Pendant la nuit, sans bruit, les flocons ont paru
Et valsé dans le ciel avant de toucher terre,
La recouvrant bientôt jusqu’au moindre parterre
D’un mince tapis blanc de nul pas parcouru.
A l’aube cependant le silence est sublime :
La ville a revêtu son manteau virginal,
Et chacun découvrant ce décor hivernal
Est saisi malgré soi d’un respect légitime.
Parfois le vent s’amuse à frôler dans le parc
La cime des sapins frissonnant sous le souffle ;
Le pied d’un banc chaussé d’une étrange tantoufle
Réconforte un rameau recourbé comme un arc.
Moi, si j’étais la neige, à partir de novembre
Je tomberais sans cesse avec l’espoir diffus
De semer un émoi dans ton regard confus,
Au risque de périr sur le seuil de ta chambre.
(Extrait du recueil Amours Multiples)
Magnifique !