution. Il y revendique « une justice qui n’a pas perdu l’amour des hommes ». Estimant que le devoir d’un avocat est de défendre toutes les causes, il accepte d’être l’avocat de Patrick Henry dont il sauvera la tête contre toute attente, grâce à un vibrant plaidoyer contre la peine de mort. 

Pour les Français, Robert Badinter est devenu « Monsieur  Abolition ». Il va, pendant de nombreuses années,  défendre cette cause impopulaire avec passion et courage tant sur le plan judiciaire que médiatique.
A la fin de l’année 1978, trois condamnés à mort, dont les condamnations ont été cassées par la chambre criminelle de la Cour de Cassation, doivent être rejugés . Mohamed Yahiaoui, Michel Rousseau, Norbert Garceau vont tous les trois demander à Robert Badinter d’assurer leur défense. A trois reprises, Robert Badinter va réussir son impossible pari : sauver la tête d’un criminel que tout accable. 
Malgré des insultes, des menaces en tous genres et  même un attentat qui aurait pu coûter la vie à ses enfants, Robert Badinter ne cessera pas de se battre comme avocat et comme militant pour obtenir  la suppression de la peine de mort alors que tous les sondages de l’époque indiquaient que plus de 60 % des Français étaient favorables au maintien de la peine capitale. 

Il lui faudra attendre 1981, l’élection de François Mitterrand puis sa nomination comme Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, pour réaliser son idéal de justice.  Une page de l’histoire judiciaire de notre pays se tourne lorsque Robert Badinter se présente devant la représentation nationale le 17 septembre 1981 en disant : « j’ai l’honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée Nationale d’abolir la peine de mort en France… »
Dans une intervention historique, il dresse un vibrant plaidoyer pour la vie et pour la justice :
« Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue ; demain, grâce à vous, il n’y aura plus dans les prisons, pour notre honte commune, d’exécutions furtives à l’aube, sous un dais noir ; demain, grâce à vous, les pages sanglantes de notre histoire auront été tournées…. ». Il obtient  la suppression de la peine de mort à une écrasante majorité et, à la surprise générale, il réussit par une intervention moins médiatisée mais tout aussi émouvante, à convaincre les sénateurs, majoritairement de droite et hostiles à son projet, de voter également l’abolition de la peine de mort . 
Grâce à Robert Badinter, la France est devenue le 22e État abolitionniste du monde, transformant ainsi en réalité l’utopie évoquée par Victor Hugo dans sa préface du  Dernier jour d’un condamné

Le combat pour la Justice 

Robert Badinter est assurément entré dans la mémoire collective parce qu’il a fait abolir la peine de mort en France en 1981. En février 2005, à l’occasion d’un sondage réalisé par l’institut BVA sur le bilan des années Mitterrand, à la question « quelles mesures vous ont le plus marqué ? », la réponse « l’abolition de la peine de mort » arrive largement en tête, avec 54 % des voix. Mais il serait réducteur de ne retenir que l’abolition de la peine de mort à l’actif de Robert Badinter au Ministère de la Justice. Robert Badinter a été un grand ministre de la justice, sinon le plus grand de l’histoire de la République. Il a fait entrer la justice dans l’ère de la modernité et a fait progresser, comme jamais auparavant,  l’ État de droit dans notre pays.
Il a supprimé les juridictions d’exception, abrogé la Cour de sûreté de l’État, le Haut tribunal militaire, la Cour de justice militaire, les tribunaux permanents des forces armées.
Il a donné aux militaires les mêmes droits que ceux accordés aux civils.
Il a abrogé la loi anticasseurs votée en 1970, à la suite des événements de mai 68.
Il a supprimé le délit d’homosexualité et l’article 331 du code pénal, hérité du régime de Vichy qui fixait de manière discriminatoire la majorité pour les relations homosexuelles à 21 ans alors qu’elle était de 15 ans pour les relations hétérosexuelles.
Il a permis aux citoyens français de saisir les instances européennes pour violation des droits de l’homme en levant la réserve que le président Giscard d’Estaing avait fait inscrire en 1974 lors de sa ratification et en autorisant la saisine individuelle de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg. Attendue par tous les juristes, cette réforme a constitué une avancée remarquable du droit et un progrès essentiel pour les libertés publiques.
Il a fait abroger la loi Sécurité et liberté, dénonçant les vices de la politique sécuritaire menée par son prédécesseur, Alain Peyrefitte. 

Surtout, Robert Badinter est le premier à s’être préoccupé de la situation des victimes d’infractions dont il va améliorer considérablement les droits . En 1983, il promulgue une loi permettant une réparation systématique et égale pour toutes les victimes. En 1985, il complète ce dispositif en faisant voter la loi qui porte désormais son nom et qui permet une indemnisation quasiment automatique des accidentés de la route, facilitant ainsi le règlement d’ énormes contentieux de responsabilité encombrant les juridictions. A la suite d’une recrudescence d’actes de terrorisme et de mouvements dans la police liés notamment à la généreuse loi d’amnistie promulguée par son prédécesseur, Maurice Faure, de son action mal comprise pour améliorer les prisons françaises, Robert Badinter subira des attaques populistes extrêmement dures et injustes. 

Homme de conviction, Robert Badinter n’a jamais renoncé ; malgré les épreuves, il ne s’est jamais trompé de combat. Dans les circonstances les plus difficiles, il tiendra bon et restera fidèle à ses convictions, disant plusieurs années après : « j’en ai bavé, mais ça en valait la peine ». De fait, plus les années passent et plus Robert Badinter  résiste ; plus que tout autre, à l’inventaire des années Mitterrand ! 

Le combat pour le Droit 

Succédant à Daniel Mayer, Robert Badinter a été Président du Conseil Constitutionnel de 1986 à 1995. Il a donné à cette institution un rayonnement et une légitimité qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait su lui apporter. D’abord soupçonné de partialité parce que nommé par un président de gauche, Robert Badinter affirme dès sa prise de fonction : « chacun, lorsqu’il est appelé à rejoindre le conseil constitutionnel, doit faire taire sa sensibilité particulière pour ne plus prendre en considération que ce qui nous est commun et qui transcende nos différences : l’amour de la liberté, l’intérêt de la République et les progrès de l’État de droit. » Pendant sa présidence, Robert Badinter a toujours veillé à ce que les passions partisanes et politiciennes ne puissent jamais altérer ou réduire les libertés fondamentales. Il a fait du Conseil Constitutionnel un outil fondamental de l’État de droit sans en faire un «gouvernement des juges » . 

Il est de ceux pour qui le Droit n’est pas un instrument de puissance et de domination sociale mais au contraire un moyen permettant d’assurer la justice, de libérer les énergies et de garantir les droits fondamentaux de l’homme. Selon lui, la loi ne doit pas être qu’ une suite de règlements mais elle doit aussi et surtout exprimer les valeurs de la République. A l’issue de son mandat au Conseil Constitutionnel, Robert Badinter sera élu au Sénat où il ne cessera de défendre  l’État de droit, les droits de la personne humaine et de militer pour une justice indépendante, égale pour tous et respectueuse des droits de chacun. 

Le combat pour l’homme 

En 1988, Robert Badinter publie avec son épouse Élisabeth, une monumentale biographie de Condorcet, un homme selon eux injustement tombé dans l’oubli en dépit de la fervente admiration de quelques hommes politiques comme Jaurès qui disait : « la pensée de Condorcet appartient au patrimoine de la République ». De cet homme qui est pour eux l’image de la vertu en politique et de sa compagne Sophie de Grouchy, les époux Badinter vont faire revivre l’existence avec bonheur : bon nombre des combats de Condorcet sont aussi les leurs.
Evoquant Condorcet , Robert Badinter s’ exprime ainsi : «Parce que, dans la tempête de l’histoire, son action est demeurée conforme à ses principes, qu’il a toujours refusé le recours à la violence mortelle, qu’il n’a jamais trahi ses convictions ni confondu pouvoir et enrichissement, Condorcet demeure un héros de la République. » 
Robert Badinter n’est-il pas lui aussi un héros de la République ?
Champion des droits de l’homme, il continue à militer pour obtenir l’abolition universelle de la peine de mort dans tous les pays du monde et notamment aux États-Unis.
En France, il est de tous les combats contre  l’obscurantisme, l’antisémitisme, le racisme et le négationnisme, pour la justice, la liberté et la dignité de l’homme. 

A 81 ans, il est toujours l’avocat infatigable des causes qui peuvent paraître désespérées. Tant qu’il sera là, sa conscience ne sera sans doute jamais au repos, ayant fait sien une fois pour toute le mot de Chamfort, « seuls les passionnés ont vécu, les autres ont duré ».
Robert Badinter, «  l’homme qui ne s’est jamais trompé de combat », est assurément l’honneur de la République. 
En parlant de Victor Hugo, Robert Badinter déclarait lors d’une conférence :« il est des combats qui éclairent une vie ».
Comme Robert Badinter, engageons-nous avec courage et détermination pour défendre la Justice et le Droit ; Avec lui et comme lui, continuons ces beaux combats qui donnent du sens à la vie ! » 

Pascal Bridey
Magistrat 

La promesse des sources

lapromessedessources.jpg Roman de Christian Signol

Constance Pagès, la quarantaine, divorcée et maman d’une adolescente, vit et travaille à Paris où elle a, comme on dit, réussi sa vie professionnelle.
Pourtant, lorsque son père décède, à son arrivée dans son Aubrac natal, le passé la rattrape et la submerge. Au village, certains souhaitent qu’elle vende la coutellerie paternelle tandis que d’autres espèrent que la fille du Père Pagès, partie vingt ans plus tôt pour la capitale et jamais revenue au pays, prendra la relève. Contre toute attente, Constance donne sa démission, vend son appartement parisien et part avec sa fille, contre son gré, en Aveyron pour essayer de sauver la fabrique de son père et les emplois de quelques ouvriers.
Outre les difficultés économiques contre lesquelles elle va courageusement se battre, Constance va aller de surprise en surprise.
Un livre agréable à lire, comme souvent les Signol. Dommage que l’on devine la fin assez vite…

« La mauvaise vie » de Frédéric Mitterrand

J’avais beaucoup apprécié la qualité littéraire de ce livre au moment de sa sortie et trouvé courageuse la démarche de l’auteur qui confessait ses pratiques sexuelles tarifées avec des garçons en Thaïlande. Dans cet ouvrage, écrit sans concession ni complaisance, Frédéric Mitterrand dévoile sans tabou les rouages du tourisme sexuel dont il ne fait pas l’apologie. Dans ses pages rédigées avec le talent qu’on lui connaît, il y parle surtout de la souffrance d’être différent à une époque où l’homosexualité était encore un délit. Le garçon qui aimait les garçons est devenu un homme qui aime toujours les garçons et qui aime payer. Il n’y aucune forfanterie ni aucune obscénité dans ce livre qui laisse dans la bouche un goût amer, tant la mélancolie et le mal-être de l’auteur s’incrustent dans le cœur du lecteur. Ceux qui me connaissent savent combien je condamne la pédophilie. Pourtant, je n’ai jamais pensé à ce crime en lisant « La mauvaise vie ». Au-delà des jeunes garçons thaïs qui vendent leur corps pour aider financièrement leur famille ou payer leurs études, il y avait un homme qui avoue lui-même qu’il participe de la maladie dans le désir de payer pour un peu d’amour. Au-delà du scandale de la prostitution juvénile, il y avait de l’empathie pour un homme qui avait souffert de ses choix.
Interviewé par Laurence Ferrari au journal de 20H sur TF1 dont j’ai vu la vidéo sur Internet, Frédéric Mitterrand a nié en bloc avoir eu, en Thaïlande, des relations sexuelles tarifées avec des jeunes garçons. Il insiste sur le fait que ses partenaires avaient son âge à l’époque, la quarantaine… Pourtant il est bien question, dans ces pages qui créent la polémique aujourd’hui, de garçons, d’éphèbes, d’étudiants. Certes le livre n’est pas classé dans la catégorie « autobiographie »… Mais pourquoi avoir écrit avec autant de courage pour ensuite nier avec autant de lâcheté ?
Mais aussi, pourquoi ce livre, sorti en 2005, est-il aujourd’hui controversé alors qu’il fut un véritable succès de librairie ? Etait-ce, en 2005, plus tolérable qu’en 2009 qu’un homme payât pour les services d’un jeune prostitué ?
Cette affaire va sans nul doute recréer l’amalgame entre l’homosexualité, la prostitution masculine, la pédérastie et la pédophilie.

Immunité cinématographique ?!?

Depuis une trentaine d’années, le cinéaste Roman Polanski fuit la justice américaine suite à un viol sur mineure (jeune fille de treize ans) préalablement droguée et enivrée par le violeur présumé (qui avait d’ailleurs plaidé coupable lors de son arrestation au moment des faits avant de prendre la fuite pour l’Europe par crainte de retourner en prison…).
Arrêté au cours d’un festival en Suisse, Roman Polanski a immédiatement bénéficié du soutien de nombreuses personnalités du monde cinématographique et politique qui ont crié au scandale que l’on puisse ainsi livrer un immense artiste à la justice pour des faits qui remontent à trente ans.
Certes, on peut se demander pourquoi tant d’années ont été nécessaires pour livrer M. Polanski, alors même qu’il ne se cachait pas…
Mais au nom de quoi un cinéaste, fût-il talentueux, pourrait-il se soustraire à la justice ? Si le violeur avait été un excellent forgeron ou un génial informaticien, aurait-il bénéficié de la même clémence ? Il faut se garder de l’amalgame qui voudrait que l’on ne puisse dissocier l’homme de l’artiste. Un violeur n’est malheureusement pas toujours un vilain bonhomme inculte ; il est même souvent un homme cultivé, brillant et estimé. Et le génie ne peut en aucun mettre un être humain au dessus des lois. On peut tout à fait admirer l’artiste et honnir l’homme.

La rémunération des écoliers

Je suis décidément née trop tard !
Quand j’étais à l’école, on était puni si on faisait l’école buissonnière avec en prime une fessée des parents. Au collège puis au lycée, on écopait d’heures de colle si la contrefaçon du billet d’excuse ne parvenait pas à convaincre le prof…
Aujourd’hui, pour pallier l’absentéisme des enfants et adolescents dans les établissements scolaires, il est question, à l’instar de ce qui se pratique déjà en Grande-Bretagne, de les rémunérer !… Il est certain que dans ces conditions, je n’aurais peut-être pas quitté le bahut, ma famille et mon pays à dix-huit ans pour me rendre, justement, dans cette chère Albion qui ne payait pas encore ses écoliers mais fournissait du travail à tous ceux qui en réclamaient.
Tout de même, est-il bien moral de rémunérer des jeunes pour l’enseignement qui leur est offert ? Au lieu de les appater avec quelques sous, ne faudrait-il pas rehausser les bas salaires, faciliter la première embauche et payer les employés à la hauteur de leurs études puis de leur expérience professionnelle ? Il me semble que cela serait une réelle motivation. Car je comprends que ces jeunes, devant le nez desquels on brandit régulièrement les chiffres du chômage et les courbes descendantes du pouvoir d’achat, n’aient pas envie d’user le fond de leur culotte sur les bancs de l’école avec pour principale perspective le bureau le plus proche de l’ANPE… Et quand on sait qu’après quarante ans de vie active, un smicard touche à la retraite environ deux cents euros de plus que le minimum vieillesse, cela laisse rêveur…

Mal-être à France Télécom

Il  a fallu un 24e suicide pour que l’Etat s’émeuve de ce mal-être au sein d’une entreprise qui est des fleurons de l’industrie française.
Les salariés, hommes et femmes, ne sont plus traités comme des êtres humains mais comme de vulgaires pions que l’on place et déplace au gré des besoins, des restructurations, des mutations, des réductions d’effectif. Soumis à des pressions considérables et à une surveillance qui frise l’indécence, le personnel est balancé sur des plate-formes d’appel sans aucune considération pour la formation et l’expérience passées. Un technicien doit par exemple s’improviser télévendeur avec des objectifs à atteindre…
Quelle est donc cette société où un employé préfère se donner la mort plutôt que d’aller travailler ? Au lieu de remplacer à tour de bras les hommes par des machines parce que ces dernières ne sont jamais malades ni enceintes ni susceptibles de se suicider en situation de stress intense, ne faudrait-il pas mettre un frein à cette course au profit et revaloriser le travail à la fois par le salaire et la considération ?

Le Petit Nicolas

lepetitnicolas.jpg Un film de Laurent Tirard avec Maxime Godart, Valérie Lemercier, Kad Merad, etc. d’après l’oeuvre de Goscinny et Sempé.
Nicolas vit heureux. Ses parents se disputent, mais ils s’aiment et ils l’aiment. A l’école, la maîtresse est gentille et ses copains plutôt sympas. Mais un jour, un camarade leur apprend qu’il vient d’avoir un petit frère : une véritable calamité. Et voilà que Nicolas, surprenant une conversation, s’imagine que sa mère attend un enfant. La peur alors s’installe : celle de ne plus être aimé et même d’être abandonné au plus profond d’une forêt tel le Petit Poucet. Il demande donc de l’aide à ses copains pour se débarrasser de l’intrus dès son arrivée…
Un film gentil mais drôle avec quelques bonnes trouvailles et des répliques qui font mouche.

L’enfant des Terres blondes

lenfantdesterresblondes.jpgRoman de Christian Signol

Vincent, dix ans, ne vit que pour sa mère, déséquilibrée et muette à la suite d’un grand choc émotionnel. Un terrible secret entoure la naissance du garçon, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Dans ce petit village de la vallée de la Dordogne, tous se taisent, soi-disant pour le protéger. Il faudra l’insulte d’un autre enfant, dans la cour de récréation, pour que les langues se dénouent et délivre enfin l’enfant, sinon la mère.
Un excellent Signol sur un enfant grandi trop vite à cause de ces fameux secrets de famille qui font tant de mal car ils finissent toujours par exploser à la tête de celui que l’on veut préserver…

Les jardins éphémères 2009

A Nancy, la Place Stanislas est de nouveau transformée en jardin.
Sur le thème « Majorelle et la poésie végétale », les jardiniers de la ville ont voulu commémorer le 150e anniversaire de la naissance de l’artiste lorrain, un des initiateurs de l’Art Nouveau. Un bel hommage au talent de Louis Majorelle.

Les jardins éphémères 2009
Album : Les jardins éphémères 2009
Quand la Place Stanislas de Nancy se transforme en jardin
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suite à la fête des voisins

Article paru dans l’Est Républicain du 1er octobre :

Publié le : jeudi 1er octobre 2009 

 


Les 30 ans du quartier des Gravières

fetedesvoisins.jpg


 

Convivialité et témoignage d’amitié pour l’anniversaire du quartier.

Une quarantaine de personnes ont fêté dernièrement les trente ans du quartier des gravières dans une ambiance chaleureuse.
Dans un îlot de verdure, les habitants se sont retrouvés pour savourer un délicieux couscous élaboré avec beaucoup de talent par une dame du
quartier et la participation active de tous. Comme l’évoque Armand, longtemps porte-parole des habitants lors de la construction du quartier Nous portons l’appellation VS 2 , pour Vigne des sables n° 2 ,le suivi du chantier a donné lieu à des réunions hebdomadaires qui se sont poursuivies pendant des années dans le cadre d’une association syndicale.La gestion et le transport d’une trentaine d’enfants allant à l’école Emile-Gallé, les requêtes pour obtenir un accès au centre de Heillecourt, aménager et entretenir des voies et espaces verts ont forgé l’unité du quartier».
Le
quartier est caractérisé par une grande stabilité,il y a encore 12 familles de l’origine sur les 17 maisons construites.Cependant ce sont vers Nancy et sa banlieue, Paris, l’Afrique du Sud et même la Californie que les enfants de cette première génération se sont tournés pour s’installer. Aujourd’hui, quelques nouvelles familles sont arrivées avec de jeunes enfants.

Ma plus belle histoire, c’est vous

sgolneroyal.jpgEssai de Ségolène Royal

Dans ce livre, la candidate aux dernières élections présidentielles raconte tout sur la campagne, de sa candidature au vote des Français, de la différence de traitement par les médias entre son adversaire et elle, des coups bas des ténors du PS, de sa communion avec les militants, etc. Sans agression envers Sarkozy ni complaisance pour elle-même, elle analyse la campagne afin d’en tirer des leçons pour l’avenir.
Sorti en 2007, ce livre attendait que ma déception de ne pas voir la candidate du PS accéder à la présidence du pays soit un peu retombée. A la lecture de chaque page, la colère me revenait. Comment ses « camarades » ont-ils pu la laisser aussi seule ? Pourquoi certains lui ont-ils même mis des bâtons dans les roues ? Sarkozy n’avait pas besoin de la « descendre », ses propres « copains » s’en chargeaient.
Avoir réussi un si bon score avec aussi peu de soutien est une performance. Et si les électrices s’étaient davantage mobilisées… Mais on ne réécrit pas l’histoire, on la continue. En 2012, Ségolène Royal sera plus forte de son échec de 2007.




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