Je t’ai découvert il y a trois semaines, à l’occasion d’une visite au Dabo en Moselle. Mon fils, qui nous accompagnait, avait apporté son GPS. Six mois plus tôt, pour mon anniversaire, j’avais refusé ce cadeau !… par ignorance… Enfin bon, j’ai été séduite par ce petit appareil qui me disait où aller et à quel endroit tourner. Nous avons donc décidé de t’acheter avant de partir en vacances en Bretagne. Evidemment, depuis dix ans que nous nous rendons à Kergroës, nous n’avions pas besoin d’être dirigées par satellite. Même la voiture connaît la route toute seule. Mais c’est pour ça que nous t’avons acheté à ce moment-là, pour te tester !!! Par manque de temps, Monique a enregistré le parcours à la dernière minute. Installée derrière le volant, je t’ai gentiment glissé sur le support adéquat relié à une ventouse au pare-brise. Puis je t’ai relié à l’allume-cigares. Immédiatement, ta voix féminine s’est déclarée prête. J’étais ravie ! Hélas, à peine parties, voilà que je réalisais avoir oublié le harnais et la laisse de notre petite chienne. J’ai donc fait demi-tour. Tu t’es affolé mais tu m’as calmement ordonné de faire demi-tour… Bref, nous voilà de nouveau parties, et cette fois pour de bon. Tu étais content que je suive enfin tes instructions et je me détendis, certaine que je ne me perdrais jamais plus grâce à toi et que je n’aurais plus peur de ne pas voir les pancartes à temps. Alors quand tu m’as dit de prendre l’autoroute en direction de Troyes alors que ma voiture sans réfléchir prenait celle de Paris, j’ai sursauté et interrogé Monique du regard. – Ne l’écoute pas ! me conseilla-t-elle. J’ai donc poursuivi sur la N4… et ce fut notre deuxième désaccord !!! Monique a revu la programmation et tu nous emmenas sans problème à Chartres où nous avions réservé une chambre. Le lendemain, j’ai suivi le conseil de Monique et j’ai enregistré sans aucune difficulté le parcours Chartres-Kergroës. J’ai exploré avec passion ton vaste domaine d’exploitation ! J’ai tapoté avec joie ton écran tactile pour accéder à toutes tes options et changer toutes les configurations avant de revenir aux réglages par défaut. Mais les choses se gâtèrent très rapidement lorsque tu voulus, de ta voix douce, nous détourner du droit chemin ! Comme toutes tes instructions, tu les donnas à deux reprises pour t’assurer que nous les suivrions bien. Monique a voulu faire preuve de bonne volonté et nous avons donc quitté la nationale pour la départementale. Avant d’aboutir au chemin vicinal, elle décida de faire demi-tour et, malgré tes protestations, nous avons rejoint la route initiale. Tu n’es jamais de mauvaise humeur, tu acceptes toutes les contrariétés avec beaucoup de calme et de philosophie, tu recalcules toujours le trajet et reprends ton rôle de leader le plus rapidement possible. – Ce n’est quand même pas au point ! déclara Monique. – Je pense que c’est de ma faute, dis-je. Quand il m’a demandé si je voulais le trajet le plus court, j’ai répondu oui. Mais le plus court n’est pas forcément le plus rapide ! Alors nous nous sommes arrêtées. Monique a tout annulé et tout programmé de nouveau correctement. Et tu nous as conduites sans plus aucun problème jusqu’au seuil de notre maison ! Monique a pu dormir tranquille quand j’ai repris le volant ; je suivais tes instructions, toujours dictées deux fois en indiquant sur l’écran à quel moment je devais les suivre. D’un bip discret, tu me rappelais à l’ordre lorsque je dépassais la vitesse autorisée ; de trois bips plus sonores, tu me signalais la présence imminente d’un radar. Je conduisais peinarde, assistée par tes bons soins ! Un ange gardien, blotti dans un petit boitier, veillait sur nous ! Et j’ai terminé le trajet d’une conduite détendue, sans plus craindre de rater les pancartes que je déchiffre souvent tardivement. Je me contentais de jeter de temps en temps un œil discret sur ta face lumineuse et de garder les oreilles ouvertes, mais l’esprit ailleurs. Cher Tomtom, je vais passer une partie de mes vacances à potasser ton mode d’emploi afin de tirer le maximum de tes capacités. J’ai enregistré plusieurs parcours pour me faire la main. Je te fais confiance, cher Tomtom, pour nous mener en toute quiétude et sans renâclement de notre part, à Concarneau, Ploemeur et autres destinations. Et dans une semaine, mon cher Tomtom, tu nous ramèneras à la maison et là, si Dieu le veut, tu m’accompagneras très souvent chez de nouveaux clients et tu m’épargneras, mon cher Tomtom, le stress de l’inconnu ! Je sens que nous allons bien nous entendre et que tu vas rapidement te rendre indispensable !…
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