Comme tous les mardis après-midi depuis plus de six mois, je garai ma voiture sur un grand parking aérien du Centre-Ville pour me rendre chez un client. Je ne prends pas toujours un ticket, préférant risquer un PV qui me coûte moins cher, mais aujourd’hui, prise d’un pressentiment, je me dirigeai vers l’horodateur pour y glisser deux euros. Un homme d’âge mûr, apparemment d’origine roumaine, vint à ma rencontre. Le plus souvent, je donne une petite pièce à ces malheureux, même si, comme le prétendent certains, ils sont plus riches que moi… Parfois, sans que je sache pourquoi, je ne donne rien, en pestant contre la cherté de la vie en général et celle du parking en particulier.
Aujourd’hui, avisant l’homme qui tendait la main, je cherchais une pièce dans mon porte-monnaie lorsque surgit à mes côtés un colosse qui apostropha le Roumain qui patientait en silence.
Surprise par l’agressivité de l’homme - presque deux mètres pour au moins cent trente kilos de muscles, cheveux ras et tatouages sur les biceps – j’allais donner sa pièce au Roumain lorsque je le vis reculer prudemment sous les injures du géant qui le qualifiait de « parasite comme les Bougnoules et les Blacks » (sic).
Voyant mon geste, il continua à brailler que c’était une honte d’intimider ainsi les femmes. Comme je demeurais coite, il me proposa de m’accompagner au commissariat le plus proche pour porter plainte ! Je n’en croyais pas mes oreilles et commençai à protester en prenant la défense du Roumain qui ne m’avait fait absolument aucun mal.
Mais l’énergumène ne l’entendait pas ainsi et tourna sa colère vers moi ! Il m’accusa, en termes choisis que je ne reproduirai pas ici, d’entretenir la vermine (sic) ! Le Roumain avait disparu ; la peur me vint de ce Français au regard meurtrier. Je préférai me taire et reculai prudemment, laissant mon interlocuteur à sa haine raciale, son verbe haut et ses idées courtes.
Le cœur battant la chamade, je poursuivis mon chemin. A un croisement de rues, un jeune garçon famélique fonça droit sur moi, la main tendue. Portais-je gravé sur le front le mot « nantie » ? Prise de panique, je péchai mon téléphone portable dans ma poche et simulai un appel pour me soustraire au risque d’une nouvelle altercation avec un éventuel nouveau concitoyen trop bien intentionné… Je fis un geste désolé envers le jeune garçon, âgé tout au plus d’une vingtaine d’années, qui m’adressa en retour un sourire triste avant de s’éloigner.
Un peu plus tard, installée devant l’ordinateur de mon client, je ressentis la honte d’avoir cédé à la peur et privé ce gamin d’une pièce. Car même s’il est possible qu’il boive ou se drogue avec l’argent glané, je me dis que peut-être il s’achète tout simplement de quoi manger…
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Oui, toute cette littérature truffée de bons sentiments est agréable à lire. Mais on en a marre d’être sollicité de partout quand on a soi-même du mal à boucler les fins de mois ! Alors que Sarko fasse ce qu’il avait promis de faire…
la Société devient désespérante!
les gens encore plus fous qu’ auparavant!que dire de la misère du monde!
que dire de la cruauté humaine!
l’ accepter! non surement pas!
bravo pour ta témérité ! ta hardiesse!j’ avoue que je ne n’ aurais pas eu autant de sang froid!
» si tous les gars du monde pouvaient se donner la main! »
c’ est une jolie phrase mais mais la réalité actuelle est tout autre!
merci pour nous avoir cité cet exemple de cruauté humaine et surtout de nous faire savoir que nul n’ est en sécurité ! que ce soit le jour ou la nuit le plus exaspérant c’ est que l’ on ne peux même plus agir comme on le souhaite en offrant quelques pièces aux pauvres !!!
Merci pour ce témoignage, très humain. Joli reflet de la situation en France, d’une part, de la misère et du mépris qu’elle engendre, d’autre part, du racisme qui ne prend même plus la peine de se cacher.
Cricri29, vous vous trompez d’ennemi.