La fête des mères

Mon seul enfant, un grand gaillard qui fêtera demain son 24e anniversaire, a bien sûr pensé à la Fête des Mères et s’est plié à la tradition. Il est arrivé avec une rose bleue (ma couleur préférée), une carte avec un chat et un gentil mot manuscrit, et deux livres. Et puis il nous a invitées au restaurant. Ce n’était pas la première fois qu’il nous invitait à dîner à l’extérieur ; la première fois était pour fêter son premier salaire ! Et je dois dire que c’est très émouvant, pour des parents, d’être invités au restaurant par ses enfants pour la première fois ! En même temps, on prend un sacré coup de vieux car le petit est devenu adulte sans qu’on s’en aperçoive vraiment.
Quand il était petit, je redoutais beaucoup la Fête des Mères… à cause des cadeaux ! Les maîtresses débordent d’ingéniosité pour faire confectionner à leurs élèves des horreurs en pâte à sel ou des coffrets à bijoux à base de boîtes de camembert ou des colliers en pâtes alimentaires… Les trouver magnifiques est une hypocrisie, déclarer à l’enfant qu’ils sont magnifiques est une preuve d’amour. Ne pouvant dire au mien combien je trouvais ces objets hideux, je les enfermais dans ma chambre pour les soustraire aux regards d’autrui en expliquant que, exclusive, je ne voulais pas que d’autres voient ces cadeaux réalisés uniquement pour moi…
Plus tard, avec son argent de poche, il voulut acheter des cadeaux et choisissait, malgré l’avis défavorable de sa grand-mère qui connaissait bien mes goûts, des clips énormes surmontés de monstrueux « diamants » ! Je savais qu’il choisissait leur taille en fonction de l’amour qu’il me vouait. Les porter cependant devenait héroïque ! Chaque matin, je les accrochais à mes lobes, les enlevais dès que mon fils avait pénétré dans la garderie et les remettais le soir avant d’aller le rechercher. Et quels mensonges j’ai dû inventer quand, par mégarde, j’avais oublié de reclipser ces bijoux à mes oreilles et qu’il les voyait dans le compartiment près du tableau de bord…
Et puis un jour, il découvrit que j’aimais par-dessus tout les livres. Alors là, quel bonheur ! J’attendais désormais chaque Fête des Mères avec impatience pour connaître l’ouvrage qu’il m’offrirait ! Il y joignait parfois une rose unique, à la fois sobre et somptueuse. J’aime beaucoup.
Mon gamin aujourd’hui sait parfaitement ce qui me fait plaisir et nous rions ensemble de ses cadeaux d’autrefois.

2 Réponses à “La fête des mères”


  • J’ai grandi mais il y a encore d’autres étapes à franchir. En tout cas c’est grace à toi si j’ai fait tout ce chemin. J’ai pu suivre les études que je voulais, faire un métier qui me plaît, avoir une bonne éducation et t’en remercie car beaucoup n’ont pas cette chance.

    Merci, bisous.

    Stef

  • oui mon grand c’ est juste en quelques mots la phrase et le résumé de bcp d’ années tu as su en prendre la sève pour en faire une gerbe d’ émotions qui va à ravir au cou d’ isa.
    lorette

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