Après le drame et le scandale Humbert, nous voilà à nouveau confrontés au problème de l’euthanasie et de sa légalisation.
Madame Sébire, atteinte d’un cancer qui la défigurait, m’était apparue à l’écran de la télévision il y a quelques jours. J’avais été littéralement choquée par l’apparence de cette femme à peine plus âgée que moi.
En fin de vie, à bout de force, à bout de souffrance, à bout des traitements et à bout de la science, elle réclamait le droit de mourir dignement, par injection létale, sans attendre le délai de quelques jours que les médecins lui donnaient. Ce droit lui fut refusé.
A l’heure tardive où j’écris ces quelques mots avant d’éteindre mon ordinateur, il semblerait qu’on ignore encore la cause réelle de son décès. Son médecin, suppliée par sa patiente de l’aider à mettre un terme à son calvaire, aura-t-il cédé ? Si oui, sera-t-il traîné devant les tribunaux pour meurtre ? Est-elle parvenue à se suicider, seule dans son appartement ?
J’avoue ne pas comprendre la justice française. Dans ces cas desespérés et qui doivent rester exceptionnels, il ne peut être question d’un acte criminel mais d’un geste d’amour. Car je ne pense pas qu’il soit si facile de donner la mort à un être humain, même s’il la réclame.
Je ne comprends pas l’acharnement thérapeutique puis l’abandon des praticiens face aux patients atteints d’une maladie incurable qui leur infligent d’abominables souffrances comme cela était le cas de Chantal Sébire.
Par respect de l’animal, n’abat-on pas d’un coup de révolver un chien ou un cheval blessé ? Un vétérinaire, pour abréger les souffrances d’un animal malade, ne le pique-t-il pas ? Dans ce cas, j’aimerais que l’on me traite comme une bête…
Avec une sensation étrange au creux du ventre, je vais aller me coucher. Je sais que je n’aurai pas d’insomnie car rien ou presque ne peut m’empêcher de dormir, mais quels rêves la pensée de cette malheureuse va-t-elle m’inspirer ?
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