En écho à mon article sur l’émission Envoyé spécial, Pascal Bridey, magistrat, chef du comité de soutien de la liste de gauche aux prochaines municipales, me propose le texte suivant avec ce petit commentaire dans son mail : « A la suite du soutien de la secrétaire d’état aux droits de l’homme au maire d’Argenteil sur l’utilisation de gaz répulsifs à l’encontre des SDF, je rediffuse l’article que j’avais écrit pour le PS l’été dernier ! » No comment ! Je diffuse l’article intégral:
« En programmant d’éloigner de sa commune les clochards et les miséreux en les gazant avec un produit répulsif, le maire UMP d’Argenteuil a perdu tout sens de la dignité humaine.
Comment peut-on ne pas être révolté par une telle politique qui consiste non seulement à fermer les yeux sur la pauvreté et la misère mais à renvoyer sur les communes voisines la prise en charge de ces malheureux « qui font tâche », qui dérangent l’ordre établi et qui parfois génèrent un peu de culpabilité chez les nantis et les bien-pensants ?
Si les responsables d’un supermarché de la ville n’ont eu aucun scrupule à appliquer ce programme, heureusement les employés municipaux d’Argenteuil ont refusé de considérer leurs semblables comme des cafards ou des rats. Comme d’autres dans le passé, ils ont su résister et refuser l’inacceptable !
Ce gazage odieux nous replonge dans des temps qu’on pensait révolus mais il nous rappelle aussi et surtout que la bataille pour la dignité humaine n’est jamais définitivement gagnée.
Comment ne pas s’indigner contre de telles pratiques qui consistent à considérer des humains comme des animaux nuisibles dont il faut se débarrasser alors que ces hommes, souvent accidentés de la vie ont besoin de respect, de reconnaissance, de mesures d’aide et d’assistance pour se relever!
Nul n’est à l’abri de la précarité et de la pauvreté. Chacun d’entre nous peut voir un jour sa vie basculer y compris celui qui aujourd’hui ne pense qu’à consommer , qu’à étaler sa richesse et sa réussite matérielle en manifestant indifférence et mépris à l’égard des autres !
Au-delà de nos appartenances politiques et religieuses, nous ne pouvons accepter que des êtres humains soient traités de la sorte alors que par ailleurs des gens fortunés dépensent des sommes considérables pour leurs animaux comme en atteste le développement des salons de toilettage pour chiens ou même de confiseries-pâtisseries pour animaux dans certains quartiers de Paris !
Certes notre Président va sans doute s’apitoyer sur le sort de ces malheureux comme il le fait régulièrement à tout propos mais il faudra bien qu’un jour, il soit tenu pour responsable des dérapages et des dérives qu’inspire sa politique fondée sur l’individualisme, le chacun pour soi, le rejet de l’autre, la stigmatisation des plus faibles, le refus de la solidarité et d’une politique sociale permettant de remettre debout les plus vulnérables et les plus fragiles de nos concitoyens.
Au risque une nouvelle fois d’être traités de dogmatiques et de droits de l’hommistes, refusons cette indigne chasse aux pauvres, ce n’est pas un combat d’arrière-garde, c’est le combat pour l’homme, le seuil qui vaille !
Pascal BRIDEY «
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