Tandis que nous nous apprêtions à réveillonner mercredi 24 décembre 2008, un enfant de trois ans mourait dans un hôpital parisien, apparemment des suites d’une erreur humaine.
Le petit Ilyès fut-il la victime d’un personnel de plus en plus j’m’en-foutiste ou celle d’un système de santé qui devient véritablement inquiétant par le manque de personnel et la course à la rentabilité ?
Evidemment, ce n’est certainement pas de chance que ce petit garçon tombe malade un soir de réveillon ! Chacun sait qu’il vaut mieux éviter d’aller à l’hôpital les veilles de jours fériés ! Une parente âgée de plus de quatre-vingts ans, hospitalisée pour une fracture du fémur un 13 juillet, a dû patienter trois jours (pont oblige !) avant de pouvoir être opérée !!!
L’infirmière, qui reconnaît avoir commis une erreur (chlorure de magnésium au lieu d’un sérum glucosé dans la perfusion), a été immédiatement mise en garde à vue comme une criminelle.
Certes un enfant est mort, mais une autopsie était prévue pour le 25 décembre et une enquête ouverte car le chlorure de magnésium est un produit a priori anodin…
Si toute faute mérite sanction, ne faudrait-il pas, plutôt que d’emprisonner les lampistes victimes des conditions de travail épouvantables dans les hôpitaux qui les conduisent à commettre des erreurs de médication et de manipulation, renforcer les équipes afin que médecins et infirmières puissent exercer leur métier convenablement, sachant que le risque 0 n’existe pas ?
Bien sûr, dans d’autres domaines, une erreur humaine entraîne la détérioration d’une machine alors que dans un hôpital, c’est la vie d’un patient qui est en jeu. Mais la garde à vue intempestive et disproportionnée d’une infirmière va dégoûter les jeunes d’une profession par ailleurs difficile, contraignante et mal rémunérée.
Patrick Pelloux, médecin urgentiste dont le livre avait en son temps défrayé la chronique, a demandé la démission de Madame Bachelot, ministre de la santé.
En cette période de « fête », j’ai une pensée pour cette malheureuse infirmière qui a déjà sur la conscience la mort d’un enfant et sera peut-être jugée à la place des véritables responsables.
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