Mai 68 : 40 ans

Dès le début de l’année 1967, des milliers d’ouvriers se mirent en grève. Les salaires étaient les plus bas de la CEE, la durée hebdomadaire de travail la plus longue et les impôts les plus élevés. Sans parler des nouvelles ordonnances sur la Sécurité Sociale. Le gouvernement en place fit savoir qu’il était impossible de relever le niveau des salaires, les caisses étant vides (tiens ! ça me rappelle quelque chose !) . Le mouvement gréviste se renforça et s’étendit à toute la France.
Début 1968, les étudiants organisèrent des manifestations, tout d’abord à Paris puis aux quatre coins du pays. De nouvelles réformes jugées injustes ajoutées à des universités bondées et des locaux vétustes, ils avaient quelques raisons de se montrer mécontents, en plus de leur opposition à la guerre du Vietnam et la politique des Etats-Unis.
Du 6 au 10 mai, de violents combats de rues opposèrent étudiants armés de pavés et CRS. Les évènements, largement commentés par la radio, souleva l’opinion publique, déjà en faveur des étudiants.
Georges Pompidou, alors Premier ministre de Charles de Gaulle, Président de la République française, céda sur toutes les revendications estudiantines dans l’espoir de désamorcer la crise. Au contraire, elle s’amplifia. Un million de manifestants défilèrent, ouvriers et étudiants unis pour une même cause. Le mouvement protestataire s’amplifia et plus des deux tiers des travailleurs se mirent en grève. Ce fut une grève quasi générale.
Résultats du mouvement : les accords de Grenelle avec une augmentation du smic de 25% et des autres salaires de 10% (malgré les caisses vides !) et une diminution du temps de travail hebdomadaire.
Cela ne suffisait pas et la crise sociale évolua en une crise politique qui aboutira un an plus tard à la démission du Général de Gaulle.
En 1968, j’avais 11 ans. Hélas trop jeune pour jeter des pavés ! En 2008, à bientôt 51 ans, hélas trop vieille… En admettant que les organisations syndicales parviennent à faire bouger les Français qui ont pourtant au moins autant de raisons de manifester leur mécontentement qu’il y a quarante ans !

5 Réponses à “Mai 68 : 40 ans”


  • et oui! je me demande ou se cache les révoltés!
    les hommes ont ils peur de se mouiller! ou ont tout simplement peur que leurs revendications fassent empirer les choses!
    je ne comprends pas que les rebelles n’ existent plus!
    nous semblons nous contenté de suivre comme les moutons de panurge!!!
    nous semblons être endormi par je ne sais quoi! comme si l’ atmosphère que nous respirons nous rendait dociles!!!
    j’ espère aussi que les syndicats vont lancer un pavé suffisamment gros dans ce marasme! au risque d’ éclabousser les grands!
    ou allons nous!
    guerre ! révolte!
    merci pour cet article cela nous fait plonger dans le passé politique! c’ est une prise de conscience pour tous que de lire ton article!
    bravo! de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas!
    personne ne semble réalisé que même en sachant bien nager nous allons être pris dans un tourbillon infernal ! il ne sera pas aisé de rejoindre la berge ! dans cet océan de non dits!

  • Marie Louise & Émile

    Je pense qu’il trop simple de dire les « syndicats doivent faire bouger les français » C’est une formule ringarde.
    Les syndicats n’ont aucun pouvoir sur les français ( environ 5% de la masse est syndiquée, si tu enlèves les fonctionnaires syndiqués il reste 1,5% de français syndiqués dans le privé)
    Trop peu de français se syndiquent.Pourquoi?
    Seule l’ensemble du peuple peut faire bouger les choses.
    Mon mari et moi nous avons fait mai68 et sommes toujours syndiqués.

  • Pourquoi les Français ne sont pas syndiqués ? Parce que les syndicats ne font pas leur boulot d’information et de prosélytisme. J’ai vécu onze ans en Allemagne, jusqu’en 1988. Là-bas, quand on arrive dans une boîte, il ne se passe pas une semaine avant qu’un délégué syndical vienne voir le nouveau et lui propose de se syndiquer. J’ai été syndiquée en Allemagne, jamais en France. Pourquoi ?

  • Mai 68…. toute ma jeunesse !
    Dans ma longue vie professionnelle, je n’ai été syndiquée que deux ou trois ans. Mais cela ne m’a pas empéchée de manifester ! de faire grève et de défendre ce que je pensais juste et me battre contre l’injustice pour moi, mais aussi pour les autres, surtout lors des grèves de soutien lorsque notre Lorraine a été décimée avec la fermeture de toutes ses usines.
    Ce qu’il manque de nos jours, c’est un peu de solidarité et surtout de la communication, à notre époque ou nous pouvons en quelques instants communiquer avec le monde entier, dans bien des cas, nous ne connaissons même pas notre voisin !
    Le sort des personnes qui gagnent le SMIC (mais comment font-elles pour vivre) est le dernier des soucis de beaucoup. Egoïsme, individualité sont de notre monde, derrière notre petit micro nous voulons le changement, mais à condition que ce soit les autres qui bougent à notre place !
    Mo

  • Mai 68 !… Nous étions jeunes, beaux et très cons !!! Mais nous avions le désir de changer le monde !!! Depuis, j’ai troqué le pavé contre un attaché-case… Aux jeunes d’aujourd’hui de reprendre les pavés en main… s’ils parviennent à quitter leurs écrans pour descendre dans la rue !…

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