Archive mensuelle de mars 2008

Résultats du sondage du 24 mars 2008

L’actualité m’oblige à fermer le sondage d’il y a une semaine à peine pour en ouvrir un nouveau sur l’heure d’été. Merci de voter (à droite au-dessus du compteur).

Pour le précédent sondage, à la question : « Faut-il attendre la retraite pour assouvir toutes ses envies et ses passions ? », 10 personnes ont participé.
non :                                           90% soit 9 personnes
oui :                                              0%
je ne sais pas :                          10% soit 1 personne.
je ne me sens pas concernée :    0%

Cela se passe de commentaires !!! sauf peut-être : CARPE DIEM !

 

A quelle heure n’est-il plus l’heure ?

Vendredi 28 mars un peu avant minuit, je reçus un mail de mon fils qui me rappelait le passage à l’heure d’été pour le lendemain.
J’avais complètement oublié !!! Apparemment, Monique également puisqu’elle me dit : « Ah oui, c’est vrai, on en a parlé après le cours d’histoire de l’art ! »
Je continuai à travailler sur l’ordinateur. Après avoir dormi deux heures devant le petit écran, j’étais de nouveau en forme !… Il faudrait que je remédie à cette mauvaise habitude de m’endormir devant la TV pour ensuite travailler jusqu’au milieu de la nuit.
À 2 h 00, je surveillai l’horloge de l’ordinateur et la petite pendule du bureau, toutes deux mises à jour par satellite. Or, il ne se passa rien… Pour l’ordinateur, c’était normal ; la mise à jour se fait lorsqu’on éteint. Mais pour la petite pendule ? Bizarre !… Le baromètre électronique de la cuisine, également mis à jour par satellite, affichait toujours 2 h 05… Très bizarre !… Le satellite était peut-être en panne…
Je poursuivis la lecture du texte à corriger pour un client. Une heure plus tard, il était 3 h 00… sur toutes les horloges… Etrange !… J’éteignis l’ordinateur et passai à la salle de bain.
Avant de me coucher, j’avançai ma montre et mon radio-réveil d’une heure. Il était donc 4 h 00. D’une voix endormie, Monique me demanda si j’avais bien pensé à avancer ma montre.
– Oui, il est 4 h 00, murmurai-je.
– Tu n’es pas raisonnable, chuchota-t-elle en retour.
– En réalité, il n’est que 3 h 00.
– Dépêche-toi de dormir !
Aussitôt dit, aussitôt fait ! J’ai parfois l’impression de n’avoir pas le temps de poser la tête sur l’oreiller ! Et il arrive même que je n’entende pas la fin de la phrase prononcée par Monique !…

Le lendemain, lorsque j’ouvris l’œil, il était 11 h 15 à ma montre, soit 10 h 15 à l’ancienne heure.

Arrivée à la cuisine, mon premier regard fut pour le baromètre électronique. Stupeur ! il affichait 10 h 20… La pendule du bureau également !
– C’est peut-être la semaine prochaine, hasarda Monique.
– C’est toujours le dernier week-end de mars !
J’appelai l’horloge parlante : 10 h 25 !!! Mais qu’est-ce que…
– Achhhh ! c’est cette nuit qu’on change d’heure ! C’est toujours dans la nuit du samedi au dimanche, pas du vendredi au samedi !
– Tu veux retourner te coucher ?
Non ! je n’allais pas retourner me coucher. De toute façon, je n’étais ni plus ni moins fatiguée que d’habitude. Le changement d’heure n’a jamais eu aucun effet sur moi ni sur Monique. Qu’on se couche à 3 h 00 ou à 4 h 00… Nous sommes de toute façon toujours en manque de sommeil.

Donc, le changement d’heure, c’est pour dans une heure. Normalement ! Il est exactement 1 h 09 et dans 51 min il sera 2 h 00 et en même temps 3 h 00. Bon, je ne vais peut-être pas rester là à vérifier que les horloges électroniques se mettent à jour… Parce que demain, je dois me lever tôt pour aller au Printemps du Livre à Vandoeuvre. En espérant que l’organisatrice n’ait pas oublié de changer sa montre !!!

Faut-il attendre la retraite ?

Une amie dont vous avez pu admirer les toiles dans un récent reportage sur www.toutnancy.com se lamentait du manque de temps pour peindre davantage et progresser plus vite. Elle termina son mail en me demandant : « Faut-il attendre la retraite pour assouvir toutes ses envies et ses passions ? ».
Personnellement, ma réponse est non ! Ceux qui attendent l’heure de la retraite pour vivre enfin pour eux ont souvent oublié le sens de cette expression. Mais je parle en égoïste pour qui l’écriture passe avant tout… Même durant les dix années en tête-à-tête avec mon fils, je n’ai jamais sacrifié mon besoin d’écrire. Si le mot « sacrifice » n’est pas pour moi le plus laid de la langue française, il fait en tout cas partie des mots que je n’aime pas et que je n’emploie pratiquement jamais me concernant. Je le trouve malsain et hypocrite car sous couvert de générosité, de magnanimité et d’amour inconditionnel, il traîne souvent derrière lui des relents d’amertume et cache mal les reproches qui ne manqueront pas d’exploser à la figure de ceux qui n’ont rien demandé.
Mon métier m’amène à côtoyer de nombreuses personnes âgées. Combien se lamentent du comportement de leurs enfants qui les délaissent ! « Après tout ce que j’ai fait pour eux ! » s’exclament-elles avec un rictus amer sur leurs lèvres desséchées.
Je n’ai rien sacrifié pour mon fils. Je l’ai aimé sans oublier de vivre. J’ai fait des choix par amour pour lui et d’autres par amour pour une autre personne. C’était à prendre ou à laisser, il a pris et il a eu raison car je n’aurais pas choisi de mettre ma vie sentimentale entre parenthèses plus longtemps. Je connais des femmes qui ont tourné le dos à l’amour pour ne pas se colleter avec la jalousie de leurs gosses. Aujourd’hui, elles ont plus de cinquante ans, elles sont seules désormais, elles dépriment et quand elles osent exprimer leur mal-être issu de la solitude, ces ingrats devenus grands lui demandent pourquoi elle n’a pas « refait » sa vie avant !?!
Mon fils peut dormir tranquille, il ne lui sera adressé aucun reproche. Je n’ai pas sacrifié ma vie pour lui et je n’attends pas de lui qu’il devienne mon bâton de vieillesse. A chacun son tour de vivre et d’aimer ; il ne m’est redevable de rien. Je n’attends rien d’autre de lui qu’un amour filial normal,  sans ambigüité et sans aucune notion de devoir. Le devoir ! voilà encore un mot que j’exècre ! Devoir conjugal, devoir maternel, devoir filial… des mots creux, vidés de tout sentiment d’amour. Je préfèrerais ne plus voir mon fils que penser qu’il me rend visite uniquement par obligation ou pour s’acquitter d’une dette envers moi. En fait, je n’espère qu’une chose : qu’il soit là pour me dire adieu quand le moment sera venu.
Voici donc le nouveau sondage que je vous propose (à droite juste au-dessus du compteur de visites) : Faut-il attendre la retraite pour assouvir toutes ses envies et ses passions ?

Un témoignage en faveur de l’euthanasie

enattendantlasuite1.gif En choisissant la semaine dernière le livre « En attendant la suite » de Laurent Malet, je ne me doutais pas que le thème de ce récit allait se trouver de nouveau au cœur de l’actualité.
Laurent Malet et son frère jumeau Pierre, tous deux acteurs, ont vécu une enfance et une adolescence insouciante dans le Midi de la France aux côtés de leur mère Florence, remariée à un scénariste. Ils côtoient les plus grands acteurs et les plus belles actrices.
Alors qu’ils entrent dans la vie active, leur mère est atteinte d’un cancer du sein. Pris dans le tourbillon de leur vie professionnelle, ils n’ont pas pris conscience de la gravité de la maladie de leur mère qui s’est battue bec et ongles pour terrasser le « crabe », comme elle appelle ce terrible fléau.
Dix ans plus, le « crabe » est de retour. Au cours d’un contrôle de routine, une tache apparaît sur une côte…
Cette fois, les jumeaux ont vingt-huit ans et on perdu leur insouciance d’adolescents. Tous deux se relaient pour aider leur mère à vaincre la maladie. Et lorsque, deux ans plus tard, la fin arrivera, ils seront aussi là pour l’aider à mourir quand elle les suppliera de faire le nécessaire.
Pour que le livre ne soit pas trop lourd de souffrances, de tristesse et d’angoisse, l’auteur a intercalé, entre deux chapitres sur l’évolution de la maladie et la dégradation de sa mère, un chapitre sur son enfance heureuse avec son frère.
Ce témoignage clairement en faveur de l’euthanasie a été écrit en 2007 alors que les faits remontent à 1985. Comme le dit Laurent Malet, il y a prescription. Car son frère et lui ainsi que deux médecins – celui qui fournit le produit mortel et celui qui l’injecte – étaient passibles d’une lourde peine d’emprisonnement. Peut-être grâce à leur notoriété, Pierre et Laurent Malet ont eu la chance de croiser un médecin qui a accepté de leur procurer, sous le manteau, deux ampoules de morphine, et un autre qui a bien voulu injecter le poison libérateur.
Dans ce livre, Laurent Malet décrit l’univers hospitalier qui n’est pas toujours… hospitalier. Il décrit ces grosses pointures de la chirurgie qui, sous prétexte de se protéger en mettant entre eux et leurs patients une légitime distance affective, frisent la désinvolture et l’irrespect. Pour avoir travaillé avec des malades, je crois sur parole les propos qu’il tient, similaires à ceux rapportés par mes clients lors de l’écriture de leur livre. Je comprends ce besoin qu’ont les médecins de ne voir en leurs patients qu’un cas pathologique et la nécessité de les regarder de loin ou de haut. Mais lorsque le cas est désespéré et qu’ils avouent aux proches ne plus avoir de traitement à proposer, ne pourraient-ils pas, juste quelques minutes, mettre leur blouse blanche au clou et se glisser dans la peau d’un fils, d’un conjoint ou d’un père pour éprouver un peu de cette empathie qui leur fait tant défaut et les empêche de faire preuve de compassion envers la famille ?
Je sais que certains ont cette chaleur humaine, mais ils sont minoritaires. Je sais aussi qu’il est contraire à la vocation d’un médecin d’injecter un produit mortel  dans les veines d’un patient atteint d’une maladie incurable pour abréger ses souffrances. Je sais aussi qu’il n’est pas simple de légiférer sur l’euthanasie. Mais à ceux qui disent qu’une loi en faveur de l’euthanasie est la porte ouverte à tous les excès, je réponds que donner la mort, dans certains cas, peut être l’ultime geste d’amour. Je ne pense pas qu’il soit facile à faire et surtout, il faut vivre ensuite avec le souvenir de ce geste. Je crois qu’il faut beaucoup de courage et beaucoup d’amour pour accéder à la demande d’une personne chère de mettre fin à ses jours et lui permettre une mort digne. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est peut-être dans ce geste de supprimer une vie que se révèlent l’humanité et la bonté de celui qui l’accomplit. Ne sommes-nous pas soulagés et reconnaissants au vétérinaire qui endort par piqûre notre vieux compagnon à quatre pattes moribond ? Or je ne pense pas que la vocation d’un vétérinaire soit de donner la mort…

Résultats du sondage de février-mars 2008

Durant la campagne des élections municipales, j’avais proposé aux visiteurs de ce blog un sondage.
La question était : « Peut-on être de gauche et voter à droite (et vice versa) ? »
Au lendemain du deuxième tour, le 17 mars 2008, j’ai retiré ce sondage du blog.
26 personnes ont donné leur avis :
Oui :                            50% soit 13 personnes
Cela dépend :             27% soit 7 personnes
Non :                           19% soit 5 personnes
Je ne sais pas :           4% soit 1 personne

Que la majorité des votants ait exprimé un « oui » est pour moi la preuve d’une belle tolérance.
Que sept personnes pensent que « cela dépend » me semble logique, car je pense aussi que cela dépend du type d’élections. En l’occurrence, je pense aussi que, pour des municipales, on peut voter pour un candidat qui ne soit pas du même bord. C’est davantage une question de personne que de parti politique. J’ai des amis de droite que j’apprécie beaucoup et si j’avais habité une commune voisine, j’aurais voté sans aucune hésitation pour le candidat de droite (officiellement sans étiquette mais dans le Conseil municipal du précédent maire Divers droite) que je connais bien et qui fera un excellent maire.
Que pour quatre personnes, il soit inconcevable de voter contre ses opinions politiques est le trait d’une conviction inébranlable que je respecte, même si je la trouve un peu sectaire.
La personne qui ne sait pas si on peut à la fois être de gauche et voter à droite – encore une fois je ne sais vraiment pas qui est cette personne -, c’est le candide du sondage, le bienheureux qui ne se soucie pas de politique. Avant février 2008, cela aurait pu être moi !!!

Chantal Sébire est morte

Après le drame et le scandale Humbert, nous voilà à nouveau confrontés au problème de l’euthanasie et de sa légalisation.
Madame Sébire, atteinte d’un cancer qui la défigurait, m’était apparue à l’écran de la télévision il y a quelques jours. J’avais été littéralement choquée par l’apparence de cette femme à peine plus âgée que moi.
En fin de vie, à bout de force, à bout de souffrance, à bout des traitements et à bout de la science, elle réclamait le droit de mourir dignement, par injection létale, sans attendre le délai de quelques jours que les médecins lui donnaient. Ce droit lui fut refusé.
A l’heure tardive où j’écris ces quelques mots avant d’éteindre mon ordinateur, il semblerait qu’on ignore encore la cause réelle de son décès. Son médecin, suppliée par sa patiente de l’aider à mettre un terme à son calvaire, aura-t-il cédé ? Si oui, sera-t-il traîné devant les tribunaux pour meurtre ? Est-elle parvenue à se suicider, seule dans son appartement ?
J’avoue ne pas comprendre la justice française. Dans ces cas desespérés et qui doivent rester exceptionnels, il ne peut être question d’un acte criminel mais d’un geste d’amour. Car je ne pense pas qu’il soit si facile de donner la mort à un être humain, même s’il la réclame.
Je ne comprends pas l’acharnement thérapeutique puis l’abandon des praticiens face aux patients atteints d’une maladie incurable qui leur infligent d’abominables souffrances comme cela était le cas de Chantal Sébire.
Par respect de l’animal, n’abat-on pas d’un coup de révolver un chien ou un cheval blessé ? Un vétérinaire, pour abréger les souffrances d’un animal malade, ne le pique-t-il pas ? Dans ce cas, j’aimerais que l’on me traite comme une bête…
Avec une sensation étrange au creux du ventre, je vais aller me coucher. Je sais que je n’aurai pas d’insomnie car rien ou presque ne peut m’empêcher de dormir, mais quels rêves la pensée de cette malheureuse va-t-elle m’inspirer ?

J’me voyais déjà… !

 

 kusy.jpg

 


Pour la seconde fois, je
passais ce soir à la TV
en direct sur France 3
dans l’émission de
Yannick Kusy
« Vous avez 3 minutes »
à l’occasion de la sortie
de mon dernier livre.

Arrivée bien avant l’heure dans les studios situés à cinq minutes de mon domicile, je dus patienter un bon quart d’heure avant de me prêter à la séance de maquillage. Puis commença l’équipement. L’année dernière, lors de mon premier passage à l’occasion de la sortie de mon livre « Ecrivez-moi », Yannick et moi étions installés à une table munie de micros. Cette fois-ci, nous étions dans un autre endroit du studio, devant une table façon bar et nous devions porter un micro-cravate. Vêtue d’un pull-over, je dus à plusieurs reprises fourrager sous mon pull pour y glisser un aimant afin d’y accrocher le micro. Puis le technicien fixa le boitier à l’arrière de mon pantalon.
Hormis ces changements techniques, l’animateur est toujours aussi sympathique. Il me met à l’aise, encense mon livre – bien qu’il soit moins emballé que par le précédent – plaisante avec le personnel et notamment avec le présentateur des infos régionales qui nous précède à l’antenne.
Et puis c’est parti ! Yannick me fait signe et commence l’intervieuw. Comme l’an dernier, j’oublie rapidement que je passe en direct à la télé pour répondre à ses questions. Le temps passe vite… L’émission qui dure environ huit minutes se termine alors que j’aurais encore tant à dire !

 

Deux p’tits tours et puis s’en vont…

Au soir du deuxième tour des élections municipales, l’espoir de voir ma commune dirigée par une équipe de gauche ne s’est pas réalisé. Je suis déçue, même si je m’attendais un peu à ce résultat après le premier tour et le très bon score réalisé par le candidat de droite, issu de l’équipe du précédent maire en place depuis plus de vingt ans. Après avoir assisté à sa réunion publique, j’avais pressenti une déconfiture pour le candidat de gauche que je soutenais.

Il a donc perdu et j’en suis triste pour lui et ses colistiers. Mais il faut raison garder et relativiser l’évènement. L’arrivée de Monsieur Sartelet à la tête de la ville n’est pas une catastrophe communale et il fera toujours aussi bon vivre à Heillecourt. Bien sûr, je regrette la défaite de Hervé Willer qui proposait de belles choses comme la création d’une MJC et la transformation de la bibliothèque en médiathèque. Je suis triste pour les jeunes qui continueront à ne pas pouvoir bénéficier des activités proposées par la commune parce que le salaire de leurs parents ne leur permettra pas de s’inscrire à des activités toutes relativement onéreuses. Alors, assimilés à tort peut-être à des voyous, ils continueront de hanter le parc de l’Embanie, en mal de distractions, haineux envers une société qui se soucie peu des laissés-pour-compte. A moins que Monsieur le Maire, inspiré par les idées de son ancien rival, ne leur tende la main.

Quant à moi, je continuerai à fréquenter les communes voisines qui m’invitent régulièrement pour des séances de dédicace, des récitals de poésie, des cafés littéraires, etc.

Jamais élections municipales ne furent pour moi aussi intéressantes et même passionnantes et je remercie les trois candidats d’avoir éveillé ma curiosité et ma fibre civique !

La confiture d’oranges

A la demande de quelques-unes, voici ma recette de la confiture d’oranges. Elle me vient de la grand-mère de mon frère, avec qui il a grandi et que je n’ai pas connue, mais à laquelle je pense une fois par an lorsque je fabrique cette fameuse confiture.
L’utilisation d’oranges amères n’est pas absolument nécessaire mais fortement conseillée ; ce sont elles qui donnent à la confiture cette délicieuse amertume de la célèbre « orange marmelade » d’outre-Manche. Les oranges amères ne se trouvent malheureusement pas partout, mais tout de même dans la plupart des grandes surfaces ou chez le primeur. Le moment idéal pour acheter ce fruit qui ne se mange pas autrement est le début d’année, janvier et février, éventuellement encore mars… Et n’ayez surtout pas l’idée saugrenue – comme je l’entends parfois – d’éplucher les oranges avant cuisson ou de jeter la peau après!
En préparant cette recette, vous aurez une pensée pour Marie d’Arco, cette grand-mère inconnue, mon Arlésienne à moi !…

Ingrédients 
6 oranges amères – 12 oranges normales – sucre cristallisé 

Piquer les oranges amères et 6 oranges normales très fortement tout autour avec une fourchette pour traverser la peau. Les mettre à tremper dans l’eau froide pendant 3 jours en changeant l’eau deux fois par jour.  A la fin du 3° jour, les faire cuire entières dans une grande quantité d’eau en les mettant à l’eau froide. La cuisson, qui est très longue, se reconnaît à ce qu’on peut aisément faire pénétrer une paille dans les oranges. On les met alors à dégorger dans l’eau froide jusqu’au lendemain afin de bien enlever la plus grande partie de l’amertume. Couper les oranges (en gardant la peau), retirer les pépins, peser et ajouter le même poids de sucre cristallisé. Mouiller avec le jus des 6 oranges normales restantes et faire cuire le tout jusqu’à ce que le sirop fasse la nappe. 

Les mères sacrifiées

Une amie d’une amie est en pleine dépression. La raison ? Le chantage affectif de ses enfants.

Divorcée, cette femme vit seule depuis que ses enfants, devenus grands et même parents à leur tour, ont quitté la maison.

Cette femme a récemment rencontré un homme qui lui plaît. Ils ne vivent pas ensemble mais partagent des soirées et des week-ends prolongés.

Apprenant la nouvelle, ses enfants qui ne supportent pas qu’elle puisse aimer un autre homme que leur père, la menacent d’abandon si elle ne rompt pas immédiatement. Pour la consoler, ils lui ont offert un chien. Et si elle n’obéit pas immédiatement à leur injonction, elle ne reverra plus ses enfants ni ses petits-enfants.

Mais qu’est-ce que cet amour filial qui refuse à la mère le bonheur d’une vie épanouie ? Comment ces grands enfants osent-ils se permettre un tel comportement ? Je comprends que des enfants et des adolescents, qui souffrent dans leur corps et dans leur âme du divorce de leurs parents, se placent entre leur mère et un nouveau compagnon. Les enfants, par essence, sont égoïstes et exclusifs. Mais un garçon et une fille de vingt-cinq et trente ans, à leur tour maman et papa, devraient avoir passé le cap de l’âge ingrat et faire preuve de davantage de bonté et de tolérance.

Peut-être suis-je une mauvaise mère, mais jamais je ne cèderais à un tel chantage qui n’a aucune raison d’être. Peut-être suis-je une mauvaise mère et sans doute une mauvaise future grand-mère, mais je n’abandonnerais pas un compagnon pour obéir à mon enfant despote. Peut-être suis-je une mauvaise mère… mais je mettrais ma main au feu que jamais mon fils ne me mettrait devant un choix aussi odieux. Peut-être par crainte d’une rupture définitive mais aussi, j’ose l’espérer, par amour pour moi. Car il faut vraiment ne pas beaucoup aimer sa mère que la préférer seule et malheureuse qu’heureuse avec un nouveau compagnon.

Je me pose une question : est-il exigé du papa qu’il se morfonde aussi, seul à table et dans son lit ?

Toute première fois !

Eh bien voilà ! A cinquante ans et demi, j’ai assisté pour la toute première fois à un meeting politique ! Oh bien sûr, je n’étais pas aux côtés de milliers de militants de gauche dans une salle surchauffée et ce n’est pas, hélas, la belle Ségolène avec son large sourire qui monta sur le podium !…

A la Maison du Temps Libre de ma commune comptant un peu plus de six mille âmes avait lieu ce soir la première réunion publique avant le premier tour des élections municipales de dimanche. Hervé Willer, tête de la liste « Energie nouvelle » clairement engagée à gauche, accueillait chaque citoyen à l’entrée. Devant les premiers rangs, une table et six chaises ; de part et d’autre une douzaine de chaises alignées.

La réunion commence relativement à l’heure. Hervé Willer présente Monsieur René Mangin, vice-président du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, et chacun de ses colistiers, hommes et femmes qui se lèvent à l’appel de leur nom. Puis il prend place à la table, à la gauche de Monsieur Mangin, et avec quatre de ses collaborateurs qui vont présenter chacun les quatre grandes parties du programme.

On ne peut pas dire que les questions fusent, mais il se trouve quelques volontaires dans l’assistance pour interroger le candidat Willer et ses quatre colistiers. Ils s’en sortent très bien, répondant calmement et clairement aux questions posées. Sur le thème de l’environnement, René Mangin saisit le micro et expose son point de vue… plutôt pessimiste sinon réaliste !… Nos gamins ont déjà du mouron à se faire pour trouver du boulot ; nos petits-enfants auront d’autres raisons, tout aussi existentielles, de s’inquiéter pour leur survie !… On voit que l’homme a l’expérience des meetings politiques et j’ai l’impression qu’en découdre avec le public ne lui déplairait pas !… Mais le public est sage, discipliné et poli ! Nous sommes dans une commune où le peuple sait se tenir, même si tous ses habitants ne roulent pas sur l’or… J’en connais même qui tirent le diable par la queue ! Mais le diable ce soir n’était pas venu et la boîte de Pandore demeura fermée. J’en suis presque déçue ; pour mon premier meeting politique, j’aurais bien aimé que les détracteurs de Monsieur Willer se manifestassent davantage !

Le plus dur moment de la réunion fut pour moi l’épreuve des chiffres et graphiques affichés sur l’écran géant. Dans la pénombre, j’écarquillais les yeux et ouvrais grand mes oreilles pour essayer d’assimiler les explications fournies. Malgré tous mes efforts, je sentais mes paupières s’alourdir inexorablement puis se fermer tandis que mon corps sur la chaise inconfortable se détendait et glissait dangereusement dans les bras de Morphée.

Heureusement, Monique veillait au grain ! Elle connaît mon fâcheux penchant à l’assoupissement et craignait à juste titre un ronflement sonore qui l’eût fait se précipiter six pieds sous terre. Alors son coude, savamment envoyé dans mes côtes, nous sauva in extremis de la honte et de l’opprobre !!!

Et puis ce fut le tour de la jeune femme chargée d’exposer le programme associatif, sportif et culturel, qui est pour moi la partie la plus intéressante et me réveilla pour de bon.

La réunion se termina avec le verre de l’amitié : jus de fruit, eau minérale ou coca… Il n’eût en effet pas été sérieux que l’un de nous sortît du meeting de la gauche en état d’ébriété ! Gageons que les bouchons de champagne sauteront plus vivement dimanche prochain et celui d’après ! C’est en tout cas tout le mal que je souhaite à Hervé Willer et toute son équipe !

 

 

Survivre avec les loups ? wouhhhh la menteuse !…

« Survivre avec les loups », roman et film autobiographiques de Misha Defonseca, n’est finalement qu’une imposture.

J’ai lu dans un site : « Qui a pu croire que cette histoire était vraie ? ». Eh bien moi ! Oui, franchement, j’ai cru à cette histoire proprement incroyable (et pour cause) parce que je crois l’être humain doué de ressources étonnantes pour survivre. On a vu des enfants survivre à d’effroyables faits de maltraitance, malnutrition et séquestration. Quant aux loups… eh bien j’y ai cru aussi car je pense que certaines personnes, et en particulier des enfants, peuvent être adoptées par une meute. Il y a des précédents.

Madame Defonseca a demandé pardon à tous ceux qui se sentent bernés. C’est bien puisqu’une faute avouée est à moitié pardonnée.

Mais au-delà du mensonge envers des millions de lecteurs et de spectateurs, je vois le préjudice aux réelles victimes de la Shoah. Si n’importe qui se permet de raconter n’importe quoi sous couvert d’un témoignage sur la Shoah, un certain discrédit va tomber sur les réelles victimes de cette période et du plus grand génocide de l’humanité. Alors que certains se permettent de mettre en doute les camps de la mort et de banaliser les actes d’extermination subis par les juifs durant la Seconde Guerre mondiale, un tel mensonge peut apporter de l’eau à leur moulin. Au prochain témoignage, chacun se demandera ce qu’il faut en penser.

J’ai lu que ce récit était thérapeutique suite à une enfance difficile de l’auteur. Je peux comprendre cela, mais il eût suffi de mettre « roman » à la place de « autobiographie ». L’effet thérapeutique de l’écriture eût été le même mais le tiroir-caisse serait resté muet car le livre aurait eu moins de chance d’être édité et porté à l’écran.

L’année dernière, j’ai écrit avec une cliente son autobiographie. En phase terminale de cancer, elle ressentait un besoin urgent d’écrire un livre sur sa vie. La raison de ce besoin s’éclaira rapidement quand elle me révéla son secret : un viol sur sa personne par son oncle alors qu’elle avait quatorze ans. Nous avons écrit ce livre dans l’urgence, la parque aux trousses. Le produit fini, le livre imprimé et relié par un professionnel pour une édition privée, ma cliente ne le vit jamais puisqu’elle mourut à peine une semaine après la fin de notre travail. Son histoire, ce viol qu’elle n’avait révélé à personne, pas même à son mari ou leur fille unique, m’avait profondément émue.

Lorsque j’écris une biographie pour un particulier, je ne vérifie aucun fait personnel. Mon travail n’est pas d’investigation mais d’aide à l’écriture. Alors si le livre de ma cliente décédée s’avérait une pure invention, je serais déçue qu’elle ait trompé sa famille à travers moi. Mais si ce livre était édité pour le public puis adapté à l’écran et qu’il soit ensuite prouvé que l’histoire n’est qu’une simple fiction imaginée par ma cliente, je serais alors très en colère. Car au-delà du sentiment d’avoir été trompée, j’éprouverais surtout vis-à-vis de ma cliente une réelle indignation en pensant à tous ces enfants et adolescents sur lesquels pèserait un nouveau doute à l’évocation d’un viol.

Il est des mensonges pieux et des mensonges anodins. Mais certains mensonges, a priori anodins, peuvent avoir des conséquences désastreuses. Celui de Madame Defonseca est de ceux-là.




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